Vol. 76/No. 10 le 12 mars 2012
Le programme comprenait aussi des lectures de poèmes dédiés aux Cinq par deux des poètes les plus connus de Cuba, Pablo Armando Fernández et Edel Morales, vice-président de l’Institut cubain du livre. L’événement a été célébré dans une salle à l’intérieur de l’historique forteresse La Cabaña qui surplombe la baie de La Havane. Le public était entouré d’une exposition des remarquables tableaux de papillons d’Antonio Guerrero, un des cinq héros, créés par lui pour le musée d’histoire naturelle de La Havane.
Aux premiers rangs du public se trouvaient plusieurs membres des familles des cinq révolutionnaires — María Eugenia Guerrero, sœur d’Antonio et Adriana Pérez, Olga Salanueva et Rosa Aurora Freijanes, respectivement épouses de Gerardo Hernández, René González et Fernando González. Kenia Serrano a rendu un hommage spécial à ces femmes comme étant « toutes des Marianas, » faisant allusion au courage et à la détermination inébranlables de Mariana Grajales, une des grandes combattantes pour l’indépendance de Cuba au cours de sa lutte contre la domination coloniale espagnole au XIXe siècle.
Ce qui suit est la présentation de Mary-Alice Waters.
De la part des éditions Pathfinder, je vous souhaite la bienvenue à toutes et à tous et particulièrement à Kenia Serrano, présidente de l’Institut cubain d’amitié entre les peuples et aux membres des familles de Gerardo, Ramón, Antonio, Fernando et René qui se trouvent parmi nous.
C’est un plaisir de faire aujourd’hui la présentation de ce livre entourés de cette impressionnante galerie de peintures d’Antonio et accompagnés de la musique en paroles de Pablo Armando Fernández et d’Edel Morales.
Les Cinq Cubains est une sélection d’articles des pages du journal The Militant, « un hebdomadaire socialiste publié en défense des intérêts des travailleurs, » comme l’affirme fièrement son en-tête. Avec des pages publiées chaque semaine en anglais et en espagnol, le Militant est non seulement distribué et lu aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande mais aussi ailleurs dans le monde.
Cette sélection parmi près de 200 articles parus au cours des années que dure la lutte pour libérer les cinq combattants ne prétend pas traiter le sujet dans sa totalité. Elle ne cherche pas à couvrir tout ce qui est important dans le combat mené sur de multiples fronts pour obtenir la liberté de nos camarades. Ce livre est publié dans l’espoir qu’il sera utilisé comme une des nombreuses armes dans cette bataille. Nous avons choisi ce format parce qu’il est pratique pour produire de nouvelles éditions, adapter le contenu en fonction des besoins afin de rendre compte de nouveaux développements, éliminer les éléments devenus dépassés et incorporer de nouvelles photos et déclarations de soutien.
Notre engagement est de maintenir cette sélection à jour — aussi longtemps qu’il le faudra. Et quand plus aucune mise à jour ne sera nécessaire, nous republierons Les Cinq Cubains avec une introduction de victoire !
Le but de ce livre est d’armer tous ceux qui le lisent avec des informations sur le genre d’êtres humains que sont Gerardo, Ramón, Antonio, Fernando et René. Le but est de permettre aux travailleurs à travers le monde et particulièrement aux États-Unis de comprendre ce qui sinon paraît inexplicable :
Pourquoi, malgré toutes les preuves du contraire, nos cinq camarades ont-ils été déclarés coupables de complot en vue de commettre de l’espionnage contre le gouvernement U.S. — et même, dans le cas de Gerardo, de conspiration en vue de commettre un meurtre ? Pourquoi ont-ils été enfermés dans des prisons U.S. avec des peines allant jusqu’à la double perpétuité plus 15 ans ?
Notre but est que ceux qui lisent le livre puissent faire le lien entre ce cauchemar et nos propres expériences de vie de travailleurs qui refusons de renoncer simplement à nos droits, à notre dignité et au futur pour lequel nous nous battons.
Notre objectif est de permettre à une avant-garde encore petite mais croissante de travailleurs combattifs — et de jeunes attirés à leurs luttes — de comprendre pourquoi la lutte pour obtenir la libération des cinq cubains est notre combat et fait partie de la lutte de classes à l’intérieur des États-Unis comme au niveau international.
S’il y a une chose que j’espère que vous aujourd’hui ici emporterez avec vous, c’est notre conviction que le combat pour le retour de nos cinq frères cubains sera gagné, non pas par les bonnes grâces de Barack Obama (ou de n’importe quel autre président désigné par un parti de l’empire impérialiste,) mais grâce à ce qui est en train de changer dans le monde d’aujourd’hui — la résistance des travailleurs aux États-Unis et dans le monde face aux conséquences pour nous de la crise croissante du capitalisme, une crise qui en est encore à ses débuts. Des rues de Grèce et d’Espagne aux usines à travers les États-Unis, ce n’est pas nous qui sommes à l’initiative des luttes; ce sont les employeurs et leur appareil d’état qui nous imposent ces batailles.
Mais de plus en plus — de la même manière que le peuple de Cuba a réagi de nombreuses fois — les travailleurs et les agriculteurs aux États-Unis commencent à dire « Assez ! » Au cours des mois et des années à venir de la crise capitaliste mondiale, d’autres vont se lever et combattre. Notre dignité même en tant qu’êtres humains libres est en jeu.
« Expliquer ce qui serait autrement inexplicable » commence avec la révolution cubaine elle-même. Pourquoi chacun des Cinq a-t-il accepté la dangereuse mission qui lui était demandée — vivre et travailler aux États-Unis, recueillir des renseignements sur les Frères à la rescousse et sur d’autres groupes contre-révolutionnaires dont certains sont organisés en unités paramilitaires qui fonctionnent ouvertement dans le Sud de la Floride avec la pleine connaissance, sinon la complicité, de Washington ? Pourquoi chacun de nos compañeros a fièrement affirmé dans la salle d’audience que si on lui demandait à nouveau d’accepter cette mission, il le ferait sans hésitation?
Leur travail a commencé des années avant les provocations des Frères à la rescousse qui ont mené en février 1996 à ce que deux des avions de l’organisation soient abattus dans l’espace aérien cubain et au coup monté contre Geraldo pour complot d’assassinat. Cette histoire est cependant le meilleur exemple montrant le caractère urgent de la mission qu’ils avaient entreprise.
Se faisant passer pour une opération « humanitaire » afin de sauver les Cubains qui cherchaient à traverser le détroit de Floride dans de fragiles embarcations, les pilotes des Frères à la rescousse, dirigés par José Basulto que la CIA avait entraîné, ont violé de façon répétée l’espace aérien cubain. Les dirigeants du groupe l’ont fait en sachant parfaitement que Cuba, comme tout pays souverain, défendrait son peuple et son territoire.
L’intention était évidente : précipiter une action militaire cubaine contre l’intrusion d’avions civils — pilotés par des citoyens U.S. et décollant de pistes d’atterrissage U.S. — dans l’espoir de provoquer des représailles militaires de Washington. Le gouvernement cubain a réussi à empêcher le déroulement de cette séquence d’événements mais l’administration Clinton était déterminée à trouver un moyen de faire quand même payer un lourd tribut au peuple cubain. Et ils l’ont fait.
Ce n’était pas seulement l’intensification brutale de la guerre économique qui dure depuis des décennies, codifiée par la loi Helms-Burton. C’était l’arrestation, le coup monté, la condamnation et les peines draconiennes infligées aux cinq personnes qui représentent les exemples les plus remarquables du genre d’hommes et de femmes qu’une véritable révolution socialiste a rendu possible.
Sans cette perspective plus large sur les objectifs de Washington, les travailleurs et les jeunes aux États-Unis ont du mal à comprendre pourquoi les Cinq sont en prison, pourquoi les appels humanitaires sont tombés dans des oreilles sourdes — et pourquoi la lutte pour les libérer est, avant tout, un combat politique en défense de la révolution cubaine. C’est seulement dans ce champ historique qu’ils peuvent commencer à apprécier le calibre de ces cinq révolutionnaires et à s’identifier à eux comme le genre de combattants qu’ils espèrent eux-mêmes devenir.
Gerardo, Ramón, Antonio, Fernando et René — comme leurs épouses, leurs mères et toutes les personnes qui leur sont chères — n’agissent pas comme des victimes, encore moins comme des martyrs qui souffrent cloués sur une croix. Ils agissent comme les prolétaires internationalistes qu’ils sont, en tant que combattants révolutionnaires qui occupent leurs places en première ligne de la bataille, où qu’ils se trouvent. C’est pourquoi Washington les hait autant.
Comme beaucoup d’entre vous le savent bien, il y a quelques 2,5 millions d’hommes et de femmes incarcérés dans les prisons des États-Unis. C’est le pays qui a le pourcentage le plus élevé sur Terre de prisonniers par rapport à sa population. L’écrasante majorité d’entre eux sont des travailleurs victimes de coups montés et expédiés en prison sans procès après avoir été soumis à un chantage les menaçant de passer des décennies derrière les barreaux, et parfois de subir la peine de mort. Ils font ainsi l’objet de pressions pour plaider coupables d’un « moindre » crime qu’ils n’avaient pas commis. Ce scandale — qui représente 97 pour cent de toutes les « condamnations » au niveau fédéral — est délicatement appelé « la négociation de peine. »
Au XIXe siècle il a fallu une décennie de guerre civile sanglante suivie d’une lutte révolutionnaire aux États-Unis pour que des travailleurs et les agriculteurs conquièrent le quatorzième amendement à la constitution U.S. affirmant le droit à une « protection égale sous la loi. » Il va falloir une autre révolution aux États-Unis, dirigée par la classe ouvrière et ses alliés, pour que ce droit constitutionnel devienne une réalité pour les travailleurs.
Au sein de la classe ouvrière et surtout parmi les Américains africains et les autres peuples opprimés, il n’y a presqu’aucune famille qui n’ait pas un parent qui est ou a été en prison, ou qui ne connaisse pas quelqu’un parmi ses amis, ses connaissances et ses collègues de travail qui passe ou a passé du temps en prison, ou qui a reçu une peine avec sursis ou se trouve actuellement en liberté conditionnelle et qui est étroitement surveillé.
Les coups montés contre les travailleurs ont toujours fait partie intégrale du système de domination de classe. Ce qui a été fait aux Cinq Cubains est quelque chose de beaucoup trop familier pour la vaste majorité des travailleurs aux États-Unis. C’est l’une des raisons pour laquelle, à mesure qu’ils apprennent les faits, les travailleurs s’identifient à Gerardo, Ramón, Antonio, Fernando et René et les respectent.
Nous connaissons de première main le genre de travail politique que chacun des Cinq effectue en prison. Nous le savons, non seulement à partir de ce qu’ils décrivent eux-mêmes dans des lettres, mais aussi grâce aux demandes assez fréquentes pour des abonnements au Militant et des exemplaires de livres Pathfinder de la part de prisonniers que l’un ou l’autre des compañeros a croisé. Le Militant et Pathfinder ont depuis longtemps accordé des prix spéciaux réduits pour les prisonniers.
Un prisonnier a récemment fait une telle demande pour une copie de Che Guevara parle aux jeunes, en disant qu’il avait vu un exemplaire de Les Cinq Cubains et qu’il avait été impressionné car il connaissait l’un d’entre eux, Antonio. « Lui et moi avons discuté de différents sujets concernant le monde que nous partageons tous, a écrit ce prisonnier. L’aide que vous apportez à leur lutte est appréciée par moi-même ainsi que par des gens dans le monde entier. »
Pourquoi sommes-nous confiants qu’ensemble nous gagnerons la bataille pour la liberté de nos cinq camarades?
La crise économique capitaliste qui a explosé avec une telle violence en 2008 est en train d’avoir des conséquences profondes pour la classe ouvrière aux États-Unis. L’impact des niveaux élevés de chômage de longue durée, les millions de familles qui ont perdu leurs logements, leur couverture médicale, leurs pensions de retraite, leur épargne et leurs espoirs pour l’avenir – l’impact de tout cela continue d’être dévastateur.
Pour des millions de travailleurs qui finissent enfin par trouver à nouveau un emploi, c’est généralement à des salaires qui ne sont qu’une fraction de ce qu’ils gagnaient auparavant. D’autres, qui se comptent également par millions, ont tout simplement cessé de chercher un emploi et ne sont plus considérés comme faisant partie de la population active. Ils ne sont même pas inclus dans les statistiques de chômage mensuelles les plus largement utilisées par le gouvernement.
L’accélération brutale des cadences de production, les heures de travail plus longues et l’intensification du travail, accompagnées de réductions radicales des salaires, en particulier pour les nouveaux embauchés, ont donné aux employeurs le goût du sang. Usine après usine, les propriétaires exigent de nouvelles concessions sur les salaires et les conditions de travail, puis mettent en lock-out les travailleurs qui refusent d’accepter les nouveaux termes du « contrat ».
Ceci ne reflète pas un choix par les capitalistes U.S. C’est le cours qu’ils doivent poursuivre s’ils veulent récupérer de la crise produite par leur système – et pas par les travailleurs. Des niveaux de salaires inférieurs ; deux ou plusieurs « niveaux » de travailleurs qui font exactement le même travail côte à côte avec des conditions et des salaires radicalement différents ; une armée de réserve grandissante de travailleurs sans emploi ; des syndicats qui ne peuvent plus défendre leurs propres accords d’entreprise, encore moins agir comme porte-parole des opprimés et des exploités ; l’augmentation du nombre de sans-abri ; l’incarcération à grande échelle de jeunes travailleurs en colère – surtout ceux qui sont américains africains : ce sont toutes des préconditions nécessaires pour la reprise capitaliste.
Vous avez beaucoup entendu parler des activités qui ont eu lieu sous le nom de « Occupons Wall Street » ou « Occupons » autre chose. Mais sauf si vous êtes un lecteur du Militant, vous n’êtes probablement pas au courant de l’ampleur de la résistance des travailleurs aux États-Unis.
Le cas des Cinq cubains n’est pas la seule chose que les médias bourgeois refusent de couvrir. Mais le silence ne résulte pas d’un complot. Ils ne sont pas obligés de comploter. Personne n’a besoin de leur dire qu’il n’est pas dans leur intérêt que les travailleurs puissent apprendre de l’exemple des autres qui résistent aux conditions qui leur sont imposées.
Mais ce qui se passe au cours de ces batailles syndicales aura des conséquences beaucoup plus durables que le mécontentement enregistré par le phénomène Occupons. Surtout, c’est important parce que les travailleurs d’avant-garde apprennent les uns des autres et se tendent mutuellement la main par solidarité par-delà les secteurs industriels, les régions et les frontières nationales.
Depuis des travailleurs du sucre non loin de la frontière canadienne dans le Nord du Minnesota et du Dakota du Nord, aux travailleurs du pneu dans l’Ohio, aux travailleurs qui manifestent contre les lois anti-immigrants en Alabama, aux dockers dans l’État de Washington sur la côte Ouest, les batailles syndicales ont une intensité et une âpreté qui n’ont pas été vues aux États-Unis depuis un certain temps1.
Rien qu’au cours des dernières semaines, au cours d’un conflit avec les travailleurs du port de Longview, dans l’État de Washington, l’administration Obama a ordonné aux garde-côtes d’escorter un navire lors de son arrivée et de le protéger pendant son chargement par des briseurs de grève. À la dernière minute une confrontation plus grave a été évitée lorsqu’un accord a été obtenu pour rétablir la protection syndicale pour les dockers dans une entreprise importante sur ces quais.
Cependant, plus de 200 travailleurs portuaires ont été arrêtés au cours de ce bras de fer et accusés de crimes pour lesquels certains d’entre eux doivent encore s’attendre à des batailles juridiques coûteuses et à l’éventualité de longues peines d’emprisonnement s’ils sont condamnés.
C’est sur ce genre de champs de bataille que Les Cinq Cubains est vendu et que des dizaines de travailleurs ayant des abonnements au Militant – le journal dans lequel ces articles sont initialement parus – ne lisent pas seulement sur leur lutte et celle d’autres travailleurs. Ils lisent des articles sur Gerardo, Ramón, Antonio, Fernando et René semaine après semaine. Au fur et à mesure qu’ils traversent leurs propres expériences, ils apprennent rapidement par eux-mêmes comment les flics et les tribunaux sont dressés contre ceux qui luttent, qui résistent, qui refusent d’accepter les conditions que le capitalisme nous impose. Et surtout, comment les flics et les tribunaux sont utilisés contre ceux qu’ils ne peuvent pas briser. Ces militants commencent à comprendre et admirer les cinq combattants cubains et, au cours des batailles futures, en viendront à émuler leur détermination et leur courage.
Au moment où la bataille des dockers de la côte ouest s’intensifiait, une exposition des peintures de prison d’Antonio – comme celles qui nous entourent ici – a été organisée par le syndicat des enseignants et des étudiants de l’une des universités dans une ville voisine de Seattle.
Un des travailleurs du port, une femme, qui avait été arrêtée lors d’une mobilisation organisée par le syndicat et qui s’est retrouvée confrontée à des accusations criminelles inventées de toutes pièces, a vu une carte postale pour l’exposition d’art de Seattle, une carte qui reproduisait le tableau d’Antonio de sa chemise de prisonnier. Sa réponse, avec une touche d’appréhension masquée par la détermination et la fierté, a été: « Un jour ma chemise de prisonnière sera elle aussi suspendue à un crochet. »
Des dockers aux travailleurs du sucre et au-delà, ceux-ci sont les hommes et les femmes qui en nombre croissant appartiendront à ce que Gerardo a appelé avec raison le « jury de millions » qui va les libérer. C’est sur ce chemin, là où les batailles de classe s’intensifient en raison du fonctionnement même du système capitaliste, que leur liberté sera obtenue.
C’est ce qui donne confiance à ceux qui, comme nous à l’intérieur des États-Unis, se battent pour obtenir la liberté pour les Cinq.
C’est pourquoi la publication de Les Cinq Cubains et la façon dont il sera utilisé à travers le monde est si importante.
Quelques 1 050 membres de la section locale 207L du Syndicat des métallos ont été lockoutés le 28 novembre 2011, à Findlay dans l’Ohio, après avoir rejeté les demandes contractuelles de Cooper Tire and Rubber Co. de réduire les salaires, d’augmenter les cadences et d’établir un salaire et des avantages inférieurs pour les nouveaux embauchés. Le lock-out a pris fin après que les travailleurs ont voté un accord d’entreprise le 27 février 2012.
Les membres de la section locale 21 du Syndicat international des débardeurs [dockers] et des travailleurs d’entrepôt (ILWU) ont mené une lutte de six mois contre la tentative d’EGT Development d’exclure le syndicat de son terminal dans le port de Longview, dans l’État de Washington. S’il avait réussi, EGT aurait créé un précédent en faisant fonctionner le premier terminal céréalier de la côte ouest en 80 ans sans travailleurs membres de l’ILWU. Après une lutte de huit mois, EGT a accepté d’embaucher des membres de l’ILWU.