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Volume 76/No 12      le 26 mars 2012

 
Les travailleurs des ports
en Nouvelle-Zélande résistent
à une offensive antisyndicale
Les patrons exigent des horaires de travail « flexibles »
 
PATRICK BROWN
AUCKLAND, Nouvelle-Zélande — Trois mille personnes ont marché le long des quais pendant deux heures le 3 mars pour montrer leur appui à la grève des travailleurs des ports. Quelques jours plus tard, la société Ports d’Auckland a formellement annoncé qu’elle engageait trois entreprises de sous-traitance pour remplacer les quelque 300 membres du Syndicat maritime de Nouvelle-Zélande.

Les travailleurs des ports ont déclenché leur grève le 24 février, après des mois de négociations en vue d’une convention collective. Les membres du syndicat ont refusé d’accepter les revendications patronales qui remplaceraient les quarts de travail de huit heures par des horaires de travail « flexibles ». Les travailleurs disent que cela se traduirait en quarts de travail d’une durée pouvant aller de seulement trois heures jusqu’à 12 heures, et le début des quarts de travail pourrait être modifié avec seulement cinq heures de préavis.

Scandant « La sous-traitance doit disparaître ! », des représentants du Conseil des syndicats de Nouvelle-Zélande et des délégués du Syndicat international des débardeurs et travailleurs d’entrepôt des États-Unis [ILWU] et du Syndicat maritime d’Australie se sont joints aux manifestants.

Ports d’Auckland, dont le propriétaire est le conseil de la ville, fait campagne pour obtenir des soutiens en faveur de ses mesures antisyndicales. Sur son site web, la société affirme qu’à cause de la « crise financière globale, » les sociétés de transport maritime « ont de plus en plus recours aux arrangements de partage de navire », ce qui se traduit par « de plus gros navires, moins souvent. »

« Lors d’une journée chargée, nous pourrons avoir besoin de tous nos effectifs, mais de moins de 15 personnes lorsqu’il n’y a aucun navire au port, » a déclaré dans un communiqué Richard Pearson, le président de Ports of Auckland. Il s’est plaint que les salaires des travailleurs des ports sont « parmi les meilleurs au pays. »

Puisque le syndicat a refusé d’accepter les revendications des patrons, a-t-il dit, le port a décidé le 7 mars d’« introduire le déchargement concurrentiel. »

« Nous espérons que certains des travailleurs actuels se joindront à la nouvelle entreprise, » a déclaré à la presse Mike Huddlestone du Groupe AWF, un des nouveaux sous-traitants.

Parmi les manifestants le 3 mars, il y avait des travailleurs venus par bus entiers des usines de transformation de la viande de Rangiuru et d’Horotiu, où la société AFFCO a mis des centaines de travailleurs en lock-out au cours d’un conflit autour d’une convention collective. Melissa Wharakura, qui travaille dans la salle d’abats à Horotiu, a dit au Militant qu’elle était « venue parce qu’il y a des entreprises qui se débarrassent de nos syndicats. »

Ben Robertson, un travailleur des ports à Sydney, en Australie, a dit qu’il faisait partie de la vingtaine de syndicalistes qui se sont rendus en Nouvelle-Zélande pour le rassemblement. Si les patrons réussissent leur offensive contre les droits des travailleurs, a-t-il dit, cela produira une « onde de choc qui parviendra jusqu’à l’Australie, le Royaume-Uni, et les États-Unis. Il faut les soutenir aujourd’hui, pas demain. »  
 
 
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