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Volume 76, no 45      le 10 décembre 2012

 
Aucun travailleur ne
devrait mourir au travail !
ÉDITORIAL
 

Aucun travailleur ne devrait mourir ou être mutilé au travail !

Malgré cela, nos vies et nos membres sont sacrifiés à tous les jours sur l’autel de la compétition grandissante entre les capitalistes à travers le monde — des usines de vêtements et textiles au Bangladesh aux usines chimiques au Québec, aux mines de charbon en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Les patrons n’estiment jamais nos vies au-dessus du coût monétaire du remplacement de la main d’œuvre.

Les patrons de l’industrie du vêtement au Bangladesh ont forcé les travailleurs à rester dans un bâtiment en flammes plutôt que de perdre une seule minute de la course aux profits. Comme l’explosion d’une mine en Nouvelle-Zélande entraînant la mort de 29 travailleurs en 2010, c’était un désastre à grande échelle en attente de se produire et un résultat direct de la poussée implacable pour la production de la part des patrons. Dans les deux cas, on a tourné les coins ronds et en ce faisant, on a transformé le milieu de travail en piège meurtrier duquel plusieurs ne pourraient pas s’échapper.

Les patrons des mines en Nouvelle-Zélande ont fait des pressions pour atteindre des quotas de production impossibles dans l’espoir d’engranger des superprofits dans une période où les prix du charbon étaient élevés. Les patrons dans l’industrie du vêtement au Bangladesh ont conquis une part substantielle de la production mondiale en poussant les travailleurs, qui sont aujourd’hui les moins payés de l’industrie.

La même question se pose partout. Seuls les travailleurs eux-mêmes ont intérêt à avoir des conditions de travail sécuritaires. Seules leur organisation et l’utilisation du pouvoir syndical — ce qui inclut le pouvoir d’arrêter la production — peuvent imposer la sécurité.

Les inspecteurs de sécurité, qu’ils viennent des agences du gouvernement capitaliste ou des ONG à but soi-disant non-lucratif, n’ont ni les mêmes intérêts, ni le même pouvoir. Ils finissent par couvrir les patrons à moins et jusqu’à ce qu’un syndicat combatif des travailleurs vienne à s’imposer.

Les travailleurs de la mine en Illinois où Chad Meyers a été tué se battaient pour un syndicat et un comité syndical de sécurité. La Commission nationale des relations de travail (NLRB) a pris 15 mois avant de reconnaître leur syndicat élu démocratiquement. Et la compagnie a rendu clair le fait qu’elle préfère fermer la mine plutôt que de reconnaître un syndicat qui mettrait les travailleurs dans une position de force pour assurer leur sécurité.

Des milliers de travailleurs de vêtements au Bangladesh manifestent par nécessité dans le but de protéger jusqu’à leurs vies après le massacre de 112 de leurs collègues de travail. Ils représentent un syndicat en devenir.

Dans tous les coins du globe où le capitalisme sévit, les travailleurs doivent se battre immédiatement pour se protéger les uns les autres des ravages grandissants du profit privé. Ce combat est une lutte nécessaire sur le chemin menant la classe ouvrière à gagner suffisamment de forces pour saisir le pouvoir politique des mains des exploiteurs capitalistes.

Lorsque la classe ouvrière est au pouvoir, comme elle l’est à Cuba, la production est organisée de manière à satisfaire les besoins de l’humanité. Sous le pouvoir ouvrier, la sécurité au travail est un aspect essentiel de la production, pas une contradiction.  
 
 
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