Volume 77, no 37 le 21 octobre 2013
Les travailleurs ne sont nullement responsables de la façon dont les classes possédantes décident ou gèrent leur budget, mais leur « fermeture » affecte des millions d’entre nous et nous devrions lutter pour faire cesser les licenciements et les coupures des services dont les travailleurs ont besoin.
Les dirigeants gèrent leur État pour maintenir et défendre les rapports sociaux capitalistes contre leurs concurrents à l’étranger et contre les travailleurs et les agriculteurs à l’intérieur. C’est pour cela qu’une grosse partie de leur budget va à l’armée, l’espionnage, les flics, les tribunaux et les prisons. Voilà pourquoi ils sont « essentiels ».
Le piège pour les travailleurs est de se mêler de leur débat sur comment augmenter et répartir leur budget pour financer leur appareil bureaucratique toujours grossissant et payer les intérêts aux riches détenteurs d’obligations ou sur comment réduire les services sociaux, ou sur quoi que ce soit d’autre. Ils prétendent que le gâteau s’est réduit et que nous devrions débattre sur qui obtient quelle part, afin de dissuader les travailleurs de lutter pour les intérêts de notre classe contre les leurs.
Après que le Congrès n’a pu s’entendre sur le budget, le gouvernement a licencié sans salaire des centaines de milliers de travailleurs de l’État et coupé les subventions pour des services affectant des millions de travailleurs, en particulier ceux dont les revenus sont les plus bas, dont [le service d’éducation pour enfants] Head Start et le Service spécial de nutrition complémentaire pour les femmes, les bébés et les enfants. De nombreux travailleurs fédéraux jugés « essentiels » sont contraints de travailler sans être payés.
C’est sur ce point que l’enjeu est important pour les travailleurs. Nous devons organiser les travailleurs et nos alliés pour nous battre en faveur d’indemnités de chômage et de soins de santé pour les personnes licenciées et pour la restauration des programmes sociaux supprimés.
La fermeture a eu lieu au moment où la majorité du Parti républicain à la Chambre des représentants tentait de freiner ou du moins retarder la Affordable Health Care Act [Loi sur les soins abordables], connue sous le nom d’« Obamacare », en bloquant les paiements qui lui auraient été destinés pour la prochaine année fiscale.
L’Obamacare promet de fournir des soins de santé à des dizaines de millions de personnes qui n’y ont pas accès faute d’assurance.
Mais la réalité est que l’Obamacare a été créée comme une alternative aux soins de santé universels financés par le gouvernement. Au lieu de cela, la loi sur les soins abordables met en place une source de profits pour les compagnies d’assurance tout en fournissant des soins de santé restreints à certains et en imposant des frais élevés ou des pénalités aux autres.
Alors que le gouvernement procédait à un arrêt partiel, la presse tentait d’exciter les travailleurs autour de la date limite du 17 octobre, à laquelle il faudrait soit hausser le plafond de la dette fédérale ou déclencher un défaut de paiement du gouvernement U.S. sur une partie de ses 12 milliards de dollars en obligations.
Un défaut de paiement « est potentiellement catastrophique : les marchés du crédit pourraient être gelés, la valeur du dollar pourrait chuter, les taux d’intérêt U.S. pourraient monter en flèche, » se lamentait le département du Trésor dans un rapport en date du 3 octobre.
Mais les classes possédantes n’ont aucune intention de porter atteinte à la « confiance et la réputation » de l’impérialisme U.S.
Au cas où l’un de leurs porte-parole à Washington l’aurait oublié, une puissante phalange de 14 chefs d’entreprise et dirigeants de certaines des plus grandes banques américaines, dont JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Citigroup et Wells Fargo a convergé vers le Capitole le 2 octobre pour remettre les pendules à l’heure. « Il existe un précédent pour une fermeture du gouvernement. Il n’y a aucun précédent pour un défaut de paiement, » a déclaré Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, au quotidien Wall Street Journal après la réunion.
De 1978 à 2013, le Congrès U.S. a voté à 53 reprises en faveur d’une hausse du plafond de la dette, qui a gonflé de 752 milliards de dollars à 16,7 billions de dollars US.
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