Volume 77, no 40 le 11 novembre 2013
« Les candidats de la Ligue communiste sont en solidarité avec les millions de travailleurs syriens qui se mobilisent depuis deux ans et demi contre les attaques du régime brutal de Bachar al-Assad, » a expliqué le plus grand quotidien de langue française à Montréal en citant Joseph Young.
Joseph Young, ouvrier âgé de 66 ans, fait campagne avec Katherine LeRougetel, 55 ans, qui travaille dans une usine agroalimentaire et qui est la candidate de la Ligue communiste à la mairie de l’arrondissement de Verdun. Le 11 octobre, Joseph Young a pris la parole avec neuf autres candidats à la mairie devant environ 50 personnes au Mégaphone, une aire d’expression libre aménagée à un coin de rue très fréquenté du centre-ville.
« Malcolm X, un révolutionnaire aux États-Unis dans les années 1960, a dit une chose avec laquelle je suis d’accord. Nous les travailleurs devons nous rendre compte de notre propre valeur, nous voir comme des acteurs et pas seulement des objets de l’histoire, » a dit Joseph Young à Michel Désautels, animateur de Radio-Canada. C’est par la lutte que nous pouvons nous transformer et nous battre pour un changement révolutionnaire. »
Le 13 octobre, Katherine LeRougetel a participé au piquet de grève des travailleurs de Silicium Bécancour, dont l’usine est à 150 kilomètres à l’est de Montréal. Le 3 mai dernier, les membres de la section locale 184 du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier ont été lock-outés après avoir rejeté un accord d’entreprise comprenant des concessions exigées par les patrons.
Sylvain Desrosiers et Dominic Doyon ont expliqué à la candidate socialiste que des membres de leur famille leur disent qu’ils bénéficient de bons salaires et de bonnes prestations et qu’ils devraient arrêter de se plaindre et de faire grève.
« Voilà pourquoi les syndicats doivent se battre pour des retraites qui ne dépendent pas de leur employeur, pour des retraites pour tout le monde, a déclaré Katherine LeRougetel. C’est ce dont notre classe a besoin, et une telle lutte menée par les syndicats rassemblerait des travailleurs de partout, au lieu de faire apparaître les syndicats comme des groupes qui se battent uniquement pour défendre quelques privilégiés. »
Katherine LeRougetel a aussi dit aux travailleurs lock-outés que la campagne de la Ligue communiste s’oppose au projet de Charte des valeurs québécoises, qui interdirait aux 700 000 employés du gouvernement du Québec le port de signes religieux « ostentatoires » comme le hijab musulman, le turban sikh ou la kippa juive.
« Le gouvernement fait cyniquement appel aux sentiments nationalistes des Québécois afin d’utiliser la charte pour diviser les travailleurs, pour affaiblir leur capacité à s’unir afin de se défendre face aux attaques de la classe dirigeante possédante pendant que la crise économique de leur système s’approfondit, » a-t-elle affirmé.
« Je suis contre l’ingérence dans nos vies privées de grosses machines gouvernementales qui nous disent ce qu’on peut et ce qu’on ne peut pas porter, » a ajouté Katherine LeRougetel.
« Vous dites que vous êtes en faveur de moins d’ingérence du gouvernement dans nos vies, », a fait remarquer Jean-Sébastien Thériault. « Mais vous êtes un candidat de la Ligue communiste. Ce que vous dites n’est-ce pas le contraire du communisme ? »
« Pas du tout, » a répondu Katherine LeRougetel. Elle a cité l’exemple du processus révolutionnaire à Cuba, où Fidel Castro et le Mouvement du 26 juillet se sont battus pour réduire le poids de la bureaucratie gouvernementale. Ils se sont battus pour libérer les travailleurs et les paysans, qui se sont transformés en faisant leur révolution, et pour les mobiliser afin qu’ils relèvent les défis devant eux : de la campagne d’alphabétisation massive jusqu’au travail volontaire pour construire des logements dont la population avait besoin.
Le 20 octobre, Katherine LeRougetel et les partisans de la campagne de la Ligue communiste ont participé à une manifestation de plusieurs centaines de personnes organisée par la Coalition contre la Charte xénophobe des valeurs québécoises. Un bref entretien avec elle sur les raisons pour lesquelles sa campagne s’est associée à la manifestation est passé sur le réseau de télévision TVA.
Le lendemain matin, un certain nombre de ses collègues de travail ont abordé Katherine LeRougetel pour exprimer leur accord avec ses propos. L’un d’eux a dit : « Merci, et je ne dis pas ça parce que je suis arabe. Ce que vous avez dit est juste. »
Beverly Bernardo a contribué à cet article.
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