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Volume 78, no 31      le 1 septembre 2014

 

Joignons-nous aux manifestations exigeant
l’arrestation des policiers qui ont tué
Michael Brown et Eric Garner !

Déclaration de John Studer, candidat du Parti socialiste
des travailleurs au poste de gouverneur de New York.
 

J’appelle tous les travailleurs et les jeunes à manifester à Staten Island, New York, le 23 août. Cette action est soutenue par le National Action Network (Réseau national d’action), le NAACP, l’Union internationale des employés de service et la Fédération unie des enseignants. Venez soutenir les parents de Michael Brown, abattu le 9 août par la police de Ferguson au Missouri ; les parents d’Eric Garner, étranglé le 17 juillet par des policiers de Staten Island ; et des milliers d’autres qui seront là pour exiger l’arrestation des flics meurtriers.

« Je veux que tous ceux qui le peuvent — en fauteuil roulant, avec des béquilles ou comme ils pourront — participent à cette marche pour obtenir justice pour mon mari, » a dit Esaw Garner, l’épouse d’Eric Garner.

Si vous le pouvez, allez à Ferguson au Missouri pour vous joindre à ceux qui exigent que des mesures soient prises pour en finir avec les meurtres, la brutalité et le harcèlement des flics. Prenez part aux autres manifestations dans votre région contre les abus de la police.

« Mains en l’air, ne tirez pas ! » Ce slogan adopté par les travailleurs et les jeunes saisit bien leur indignation justifiée face au meurtre de Brown, qui a reçu six balles alors qu’il n’était pas armé et avait les mains en l’air. Dans les jours qui ont suivi son assassinat, des millions de personnes ont pu voir des images en provenance de Ferguson, où la détermination des travailleurs reflétait leur grandeur morale, leur discipline et leur dignité face à la riposte militaire de la police. Ils ont attiré l’attention sur le ressentiment généré par des décennies d’attaques et d’humiliations racistes et anti-ouvrières par la police.

Ces manifestants ont mis les dirigeants des États-Unis, leur police et leurs politiciens sur la défensive. Ils les ont obligés à modifier plusieurs fois leurs tactiques et à affirmer, du bout des lèvres, que l’indignation et les manifestations étaient légitimes alors qu’ils cherchaient eux-mêmes à se gagner l’opinion publique en se posant en champions de la morale. Dans cette bataille, les dirigeants n’avaient que peu de chose à présenter pour justifier leurs actions en dehors des actions nocturnes destructives de petits groupes de provocateurs, de pillards et de vandales.

La vague actuelle de manifestations constitue une dénonciation des agressions multiformes du système de « justice » capitaliste infligées à la classe ouvrière par les policiers, les juges et les gardiens de prison à la solde de la classe dominante.

Les arrestations et les incarcérations ont grimpé en flèche à travers le pays au cours des dernières décennies. Le FBI affirme que sa principale base de données sur les « criminels » contient désormais les noms d’un adulte sur trois. Les patrons, les banques et les propriétaires y ont facilement accès. Plus de 10 000 noms y sont ajoutés chaque semaine.

Depuis 2001 surtout, le gouvernement fédéral a armé les services de police locaux avec du matériel de type militaire allant des fusils d’assaut jusqu’aux blindés transporteurs de troupes. Le département des services publics du Missouri a reçu 69 millions de dollars du Department of Homeland Security [Département de la sécurité intérieure] pour acheter du matériel militaire de pointe et d’autres équipements de haute technologie.

Dans le cadre des politiques « des vitres cassées » et « interpeller et fouiller, » les flics ciblent pour des délits mineurs les jeunes hommes de la classe ouvrière — ce qui comprend un nombre fortement disproportionné de Noirs, de Latinos et d’Amérindiens — et font grossir les rangs des incarcérés. Jusqu’à présent cette année, plus de 3 000 personnes ont été envoyées en prison pour avoir sauté les tourniquets du métro de New York. Une fois accusés, les travailleurs sont confrontés à un système de coup monté dans lequel 95 pour cent d’entre eux sont en fait privés de leur droit fondamental à un procès, contraints d’« accepter » une négociation de peine plutôt que d’affronter un tribunal qu’ils savent hostile.

Ceux qui sont jetés dans les prisons et centres de détention de la classe dominante font face à des conditions inhumaines et souvent proches de la torture, y compris l’utilisation généralisée de l’isolement cellulaire. Selon un récent rapport spécial du procureur US, au moins 44 pour cent des jeunes emprisonnés dans la tristement célèbre île de Rikers à New York y ont fait face à la brutalité des gardiens, ce qui a conduit à un nombre « ahurissant » de blessures.

De Ferguson de Staten Island, de Rikers à la prison de Pelican Bay en Californie, les flics, les tribunaux et les prisons sont la réponse de la classe dirigeante aux ravages infligés aux travailleurs par la crise de leur système capitaliste. En bout de compte, les exploiteurs ont peur de nous, parce que les luttes d’aujourd’hui peuvent ouvrir la porte au combat pour un monde sans exploitation ni brutalité capitalistes.

Joignez-vous à nous le 23 août!

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