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Volume 78, no 33       le 22 septembre 2014

 
(Éditorial)
Seul le contrôle ouvrier peut faire
respecter la sécurité au travail
 

Le désastre meurtrier provoqué l’an dernier par l’explosion d’un train transportant du pétrole à Lac-Mégantic au Québec n’était pas un incident isolé. C’est un exemple d’une tendance croissante générée par la soif de profits des barons du pétrole et des chemins de fer qui répondent aux opportunités d’un boom pétrolier et à la concurrence capitaliste qui s’exacerbe.

Le mépris des capitalistes pour la sécurité qui a conduit à la mort de 47 personnes à Lac-Mégantic et les efforts des patrons et du gouvernement canadien pour monter un coup contre les travailleurs du rail impliqués soulignent la nécessité pour les travailleurs de faire sentir le poids des syndicats pour prendre le contrôle des opérations ferroviaires. Seule la classe ouvrière fait passer la vie des travailleurs et de ceux qui vivent à proximité des lignes de chemin de fer avant les profits. Et seuls des syndicats combatifs et assez forts pour immobiliser les trains peuvent mettre en pratique les priorités et les valeurs morales de la classe ouvrière.

Avec la collusion du gouvernement, les patrons des chemins de fer masquent intentionnellement la volatilité du brut extrait par fracturation hydraulique et se battent bec et ongles pour retarder les améliorations que les agences gouvernementales elles-mêmes ont exigées quant aux normes de sécurité. Parallèlement, ils font pression sur les travailleurs du rail pour les faire travailler en équipes de plus en plus petites, leur faire prendre plus de responsabilités, leur faire opérer des trains plus longs et les faire travailler avec moins de temps de repos. Et quand l’inéluctable accident se produit, les travailleurs sont faussement accusés et traités de criminels.

Le nombre de déraillements de trains de pétrole et de chargements volatiles qui traversent des zones résidentielles augmente rapidement. La quantité de brut déversée dans des accidents de train l’an dernier — 1,15 million de gallons — dépasse de loin le total des cinq décennies précédentes.

Les déraillements de trains de passagers augmentent aussi. Le mois dernier seulement, deux membres de l’équipage d’un train de marchandises de l’Union Pacific en Arkansas ont été tués dans une collision frontale.

Le mois dernier, les travailleurs de la Burlington Northern Santa Fe et leurs familles ont protesté contre les exigences patronales, que certains dirigeants syndicaux appuient, visant à réduire à un seul conducteur l’équipe des trains de marchandises des principales lignes ferroviaires. Ces manifestations méritent d’être soutenues par tous les travailleurs.

Les travailleurs et nos syndicats doivent exiger des mesures immédiates comme réduire la longueur des trains à 50 wagons, rétablir la journée de huit heures de travail avec des périodes de repos suffisantes, remettre un fourgon de queue à chaque train et doubler l’équipage — deux dans la locomotive et deux dans le fourgon arrière.

Avec le soutien d’un mouvement syndical combatif, les travailleurs du rail pourraient faire pression pour contrôler les procédures de sécurité et obliger les patrons des chemins de fer à ouvrir leurs livres à une inspection publique pour dévoiler comment ils fonctionnent et agissent contre nous de connivence avec les agences gouvernementales. Ils pourraient soutenir les revendications des petits agriculteurs dans le Midwest qui font face à une pénurie de wagons pour transporter leurs récoltes vers les marchés, alors que les barons des chemins de fer détournent les wagons dont ils ont besoin vers le transport plus lucratif du pétrole de schiste.

Les propriétaires des chemins de fer, des usines, des mines et des manufactures visent le niveau de vie, les conditions de travail et la sécurité de tous les travailleurs. Nous commençons à voir aujourd’hui une résistance initiale. Les travailleurs peuvent démontrer leur grandeur morale en se posant comme seuls défenseurs réels de la sécurité industrielle et lutter pour le contrôle ouvrier imposé par le pouvoir des syndicale afin de la faire respecter. Un tel cours se gagnerait la solidarité des petits agriculteurs et renforcerait nos syndicats en tant qu’instruments de combat qui défendent les intérêts de tous les travailleurs et stimulent leur confiance.

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