Année 78, no 42 le 24 novembre 2014
Le général Honoré Traoré, chef d’état-major de l’armée, s’est auto-déclaré chef d’État. Mais après une nouvelle série de manifestations populaires, il a été remplacé le 1er novembre par un groupe de jeunes officiers dirigé par le lieutenant-colonel de l’armée Isaac Zida qui a promis de remettre le pouvoir à un gouvernement civil. Les mobilisations de rue ont par la suite diminué.
Le 9 novembre, des représentants des partis d’opposition, des chefs religieux et d’autres ont appelé Isaac Zida à former un parlement de transition de 90 membres composé de 10 représentants militaires, 40 représentants des partis de l’opposition, 30 de la « société civile » et 10 d’autres partis, y compris celui de Compaoré.
Le Burkina Faso, un pays d’Afrique de l’Ouest sans accès à la mer, où 72 pour cent de la population vit avec moins de deux dollars par jour, est le deuxième plus grand producteur de coton en Afrique sub-saharienne et le cinquième pour l’extraction de l’or. L’industrie minière a connu un essor fulgurant au cours des 30 dernières années, avec neuf mines d’or d’échelle industrielle appartenant à des entreprises britanniques, canadiennes, australiennes et autres qui emploient plus de 6 000 travailleurs.
Les mobilisations qui ont évincé Compaoré ont créé une ouverture favorable à la lutte des paysans, des travailleurs, des artisans et de leurs alliés pour gagner plus d’espace politique. Elles ont suscité un regain d’intérêt pour la révolution burkinabè de 1983 à 1987 dirigée par Thomas Sankara, un dirigeant communiste remarquable. Ce qui le distinguait par-dessus tout était la confiance qu’il avait dans la capacité révolutionnaire des travailleurs et des paysans de renverser l’exploitation impérialiste, de se transformer eux-mêmes au cours de ce processus et de prendre le contrôle de leur propre destinée.
Thomas Sankara a été assassiné lors d’un coup d’État organisé par Compaoré dans l’intérêt de ceux — au Burkina Faso et à l’étranger — dont les propriétés et la domination de classe étaient menacées par la mobilisation révolutionnaire, la solidarité et l’internationalisme des masses populaires.
La révolution dirigée par Thomas Sankara a suscité l’intérêt des travailleurs et des jeunes révolutionnaires à travers le monde. La chute récente de Compaoré a suscité des débats sur l’héritage politique de Thomas Sankara et sur la façon de construire un parti révolutionnaire capable de prendre le pouvoir, au Burkina Faso et ailleurs.
Le 3 novembre, la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD), une organisation internationale de jeunes anti-impérialistes, a publié une déclaration en solidarité avec le peuple du Burkina Faso. « La FMJD unit sa voix à celles des organisations de jeunesse de l’Afrique de l’Ouest et encourage nos camarades au Burkina Faso à résister en défense de la paix, de la liberté et des protections constitutionnelles énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Nous sommes à vos côtés en tant que frères de lutte. »
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