Année 79, no 22 le 15 juin 2015
Les participants sont venus de toute la côte est et de plus loin, y compris de Chicago, Boston, Orlando en Floride, Philadelphie, Cleveland, Détroit et Nashville au Tennessee. Il y avait des cortèges de plusieurs groupes religieux, ainsi que des sections 1199 et 32BJ de l’Union internationale des employées et employés de services (SEIU). Près d’une douzaine d’élus ont défilé ou pris la parole lors du rassemblement.
Oscar López, aujourd’hui âgé de 72 ans, a déménagé de Porto Rico à Chicago lorsqu’il avait 14 ans. Il a été appelé sous les drapeaux de l’armée US en 1965 et envoyé au Vietnam. À son retour, il a participé à la lutte contre la discrimination raciale dans l’accès au logement et à l’emploi, pour l’éducation bilingue et contre la brutalité policière, ainsi que pour l’indépendance de Porto Rico.
Il a été arrêté le 29 mai 1981, accusé d’être un dirigeant des Forces armées de libération nationale de Porto Rico, victime d’un coup monté, accusé, entre autres, de « conspiration séditieuse » et condamné à 55 ans de prison. Il n’a jamais été accusé d’avoir commis un acte de violence. Onze compagnons de lutte pour l’indépendance avaient été victimes d’un coup monté l’année précédente. Alors que les derniers de ces 11 compagnons ont été libérés en 2010, Oscar López s’est vu refuser la liberté conditionnelle et ne peut présenter une autre demande avant 2026.
« C’est ridicule qu’Oscar soit en prison pour si longtemps à cause de sa conviction que Porto Rico devrait être indépendante. Ils essaient de dépeindre Oscar comme un terroriste, mais il devrait être dépeint comme un héros, » a dit Melissa Santana, qui est venue de Cleveland. « Porto Rico en français signifie « port riche. » Il y a d’énormes ressources, mais elles sont accaparées par l’Amérique. »
« Pas tout le monde ici aujourd’hui est d’accord avec Oscar sur l’indépendance, » a noté Raquelle Seda, une dirigeante du Réseau national Boricua pour la défense des droits de l’homme à Détroit. « Mais ils pensent que les conditions qu’Oscar a subi depuis 34 ans sont inhumaines. »
Beaucoup de passants ont pris les tracts — pour la plupart c’était la première fois qu’ils avaient entendu parler de ce cas — et ont signé des pétitions demandant au président Barack Obama de lui accorder un pardon. El Diario, un quotidien en espagnol ici, a mis la manifestation sur la une deux jours de suite. Plusieurs magasins ont exposé des affiches dans leurs vitrines.
Parmi ceux qui ont pris la parole devant le rassemblement après le défilé se trouvaient Clarisa, la fille d’Oscar López, et son frère José ; d’autres anciens prisonniers politiques portoricains ; Nydia Velazquez et José Serrano, représentants au Congrès des États-Unis ; et Melissa Mark-Viverito, la présidente du Conseil municipal de la ville de New York. Le rassemblement a été présidé par Ana López, professeure à la faculté de Hostos dans le Bronx.
Quelques jours avant le défilé, Oscar López a déclaré, dans une interview publiée dans Claridad, un hebdomadaire portoricain, qu’il a gagné de la solidarité de ses codétenus et les a encouragés à dénoncer publiquement les conditions de détention abusives.
En réponse à une question à propos de l’ouverture des relations diplomatiques entre les gouvernements des États-Unis et de Cuba, Oscar López a dit : « Le soutien et la solidarité de Cuba sont très importants pour nous. Je crois que cela renforce Cuba et si Cuba est renforcée, nous sommes également renforcés. »
« Une des choses les plus intéressantes pour moi concernant la révolution cubaine est comment ce pays a développé ses ressources humaines, a-t-il affirmé. Nous n’avons pas besoin d’être sauvés. Ce dont nous avons besoin, c’est d’avoir la possibilité de gérer Porto Rico nous-mêmes. »
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