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Année 79, no 40       le 9 novembre 2015

 
Nous, les travailleurs, avons besoin de notre propre parti,
un parti ouvrier basé sur nos syndicats

Le Parti socialiste des travailleurs fait campagne à Philadelphie
 
JOHN STUDER
ET JANET POST

PHILADELPHIE — « Un vent nouveau souffle, » a affirmé Osborne Hart, candidat du Parti socialiste des travailleurs à la mairie, dans une déclaration publiée le 25 octobre dans le Philadelphia Inquirer. Osborne Hart se présente avec John Staggs, candidat du SWP aux élections du 3 novembre pour le conseil municipal.

« Les jeunes travailleurs de la restauration rapide et ceux qui travaillent pour les sous-traitants de l’aéroport, dans les soins à domicile, pour Walmart ou dans d’autres emplois mal payés, font grève et manifestent, écrit Osborne Hart. Ces travailleurs et ces jeunes en encouragent d’autres à se dresser et à lutter. Ils montrent ainsi la voie en avant pour la classe ouvrière dans son ensemble. »

Osborne Hart et John Staggs travaillent tous deux à Walmart et participent à la campagne pour les 15 $ de l’heure, un travail à temps plein et un syndicat. « Participez à la journée nationale d’action du 10 novembre pour 15 $ et un syndicat, » disent les deux candidats à ceux qu’ils rencontrent au cours de leur campagne. « Joignez-vous à nous au rassemblement devant la mairie à 15h30. »

« La campagne à Philadelphie est réellement le début de la campagne présidentielle de 2016 du Parti socialiste des travailleurs dans tout le pays, » a dit John Staggs à la presse lorsque lui et Osborne Hart ont rempli les pétitions pour être inscrits au scrutin électoral le 3 août. « Nous faisons campagne pour recruter au Parti socialiste des travailleurs. »

La campagne se déroule en même temps que plus d’une dizaine de républicains et une poignée de démocrates se battent pour représenter leur parti en 2016. Osborne Hart et John Staggs se font souvent demander en quoi ils sont différents du sénateur Bernie Sanders, du Vermont, qui se dit « socialiste démocratique » et ce qu’ils pensent de Donald Trump, l’autre candidat à la présidentielle qui attire de larges foules de travailleurs.

Les candidats du SWP expliquent que leur point de départ est de chercher à renforcer l’organisation et la confiance en soi de la classe ouvrière face aux attaques des dirigeants capitalistes, ici et partout ailleurs dans le monde. Ils mettent l’accent sur le besoin pour les travailleurs de s’organiser politiquement, indépendamment des patrons et de leurs partis. « La réponse type de Osborne Hart, » au cours du premier débat télévisé, écrivait le Philadelphia Inquirer le 30 septembre, était « mobilisation indépendante. »

« Les arguments bien construits de Osborne Hart en faveur d’une plus grande représentation des droits des travailleurs et de leurs prestations sociales ont donné une large crédibilité au Parti socialiste des travailleurs qu’il représente, » dit un portrait publié par le Philadelphia Daily News.

La campagne gagne une large audience
Au cours des quatre derniers mois, les candidats du Parti socialiste des travailleurs ont participé aux piquets de grève des sidérurgistes luttant contre les exigences de concessions de ArcelorMittal et Allegheny Technologies. Ils ont manifesté contre la brutalité policière à New York, en Caroline du Sud et à Philadelphie. Ils ont protesté pour défendre et étendre la loi en faveur des handicapés et Medicare. Ils ont débattu avec leurs opposants, y compris démocrates et républicains, à la télévision et lors de meetings publics. Ils ont aussi rencontré des travailleurs chez eux dans les quartiers à travers la ville.

Osborne Hart a parlé lors de services à l’église contre le traitement colonial de Porto Rico et en faveur de la libération du combattant portoricain pour l’indépendance Oscar López. Il s’est adressé à des membres du syndicat 10-1 des sidérurgistes lors de leur réunion syndicale et a participé à la conférence du Mouvement pour les vies des Noirs à Cleveland. John Staggs a manifesté avec les résidents de Lac-Mégantic au Québec, qui exigent que le gouvernement canadien et la compagnie de chemin de fer Central Maine & Quebec Railroad soient contraints de réparer les voies là où 47 personnes ont été tuées en 2013 lors du déraillement et de l’explosion d’un train transportant du pétrole.

Le 24 octobre, le candidat à la mairie a participé à une manifestation contre la brutalité policière à New York. Il s’est entretenu avec un certain nombre de parents des jeunes hommes qui ont été tués par la police à travers le pays, y compris Andree Penix-Smith, mère de Justin Smith Jr. qui a été battu à mort par cinq policiers à Tulsa, en Oklahoma, en 1998 ; Jessica et Vanisha Gatewood, mère et tante de Richard Linyard, qui est mort en juillet à l’âge de 23 ans à la suite d’une poursuite policière à Oakland, en Californie ; et Juanita Young, mère de Malcolm Ferguson qui était âgé de 23 ans lorsqu’il a été abattu par la police à New York en 2000.

« Nous tenons bon et nous continuons de nous battre, » a dit Juanita Young à Osborne Hart. « Nous exigeons que les flics soient accusés, qu’ils soient suspendus lors des enquêtes. Pas en congé payé. Pas délégués à des tâches administratives. Et qu’ils aillent en prison s’ils sont déclarés coupables. »

« Grâce aux mères comme vous et aux milliers de travailleurs et de jeunes qui se sont mobilisés dans les rues, la classe dirigeante a pris des mesures pour contenir la police, a dit le candidat socialiste. Davantage de passages à tabac et de meurtres sont rendus publics. Davantage de policiers sont inculpés. »

« Les policiers sont là pour protéger le régime capitaliste et défendre les profits des patrons. Il faudra une révolution sociale et politique pour que le caractère de la police change, » a dit Osborne Hart à Thomas Hedges qui l’a interviewé à la manifestation pour la chaîne The Real News. « Il a fallu la révolution cubaine, le renversement de la dictature de Fulgencio Batista par les travailleurs et les agriculteurs, pour transformer la police de ce pays. »

En plus de participer aux luttes contre la brutalité policière et pour l’augmentation du salaire minimum, les candidats socialistes affirment qu’ils utiliseraient l’hôtel de ville pour combattre pour les intérêts des travailleurs. « Le Parti socialiste des travailleurs lutte pour un programme massif de travaux publics financé par le gouvernement afin de procurer des emplois au salaire syndical dans la reconstruction des infrastructures, des voies ferrées et des ponts, des logements, des écoles, des hôpitaux et d’autres choses dont les travailleurs ont besoin, » a expliqué John Staggs aux travailleurs alors qu’ils défilaient à la Fête du travail au sud de Philadelphie.

La lutte pour 15 $ et un syndicat
Le 22 octobre, Katie Colaneri, journaliste pour la radio WHYY affiliée à PBS, s’est jointe à Osborne Hart et John Staggs alors qu’ils allaient frapper aux portes des travailleurs de Mayfair, un quartier principalement caucasien du nord-est de Philadelphie.

Ils ont rencontré Madeline Klimovich, une sténographe judiciaire à la retraite, et lui ont parlé de leur participation à la lutte pour 15 $ et un syndicat. « J’ai été une combattante pour les droits des travailleurs toute ma vie, a-t-elle dit. On ne peut pas rester en retrait. »

« Je suis une combattante pour les droits des femmes. Nous devons nous rappeler que la lutte se poursuit aujourd’hui, a-t-elle ajouté. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai eu des compagnes de travail qui ne pouvaient obtenir de prêts sans la signature de leur père.

« Je suis peut-être à la retraite mais j’appartiens encore à la classe ouvrière, a dit Madeline Klimovich. S’il vous plaît, dites-moi ce que je peux faire pour aider votre campagne. »

Katie Colaneri a demandé à John Staggs pourquoi Osborne Hart et lui étaient candidats. « Vous pouvez constater par la réponse au porte à porte que de plus en plus de personnes sont mécontentes des deux partis politiques capitalistes, a dit John Staggs. Nous expliquons que nous, les travailleurs, devons lutter pour notre propre parti, un parti ouvrier basé sur nos syndicats qui mobilisera notre classe. Un parti qui mettra de l’avant la prise du pouvoir politique des mains de la classe capitaliste et la construction d’un gouvernement des travailleurs et des agriculteurs. »

« La révolution cubaine est un exemple vivant de ce que les travailleurs et les agriculteurs peuvent accomplir lorsqu’ils se battent pour s’emparer du pouvoir politique, en se transformant eux-mêmes dans le processus, a ajouté Osborne Hart. Ils continuent de donner l’exemple aujourd’hui, en résistant aux menaces de Washington et en offrant de l’aide internationale dans la lutte contre l’Ébola en Afrique et ailleurs.

« Par nos luttes, nous allons être transformées de la même manière, a-t-il dit. Nous acquerrons de l’expérience, de la confiance et la capacité de nous joindre aux travailleurs partout dans la lutte pour un monde socialiste. »

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