Année 80, no 33 le 5 septembre 2016
Les Kurdes ont une longue histoire de lutte contre la discrimination et l’oppression nationale en Turquie, en Iran, en Irak et en Syrie. Lorsque les dirigeants français et britanniques ont divisé le Moyen-Orient après la première boucherie impérialiste mondiale, créant ainsi de nouvelles frontières nationales, l’un de leurs objectifs était de diviser et affaiblir le peuple kurde. Les Kurdes restent la plus grande nationalité sur terre sans leur propre patrie.
Une république kurde indépendante a vu le jour dans le nord de l’Iran après un soulèvement révolutionnaire qui a établi un gouvernement ouvrier et paysan dans l’Azerbaïdjan voisin en décembre 1945. Les deux ont été écrasés un an plus tard par la monarchie iranienne, avec la complicité du régime stalinien à Moscou, portant un dur coup au peuple kurde et à la classe ouvrière dans toute la région.
Une nouvelle montée de la lutte nationale kurde a été l’une des conséquences inattendues des guerres sans fin de Washington au Moyen-Orient depuis la première guerre américaine en Irak en 1991. À la suite de ce massacre, « les Kurdes sont revenus au centre de politique mondiale comme jamais auparavant, », a dit le secrétaire national du Parti socialiste des travailleurs, Jack Barnes à l’époque. « Et ils ne l’ont pas fait en tant que victimes, mais à titre de combattants courageux et déterminés à défendre leurs droits nationaux. » (Voir l’article « Les premières salves de la troisième guerre mondiale : l’attaque de Washington contre l’Irak, » publié dans le numéro 4 de la revue Nouvelle Internationale.)
Aujourd’hui, il y a environ 5 millions de Kurdes dans la région autonome kurde dans le nord de l’Irak et un autre 2 millions dans les zones sous contrôle kurde en Syrie. Ces conquêtes donnent un élan à leurs aspirations à l’indépendance nationale, en particulier en Turquie, qui abrite 15 millions de Kurdes. En dépit de leurs intérêts et alliances contradictoires, les dirigeants capitalistes des États-Unis, de la Syrie, de la Turquie, de l’Iran et de l’Irak s’opposent tous à un Kurdistan indépendant.
Washington a posé tour à tour comme un défenseur des Kurdes, en fournissant de l’aide au compte-gouttes, et comme un obstacle à tout progrès vers la souveraineté kurde, en fonction de ses relations et alliances changeantes avec les différents dirigeants capitalistes dans la région. Il suffit de regarder la demande arrogante du vice-président Joe Biden le 24 août, et la satisfaction avec laquelle Ankara l’a accueillie, que les combattants des milices kurdes en Syrie, les alliés supposés de Washington, « doivent retraverser la rivière [Euphrate] […]. Point, » et abandonner le territoire libéré de l’État islamique à l’ouest de l’Euphrate.
Retirez les troupes américaines, avions et drones du Moyen-Orient maintenant !
❖ ❖ ❖
Abonnement d’essai : 12 semaines pour 7 $ CAN
Pour vous abonner, envoyez un chèque au nom du Militant ou contactez-nous :
7107, rue St-Denis, suite 204, Montréal, H2S 2S5 ✆ 514-272-5840 cllc_can@bellnet.ca
ou consultez la liste de distributeurs dans le Militant (www.themilitant.com)
Front page (for this issue) | Home | Text-version home