Année 81, no 30 le 14 août 2017
De grandes délégations sont venues de Cuba, du Costa Rica, du Salvador et du Mexique, ainsi que des délégués de toute l’Amérique latine et des Caraïbes et des invités d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Asie et d’Afrique.
Les forums de Sao Paulo ont commencé en 1990 à l’initiative du président cubain Fidel Castro et du dirigeant du Parti des travailleurs brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva. Ils visent à rassembler des partis politiques et des militants de gauche de toute la région pour discuter et débattre des perspectives politiques pour contrer les interventions continuelles de Washington et faire avancer la lutte pour la souveraineté et l’indépendance.
Cette année, les jeunes anti-impérialistes au forum ont profité de l’occasion pour discuter de la construction du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui se tiendra à Sotchi, en Russie, du 14 au 22 octobre.
« Nous devons tous nous porter à la défense du Venezuela, » a expliqué José Ramón Balaguer, membre du secrétariat du Comité central du Parti communiste cubain et chef de la délégation cubaine, lors de la séance d’ouverture. Il a souligné l’importance de la lutte pour défendre la souveraineté du Venezuela contre Washington et les forces d’opposition pro-impérialistes. C’est important pour la souveraineté et l’indépendance de tous les pays de la région, a-t-il dit.
« Nous exigeons une fin immédiate des actions hostiles et de l’interférence des États-Unis au Venezuela, » a souligné Balaguer.
« Notre pays est dans une situation sérieuse et très difficile, » a dit Roy Daza, représentant le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), aux délégués. Il a soutenu que les élections de l’Assemblée constituante du 30 juillet auront lieu comme prévu. En même temps, il a mentionné que le PSUV était « prêt à s’engager dans un dialogue national » avec l’opposition au Venezuela et avec le gouvernement des États-Unis, tout en exigeant la fin immédiate des manifestations violentes contre le gouvernement de Nicolás Maduro.
Gabriel Aguirre de la Jeunesse communiste du Venezuela (JCV), le groupe de jeunes du Parti communiste du Venezuela, a dit qu’ils étaient en désaccord. Nous nous opposons à toute négociation avec les forces d’opposition « fascistes » au Venezuela, a-t-il précisé.
Plusieurs réunions, ateliers et séminaires ont eu lieu au cours du forum, y compris une réunion de femmes, un atelier d’Autochtones, de descendants africains et un sur la lutte anticoloniale. L’une des plus importantes réunions a été celle des jeunes où plus de 100 jeunes se sont réunis pour discuter des perspectives. Oscar López Rivera, un combattant pour l’indépendance de Porto Rico qui a été victime d’un coup monté et emprisonné aux États-Unis pendant 36 ans, a ouvert la réunion. Une campagne s’est développée mondialement pour obtenir sa liberté et il a été libéré en mai.
« La révolution de Cuba a montré l’importance de la jeunesse. Elle aide dans les autres pays comme aucun autre pays d’Amérique latine ne peut le faire, a constaté López. Nous devons imiter cet exemple. »
« En octobre, nous célébrerons le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, » a dit José Maury de Toro, secrétaire général de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique et dirigeant de l’Union des jeunes communistes de Cuba. « Ce sera un grand plaisir d’avoir Oscar avec nous pour montrer au monde ce que la solidarité peut accomplir. »
Maury et quelque 20 représentants d’organisations de jeunesse dans la région des Amériques se sont réunis le lendemain matin pour discuter de la préparation politique pour participer au festival à Sotchi. Plus de 1 500 délégués sont inscrits.
Ronald Hidalgo Rivera, le deuxième secrétaire de l’Union des jeunes communistes de Cuba, a remercié les délégués « pour toute la solidarité contre le blocus des États-Unis contre Cuba. » Il a fait remarquer que Washington continue ses efforts pour affaiblir et renverser la révolution cubaine.
Jacob Perasso, qui représentait les Jeunes socialistes aux États-Unis, a souligné l’importance pour les groupes de jeunesse dans tout l’hémisphère de faire campagne pour demander : « Non à l’ingérence des États-Unis au Venezuela ! » et la fin de toutes les sanctions US et attaques de la part de l’Organisation des États américains.
Perasso a salué la présence d’Oscar López et a parlé de la lutte de classe qui s’approfondit au Porto Rico, affirmant que tous les travailleurs et agriculteurs aux États-Unis devraient soutenir la lutte contre la domination coloniale US. Jacob Perasso a aussi attirer l’attention sur l’importance de prendre publiquement la parole contre la guerre économique de Washington contre la révolution cubaine et d’exiger que Washington se retire de Guantánamo.
Une discussion nourrie au forum concernait ce que l’élection du président Donald Trump signifie au sujet des développements dans la classe ouvrière aux États-Unis. La plupart des groupes de gauche des classes moyennes, et plusieurs d’entre elles au forum, ont dit que l’élection de Trump reflète le fait que les travailleurs aux États-Unis sont en train de devenir plus racistes, plus sexistes et plus réactionnaires.
Perasso a soutenu que les travailleurs aux États-Unis, comme leurs frères et soeurs au sud de la frontière, cherchent un moyen pour sortir de la brutalité et du carnage provoqués par la crise de capitalisme qui s’approfondit. Ils cherchent un moyen pour affronter le gouvernement des démocrates et des républicains à Washington qui ne fait rien pour répondre à leurs besoins, pour « assécher le marais, » comme le dit le slogan populaire de la campagne électorale de Trump. Beaucoup de personnes ont voté Trump, a expliqué Jacob Perasso, non parce qu’ils s’enthousiasmaient pour son idéologie, mais en espérant un changement, comme beaucoup de travailleurs qui avaient précédemment voté Barack Obama. En fait, les travailleurs sont moins racistes et plus ouverts à un changement révolutionnaire qu’ils n’ont été depuis bien des années.
« Les Jeunes socialistes et le Parti socialiste des travailleurs trouvent de plus en plus d’intérêt pour notre programme et nos activités révolutionnaires en discutant avec les travailleurs aux États-Unis, a-t-il dit, y compris parmi les travailleurs qui ont voté Trump. »
« Nous montrons l’exemple de la révolution cubaine, a dit Jacob Perasso, et nous expliquons le besoin pour les travailleurs et les agriculteurs aux États-Unis de suivre son exemple et de faire une révolution socialiste. »
Le forum s’est terminé dans une ambiance festive ; les délégués ont participé le 19 juillet à un rassemblement de quelque 200 000 personnes pour fêter le trente-huitième anniversaire de la révolution nicaraguayenne, qui a porté un coup à l’impérialisme dans la région. Parmi les orateurs se trouvaient Daniel Ortega et Rosario Murillo, président et vice-présidente du Nicaragua ; Evo Morales, président de la Bolivie ; Salvador Sánchez Cerén, président du Salvador ; et Oscar López Rivera. Miguel Díaz-Canel, vice-président de Cuba, a aussi participé.
Les participants ont montré beaucoup d’intérêt pour les livres révolutionnaires apportés au forum par des membres du Parti socialiste des travailleurs (SWP), de la Ligue communiste au Canada et des Jeunes socialistes. Les délégués ont acheté 181 livres de dirigeants révolutionnaires, y compris 22 exemplaires des livres Sont-ils riches parce qu’ils sont intelligents ? et The Clintons’ Anti-Working-Class Record [Le bilan anti-ouvrier des Clinton] du secrétaire national du SWP Jack Barnes, et Une révolution socialiste aux États-Unis est-elle possible ? de la dirigeante du SWP Mary-Alice Waters, ainsi que trois abonnements au Militant. L’autre titre le plus vendu avec sept exemplaires était Malcolm X, la libération des Noirs et la voie vers le pouvoir ouvrier, aussi de Jack Barnes.
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