Campagne du SWP : Toute politique est une politique de classe

Éditorial
le 17 février 2025

Le président Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers considérables sur les marchandises en provenance du Canada et du Mexique. Il cherche à atteindre un objectif politique : forcer les gouvernements de ces pays à envoyer des troupes pour sécuriser plus étroitement leurs frontières avec les États-Unis afin de réduire l’immigration et le trafic de drogue. Ses menaces protectionnistes préparent le terrain pour de nouveaux conflits entre les trois gouvernements.

Il a également augmenté les tarifs douaniers imposés par Washington sur les produits chinois dans le but de repousser l’influence croissante des capitalistes chinois dans le monde.

Les affrontements de ce type jouent un rôle particulier à l’époque impérialiste, car les classes dirigeantes nationales sont poussées à se disputer les marchés pour assurer leur propre survie aux dépens de leurs rivaux. Il n’y a pas de nouvelles sources de matières premières et de marchés dans le monde d’aujourd’hui. Une aggravation des conflits commerciaux a précédé le massacre des Première et Deuxième Guerres mondiales alors que les puissances impérialistes se battaient pour rediviser le monde à leur avantage.

Washington, puissance impérialiste affaiblie mais toujours dominante, utilise à la fois le libre-échange et le protectionnisme pour faire progresser les efforts des dirigeants américains pour surpasser leurs rivaux commerciaux. Karl Marx, le fondateur du communisme moderne, a expliqué que, quelle que soit la politique commerciale poursuivie par les gouvernements capitalistes, les travailleurs « vont au mur » d’une manière ou d’une autre.

Les dirigeants américains tentent toujours de masquer leurs politiques commerciales en les présentant comme une défense de nos « intérêts américains » communs. Mais les États-Unis sont divisés en classes : les patrons d’un côté et les travailleurs de l’autre. Nos intérêts fondamentaux sont opposés. C’est une division qui sous-tend toutes les questions politiques. La politique étrangère des capitalistes sert leurs intérêts de classe contre les familles dirigeantes à l’étranger dans des batailles pour déterminer laquelle d’entre elles s’appropriera la plus grande part des richesses produites par les travailleurs.

Les travailleurs ont un point de vue de classe opposé. Notre progrès peut être basé non pas sur la concurrence avec d’autres travailleurs ailleurs dans le monde, mais sur les intérêts communs que nous partageons. Nous faisons partie d’une classe véritablement internationale.

Le mouvement ouvrier a besoin de sa propre politique étrangère ouvrière, basée sur la solidarité avec les luttes des travailleurs et des peuples opprimés du monde entier. Son adversaire numéro un, ce sont les patrons et les banquiers chez lui. Une politique étrangère de la classe ouvrière appellerait à la fin des dettes écrasantes que l’impérialisme impose aux gouvernements du monde semi-colonial et soutiendrait les luttes pour l’indépendance nationale.

Les conflits commerciaux mènent à des guerres meurtrières, y compris des cataclysmes mondiaux comme en 1914 et 1939, mais seulement si les dirigeants capitalistes trouvent un moyen de transformer la classe ouvrière en chair à canon. Cela ne peut se produire sans que des batailles de classe explosives aient d’abord lieu, dans lesquelles les travailleurs auront l’occasion de prendre le pouvoir.

Le système impérialiste marche vers le fascisme et une troisième guerre mondiale. Organiser notre propre parti politique, un parti de travailleurs basé sur les syndicats, pour diriger les luttes ouvrières aujourd’hui et pour s’organiser pour arracher le pouvoir des faiseurs de guerre capitalistes est la voie à suivre pour les travailleurs.

Sur cette base, les travailleurs du monde entier peuvent agir de manière solidaire dans la lutte pour un monde socialiste, mettant fin à l’exploitation capitaliste, aux conflits nationaux et aux guerres sanglantes qui menacent l’existence de toute l’humanité.

Cette perspective ouvrière révolutionnaire est au cœur des campagnes du Parti socialiste des travailleurs pour les élections à travers le pays en 2025.