Après que Washington a annoncé son intention d’emprisonner des milliers de travailleurs immigrants sur la base navale américaine de Guantánamo, le ministère cubain des relations Extérieures a répondu le 29 janvier. Les dirigeants américains se sont emparés de Guantánamo en 1903 lors de leur victoire dans la guerre hispano-américaine de 1898, une guerre qui annonçait l’époque impérialiste. Ils ont continué de l’occuper en violation de la souveraineté de Cuba. Le premier vol transportant des migrants, détenus jusqu’alors aux États-Unis, a atterri le 4 février au moment où l’administration de Donald Trump menaçait d’y agrandir un centre de détention. La déclaration du ministère cubain est reproduite ci-dessous.
Cuba rejette la décision, que vient d’annoncer le président des États-Unis, d’utiliser la base navale à Guantánamo pour y incarcérer les dizaines de milliers de migrants qu’il s’est proposé d’expulser par la force. C’est là une preuve de la brutalité avec laquelle cette administration agit en vue, censément, de corriger des problèmes qui découlent en fait des conditions économiques et sociales existant dans ce pays, de l’action gouvernementale elle-même et de sa politique extérieure, laquelle inclut l’hostilité envers les pays d’origine.
Bien des personnes que les États-Unis sont en train ou se proposent d’expulser sont précisément des victimes des politiques spoliatrices de ce gouvernement et constituent la main-d’œuvre dont l’économie des États-Unis a toujours eu besoin dans l’agriculture, la construction, l’industrie, les services et dans d’autres secteurs. La présence d’autres migrants s’explique par les facilités d’entrée à la frontière de ce pays, par les normes sélectives et politiquement motivées en vertu desquelles celui-ci les accueille comme réfugiés et aussi par les dommages socioéconomiques que provoquent ses mesures coercitives unilatérales.
Une bonne partie de ces migrants, qui ont contribué et contribuent à l’économie des États-Unis, ont un emploi, disposent d’un foyer, ont fondé une famille et ont envisagé leur vie aux Etats-Unis.
Le territoire où l’on se propose de les enfermer n’appartient pas aux États-Unis. Il fait partie de Cuba, il est situé dans la province orientale de Guantánamo, et il continue d’être occupé illégalement et contre la volonté du peuple cubain par une base militaire, dont la notoriété internationale provient, entre autres motifs, du centre de torture et d’arrestation indéfinie qu’elle contient, qui échappe à la juridiction des cours des Etats-Unis et où sont enfermées depuis 20 ans des personnes qui n’ont jamais été jugées ni condamnées pour aucun délit.
L’utilisation irresponsable de cette enclave illégale engendrerait un scénario de risque et d’insécurité dans celle-ci et alentour, menacerait la paix et serait l’occasion d’erreurs, d’accidents et de mésinterprétations qui pourraient troubler la stabilité et avoir de sérieuses conséquences.