MONTRÉAL — Au son des acclamations et de la musique, des grévistes de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) de l’hôtel Hilton de Québec se sont joints aux piquets de grève de ceux de l’hôtel DoubleTree, ici le 5 octobre. Cette action conjointe des travailleurs avait été appelée pour répondre à la décision de la direction du DoubleTree, quatre jours plus tôt, de fermer l’hôtel après que le syndicat a poursuivi les patrons en justice pour avoir utilisé des briseurs de grève.
« Je suis au chômage depuis le début de la pandémie », a dit la gréviste Helker Flores, qui prépare des banquets depuis 10 ans au DoubleTree, à ce correspondant ouvrier du Militant. L’ancien contrat stipule que la direction peut recruter de nouveaux travailleurs une fois que les membres du syndicat sont sans travail pendant deux ans. « Je n’ai plus d’indemnités de chômage ni d’autres allocations, mais je ne veux pas retourner dans leurs conditions. »
« On se bat pour le respect », a expliqué la gréviste Valérie Guillemette, qui travaille au bar de l’hôtel depuis près de sept ans. « Ils utilisent la pandémie pour se débarrasser de ceux qui ont des années d’ancienneté. Ils embauchent des gens qui travaillaient dans des restaurants, où il n’y a pratiquement pas de syndicats. Ils pensent qu’ils peuvent les modeler facilement, qu’ils sont dociles. Mais lorsque je vois le nombre de nouveaux travailleurs sur la ligne de piquetage, je peux vous dire que l’ambiance sera différente à notre retour.
« Nous avons des gens de Bali, du Brésil, d’Algérie, du Vietnam et nous partageons nos cultures sur la ligne de piquetage », a-t-elle ajouté.
« J’ai été embauchée au DoubleTree il y a huit ans pour faire le ménage, a dit Maria Ochoa. Avant, je travaillais pour des agences de nettoyage, où il n’y a pas de syndicats. C’est beaucoup mieux avec un syndicat. Nous pouvons défendre le droit des travailleurs. »
Deux personnes se sont jointes à l’action au DoubleTree après avoir rencontré des militants de la Ligue communiste, qui avaient frappé à leur porte au cours de la semaine précédente. « C’est ma première ligne de piquetage et j’aime ça. Je pense que tous les travailleurs devraient être syndiqués », en a conclu Mehari Neqassi, arrivée au Canada il y a trois ans en provenance d’Érythrée et qui a travaillé dans un entrepôt non syndiqué.
Des négociations sont en cours dans les hôtels du Québec syndiqués par la CSN. Les employés des hôtels de sept sections locales ont accepté un contrat qui comprend une protection contre les pertes d’emplois permanentes dues aux fermetures en cas de pandémie et une augmentation de 8 pour cent de leur salaire sur quatre ans. Une vingtaine de sections locales négocient toujours et deux sont en grève : au DoubleTree et au Hilton de Québec.
D’autres actions de grève ont eu lieu, dont une grève de six jours au Quality Hotel and Suites de Sherbrooke, qui s’est soldée par une victoire le 29 septembre.
Envoyez des messages de solidarité à infofc@csn.qc.ca et des chèques à la CSN, 1601, av. De Lorimier, Montréal, QC H2K 4M5, Canada.