« Washington doit cesser sa guerre commerciale et économique contre notre révolution », réclame Cuba

le 28 octobre 2024
Manifestation contre l’embargo de Washington contre Cuba, le 27 août 2022, à East Harlem, New York. Les décennies d’agression économique des dirigeants américains visent à étrangler la révolution socialiste à Cuba
THE MILITANT/SARA LOBMANManifestation contre l’embargo de Washington contre Cuba, le 27 août 2022, à East Harlem, New York. Les décennies d’agression économique des dirigeants américains visent à étrangler la révolution socialiste à Cuba

Vous trouverez ci-dessous des extraits de « Tumba el bloqueo », un puissant rapport préparé par le gouvernement cubain et qui détaille les effets destructeurs de l’embargo économique, financier et commercial imposé par les dirigeants américains pendant des décennies contre le peuple cubain et la révolution socialiste. Le rapport a été soumis à l’Assemblée générale de l’ONU, qui doit voter sur la résolution de Cuba contre l’embargo le 30 octobre. Il a été rendu public le 12 septembre par le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez, à La Havane. Le rapport peut être téléchargé dans son intégralité en français, anglais et espagnol sur le site web du ministère cubain des Affaires étrangères, cubaminrex.cu.

De mars 2023 à février 2024, l’administration étasunienne a maintenu sa politique de pression maximale contre Cuba, dont l’axe essentiel est l’application rigoureuse de son blocus économique, commercial et financier, laissant telles quelles les mesures unilatérales les plus préjudiciables à la population et à l’économie cubaines, reproduisant et aggravant par conséquent les effets dévastateurs du système de coercition unilatéral le plus prolongé et le plus étendu de l’histoire. […]

L’administration étasunienne a maintenu, durant cette dernière période, les lois et les dispositionsdu blocus et ses pratiques de mise en œuvre traditionnelles, parce que son objectif historique reste le même : déprimer l’économie et les salaires, engendrer des carences matérielles, porter préjudice aux services publics, provoquer l’insatisfaction et le désespoir de la population, saboter l’ordre constitutionnel légitimement établi, comme le prouvent des documents officiels déclassifiés du gouvernement étasunien, entre autres le mémorandum interne du sous-secrétaire d’État adjoint auxaffaires interaméricaines, Lester Mallory, daté du 6 avril 1960, où l’on peut lire ce qui suit :

« Il faut mettre en oeuvre au plus vite tous les moyens possibles pour miner la vie économique de Cuba, […] un plan d’action qui, d’une manière aussiadroite et discrète que possible, ferait les plus grandes percées en refusant à Cuba argent et approvisionnements afin de réduire les salaires nominaux et réels, de provoquer de la faim, du désespoir et le renversement du gouvernement. » […]

Fidel Castro, saluant au centre, a conduit la Caravane de la Liberté à La Havane le 8 janvier 1959, après que l’Armée rebelle eut chassé le dictateur Batista soutenu par les États-Unis une semaine plus tôt. Alors que Castro dirigeait les travailleurs et les paysans cubains dans la réalisation d’une révolution socialiste, les dirigeants américains ont lancé une guerre économique de plusieurs décennies contre Cuba.
Fidel Castro, saluant au centre, a conduit la Caravane de la Liberté à La Havane le 8 janvier 1959, après que l’Armée rebelle eut chassé le dictateur Batista soutenu par les États-Unis une semaine plus tôt. Alors que Castro dirigeait les travailleurs et les paysans cubains dans la réalisation d’une révolution socialiste, les dirigeants américains ont lancé une guerre économique de plusieurs décennies contre Cuba.

Certes, toutes les difficultés de la société cubaine ne découlent pas uniquement du blocus, mais ce serait pécher contre la vérité que de ne pas le reconnaître comme le principal obstacle à notre développement. Aucun pays, même à économie bien plus prospère et robuste que l’économie cubaine, ne pourrait faire face à une agression si impitoyable, si asymétrique et si prolongée sans avoir à payer un coût considérable en matière de niveau de vie de la population, de stabilité et de justice sociale.

Ce coût saute aux yeux quand on voit les carences de toute sorte dont souffrent les Cubains, en aliments, médicaments, carburants, moyens de transport, en détérioration d’autres services essentiels.

L’administration étasunienne a étalé au grand jour la cruauté et la nature génocidaire du blocus quand, au pire moment de la pandémie du Covid-19, elle a imposé de nouvelles mesures coercitives aux Cubains, aggravant la prohibition qui frappe l’importation par Cuba de différents produits, dont des ventilateurs pulmonaires, appliquant des mesures qui ont retardé la production à échelle industrielle des vaccins cubains contre le virus et allant jusqu’à interdire l’importation d’oxygène médicinal à partir de pays tiers. Bref, contrairement à ce qu’elle a fait vis-à-vis d’autres groupes depays pour qu’ils puissent combattre la pandémie, elle a refusé de lever la moindre mesure contre Cuba, même à titre temporaire.

Du 1er mars 2023 au 29 février 2024, le blocus a causé à Cuba des dommages et des préjudices matériels estimés à 5 056 800 000 dollars, soit une augmentation de 189 800 000 dollars par rapport au chiffre précédent.

Ces préjudices découlent du durcissement du blocus sur les exportations cubaines, notammentdans le secteur touristique, de la traque impitoyable des opérations financières et bancaires de notre pays, des préjudices intégraux causés au système entrepreneurial cubain, ainsi qu’à la production et aux services fournis à la population. […]

De mars 2023 à février 2024, l’administration étasunienne a continué de traquer les livraisons de carburants à Cuba, de permettre la présentation de demandes judiciaires devant des cours étasuniennes en vertu du Titre III de la Loi Helms-Burton et d’orchestrer sa campagne de discrédit contre nosprogrammes de coopération médicale dans le monde entier. Elle s’est attachée à empêcher la reprise du secteur touristique cubain, fortement touché par la pandémie du Covid-19, toutes ces mesures visant à porter le coup de grâce aux principales sources de revenus de notre pays.

La traque financière dont nous faisons l’objet s’est renforcée depuis que nous nous sommes retrouvés sur la liste où le département d’État inscrit arbitrairement les États censémentcommanditaires de terrorisme, une décision prise sans la moindre justification ni la moindre preuve par l’administration Trump, républicaine, à peine neuf jours avant d’abandonner la Maison-Blanche. Le président démocrate Biden pourrait l’annuler d’un trait de plume, mais il ne l’a pas fait. Que son administration ait reconnu tout récemment que Cuba coopérait pleinement à la lutte contre le terrorisme rend notre maintien sur cette liste illégale encore plus absurde et injustifiable. […]

Cuba reste disposée à mettre en place des relations civilisées et respectueuses avec l’administration étasunienne malgré ses différences avec celle-ci. Elle reste ouverte aux échanges et au travail avec toutes les contreparties et tous les interlocuteurs de la société étasunienne qui souhaitent travailler avec elle à une amélioration des relations.

Cuba, comme l’a dit le président Miguel Díaz-Canel Bermúdez, ne cessera jamais de faire face au blocus et de résister d’une manière créative à l’injustice qu’on lui impose.

Cuba continuera de dénoncer le blocus, dans l’espoir que cette politique criminelle soit levée une bonne fois pour toutes. Les générations actuelles et futures de Cubaines et de Cubains ont le droit de vivre et de se développer dans un pays sans blocus.