EDMONTON, Alberta — Plus de 6 600 travailleuses scolaires, membres du Syndicat canadien de la fonction publique, sont en grève dans toute l’Alberta pour obtenir des salaires plus élevés. Il s’agit d’assistantes éducatrices, d’employées de cafétéria, de bibliothécaires, d’employées de bureau et de surveillants.
« Beaucoup d’entre nous, on doit avoir deux emplois pour joindre les deux bouts », a dit au Militant Donna Keith, une assistante éducatrice sur la ligne de piquetage de Leduc en banlieue de la ville le 3 mars. Elle est payée 23,97 $ de l’heure, soit seulement 5,13 $ de plus que lorsqu’elle a commencé il y a 25 ans.
« Nous avons reçu le soutien des membres du Syndicat des employés publics de l’Alberta, des postiers, de la section locale 135 des charpentiers, des Teamsters, de la Fédération du travail de l’Alberta (AFL) et des infirmières de l’Alberta », a dit Donna Keith.
Les chaudronniers apportent du café tous les matins et le syndicat des fonctionnaires a organisé un barbecue pour les grévistes. L’AFL a lancé un programme d’adoption de grévistes pour augmenter les allocations que les travailleurs reçoivent de leur syndicat.
Les portes des écoles restent ouvertes. Certaines commissions scolaires demandent aux enseignants suppléants et aux stagiaires d’effectuer le travail des grévistes.
Les températures sur les lignes de piquetage ont récemment chuté à -40 C. « Ils ont essayé de nous congeler, mais ça n’a pas marché », a dit l’assistante éducatrice Jen Tribiger, « et maintenant ils essaient de nous affamer ».
« Nous sommes allés trop loin pour faire marche arrière », ont affirmé plusieurs grévistes.
Les travailleurs sont restés quatre ans sans convention collective. Les commissions scolaires ont offert une augmentation de 13,5 pour cent en huit ans, de 2020 à 2028. Le syndicat exige une augmentation immédiate de 1,25 $ de l’heure et de 4,5 pour cent chaque année d’un contrat de quatre ans.
Les travailleurs, en grande majorité des femmes, font du piquetage du lundi au vendredi.
Shelly Michaluk, qui travaille comme assistante pédagogique à l’école secondaire de Redwater dans une zone rurale au nord d’Edmonton, a dit qu’elle avait obtenu sa dernière augmentation en 2015. Les salaires dans son district sont inférieurs de 5 $ de l’heure à ceux de la capitale provinciale. « Au cours des cinq dernières années, le conseil scolaire s’est octroyé une augmentation de 50 pour cent », a-t-elle dit.
La grève a commencé en novembre à Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta, s’est étendue à Edmonton le 13 janvier puis à d’autres régions. Des centaines de grévistes se sont rassemblés devant le parlement de l’Alberta à Edmonton le 27 février. Le soutien des travailleurs aux grévistes ne cesse de croître.
« Dix ans, c’est trop long pour ne pas avoir d’augmentation de salaire, compte tenu de l’augmentation du coût de la vie », a dit Susan Rowland, une femme au foyer, aux correspondants du Militant lorsque nous avons frappé à sa porte.