Trois ans après l’invasion de Moscou, appuyons la lutte pour la souveraineté de l’Ukraine !

Roy Landersen
le 3 mars 2025
Des travailleurs ukrainiens inspectent le dôme protecteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, endommagé le 14 février par une frappe de drone. Moscou vise les civil et les sites énergétiques de l’Ukraine, dont ses centrales nucléaires.
AP PHOTO/EFREM LUKATSKYDes travailleurs ukrainiens inspectent le dôme protecteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, endommagé le 14 février par une frappe de drone. Moscou vise les civil et les sites énergétiques de l’Ukraine, dont ses centrales nucléaires.

Le 24 février marque le début de la quatrième année de la guerre totale du président russe Vladimir Poutine contre le peuple ukrainien. Dix jours auparavant, une frappe de drone attribuée à Moscou avait touché l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, près de la frontière biélorusse. Heureusement, aucune fuite radioactive n’a eu lieu.

Le 12 février, le président Donald Trump a eu une longue conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, où il a dit que « la guerre doit cesser ». Cela faisait suite à un échange surprise de prisonniers entre Washington et Moscou. Donald Trump a ensuite appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour l’informer de la situation. Peu importe les changements, l’objectif de Trump, comme de son prédécesseur, est de faire avancer les intérêts de l’impérialisme américain et non la souveraineté de l’Ukraine.

Il s’agit de l’une des conséquences en cours du plus grand conflit militaire en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les puissances capitalistes du monde entier se réarment et font valoir leurs propres intérêts nationaux contre leurs rivaux et leurs alliés. Donald Trump cherche à protéger en Europe et ailleurs la domination mondiale de plus en plus affaiblie de Washington. Poussées par une concurrence accrue pour les profits, les marchés et les ressources, les familles dirigeantes du monde entier se préparent à de nouvelles guerres.

Moscou a attaqué à plusieurs reprises la population urbaine et les infrastructures énergétiques vitales de l’Ukraine, y compris ses quatre centrales nucléaires en activité. L’objectif de Poutine est d’essayer de démoraliser les travailleurs ukrainiens et d’affaiblir leur résistance acharnée. Le drone armé d’une ogive qui a frappé Tchernobyl était l’un des 133 lancés par les forces russes la nuit du 13 février. Soixante et treize d’entre eux ont été interceptés.

En même temps, les forces armées de Poutine ont subi des pertes massives ainsi que la destruction majeure d’équipement et d’armement. Des photos et des communications militaires interceptées montrent que les troupes russes utilisent maintenant des ânes pour transporter munitions et fournitures sur le front dans l’est de l’Ukraine.

Changement dans la politique étrangère des dirigeants U.S.

Après trois ans d’énormes pertes en soldats, véhicules et équipements, Moscou est maintenant forcé d’utiliser des ânes pour apporter munitions et fournitures à la ligne de front en Ukraine.
LA NOUVELLE VOIX DE L’UKRAINE/VODOGRAYAprès trois ans d’énormes pertes en soldats, véhicules et équipements, Moscou est maintenant forcé d’utiliser des ânes pour apporter munitions et fournitures à la ligne de front en Ukraine.

De nombreux commentateurs libéraux ont dénoncé la démarche de Trump auprès de Poutine comme une « bombe », malgré les promesses électorales répétées du président d’engager rapidement le dialogue avec Moscou pour mettre fin à la guerre.

Le secrétaire à la Défense, Peter Hegseth, a déclaré aux chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN réunis à Bruxelles le 12 février que la demande de Kyiv de rejoindre l’alliance de l’OTAN dirigée par les États-Unis et le retour à l’Ukraine de l’ensemble de son territoire souverain occupé par les forces russes étaient des objectifs « irréalistes ». Il a ajouté que c’était à l’Europe, et non aux États-Unis, de fournir des troupes pour maintenir la paix.

Comme l’a fait remarquer le président Zelensky, « le temps est révolu où l’Amérique soutenait l’Europe simplement parce qu’elle l’avait toujours fait ». En même temps, il a insisté sur le fait que l’Ukraine n’accepterait « jamais des accords conclus dans notre dos sans notre participation. »

« Nous voulons que la guerre prenne fin. Nous voulons que les massacres cessent », a déclaré le vice-président J. D. Vance lors d’une rencontre avec Zelensky le 14 février à Munich, en Allemagne. « Mais nous voulons parvenir à une paix durable et prolongée, pas au genre de paix qui verrait l’Europe de l’Est en proie à des conflits dans quelques années. »

Le secrétaire d’État Marco Rubio et son homologue russe Sergeï Lavrov ont dirigé des délégations américaine et russe lors de nouvelles discussions en Arabie saoudite le 18 février. L’objectif initial de ces discussions est de « normaliser les relations » entre Washington et Moscou.

Les représentants de l’administration Trump cherchent également à conclure un accord avec Kyiv pour obtenir un large accès aux terres rares et à d’autres minéraux stratégiques de l’Ukraine. Kyiv cherche à obtenir des garanties de sécurité concrètes de la part des États-Unis en contrepartie.

Les puissances européennes sur la touche

Le président français Emmanuel Macron a convoqué un sommet « d’urgence » le 17 février après que les puissances capitalistes européennes ont été laissées sur la touche par ces développements. Les dirigeants de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie, de l’Espagne, de la Pologne et du Danemark, ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’OTAN, se sont joints à Macron lors de cette réunion convoquée à la hâte à Paris. Tout comme Washington, les dirigeants capitalistes européens voient l’Ukraine à travers le prisme de leurs propres intérêts nationaux.

« Le Parti socialiste des travailleurs soutient inconditionnellement la lutte des travailleurs ukrainiens pour défendre la souveraineté de leur pays », a dit Joanne Kuniansky, candidate du SWP au poste de gouverneur du New Jersey, au Militant le 18 février. « Nous demandons également le retrait de toutes les troupes U.S. d’Europe et la fin des sanctions américaines contre la Russie. »