L’ordre mondial impérialiste que Washington domine depuis qu’il est sorti vainqueur de la Deuxième Guerre mondiale est secoué par une concurrence féroce entre dirigeants capitalistes rivaux pour les marchés, les matières premières et pour savoir qui parmi eux accaparera la plus grande part des richesses produites par les travailleurs du monde.
Ces rivalités, inhérentes au fonctionnement du capitalisme, alimentent les conflits commerciaux, les tensions nationales, la montée de groupes fascistes et la menace d’une troisième guerre mondiale. Elles posent des questions politiques cruciales pour la classe ouvrière.
Depuis plus de trois ans, le président russe Vladimir Poutine mène contre l’Ukraine la plus grande guerre terrestre en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. La tentative sanglante de son régime d’écraser le peuple ukrainien et de s’emparer de ses ressources pour la classe dirigeante russe s’est heurtée à la résistance courageuse des travailleurs ukrainiens.
Les travailleurs aux États-Unis et dans le monde entier ont tout intérêt à appuyer sans conditions la lutte du peuple ukrainien pour défendre la souveraineté de son pays.
Les dirigeants des États-Unis et des autres puissances impérialistes « démocratiques » défendent un point de vue de classe opposé. Ils cherchent tous à se servir de la perspective de négociations pour mettre fin à la guerre pour défendre leurs propres intérêts économiques et politiques axés sur le profit et marquer des points contre leurs rivaux. Ils se fichent complètement de la souveraineté de l’Ukraine.
Le président Donald Trump et le vice-président J. D. Vance se sont servi de leur rencontre du 28 février avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour approfondir leur réorientation vers un bloc avec Moscou dans le but de mieux défendre les intérêts U. S. Ils lui ont passé un savon qui est habituellement caché derrière des portes closes et auquel le monde entier a pu assister en direct.
Ces fortes divergences sont un reflet des tensions nationales plus larges qui déchirent l’ordre mondial – des tensions accélérées par l’invasion de l’Ukraine par Moscou puis par le pogrom commis par le Hamas et soutenu par Téhéran en Israël le 7 octobre 2023. Ces événements ont marqué un point tournant dans la politique mondiale.
« Je suis aligné sur les États-Unis d’Amérique », pas sur Kiev ou Moscou, a dit Donald Trump à Volodymyr Zelensky. Son prédécesseur Joseph Biden avait exactement la même perspective.
Trump cherche à relancer les relations avec Moscou en négociant la « paix » en Ukraine à des conditions acceptables au régime expansionniste de Poutine. Une telle résolution contient les germes de nouveaux conflits.
Après la confrontation de la Maison-Blanche, les chefs de gouvernement européens ont reçu Volodymyr Zelensky avec accolades et baisers lors d’un sommet à Londres le 2 mars. Ils l’ont fait exactement pour les mêmes raisons que Trump l’avait sermonné. Ils cherchent à promouvoir leurs propres intérêts impérialistes.
Les dirigeants des puissances capitalistes plus faibles, comme la France et le Royaume-Uni, comptent sur la puissance militaire de Washington pour assurer la stabilité du continent. Ils espèrent convaincre les dirigeants U.S. de garantir une défense à l’Ukraine contre de nouvelles incursions de Moscou. Plus important encore, ils espèrent défendre leurs propres intérêts – contre Washington, contre Moscou et les uns contre les autres.
Zelensky s’était rendu à la Maison Blanche dans l’espoir que l’impérialisme américain offrirait une force militaire garantissant la défense de l’Ukraine en échange d’un contrat minier lucratif pour Washington. Cet accord aurait permis aux dirigeants U. S. de mettre la main sur une grande partie des ressources minérales stratégiques de l’Ukraine. Trump l’appelle une « compensation » pour l’aide militaire et financière américaine déjà offerte. Le 3 mars, il a suspendu l’aide militaire à l’Ukraine pour tenter de contraindre Zelensky à céder à ses exigences qui, prétend-il, sont faites pour assurer la « paix ».
Le tournant de Washington vers Moscou vise à ralentir les liens croissants entre Moscou et Pékin. Les dirigeants U.S. voient la puissance économique et militaire croissante de Pékin comme une menace pour leurs intérêts dans le Pacifique, en Amérique du Sud et à travers le monde. Des liens plus étroits de Washington avec Moscou ouvrent la porte à amener les dirigeants russes à coopérer à aux interventions U. S. ailleurs dans le monde, notamment pour imposer la stabilité nécessaire à ses intérêts impérialistes au Moyen-Orient.
Trump a déclaré que les objections de Zelensky à tout compromis avec Moscou constituaient l’obstacle à la paix. Il a dit que le président ukrainien « jouait avec la troisième guerre mondiale ».
Mais ce sont les dirigeants américains et les puissances capitalistes rivales qui ont accéléré les préparatifs de nouvelles guerres depuis le début de l’invasion de Moscou, y compris en élargissant en Europe l’alliance de l’OTAN dirigée par les États-Unis. Le Parti socialiste des travailleurs exige que Washington retire d’Europe toutes ses forces et armes nucléaires.
L’allié le plus important des travailleurs ukrainiens, ce sont les travailleurs russes qui eux aussi font face au régime de Poutine. Celui-ci les utilise comme de la chair à canon et attaque leurs libertés politiques. Les sanctions américaines contre la Russie frappent surtout les travailleurs de ce pays et devraient être levées immédiatement.
La classe ouvrière, en alliance avec les autres producteurs exploités, est la seule force capable d’empêcher une nouvelle guerre mondiale impérialiste en arrachant le pouvoir aux fauteurs de guerre capitalistes. Il faudra un parti organisé comme celui des bolcheviks sous la direction de Vladimir Lénine lors de la révolution russe de 1917 pour que ce soit possible et pour organiser les travailleurs par millions afin de mettre fin à l’exploitation capitaliste et se joindre à la lutte pour un monde socialiste – ce qui changera le cours de l’histoire.
Voilà le cours suivi par le Parti socialiste des travailleurs.