Déclaration de Joanne Kuniansky, candidate du Parti socialiste des travailleurs au Sénat pour l’État du New Jersey, publiée le 4 avril.
L’inculpation de l’ancien président Donald Trump pour des délits inventés de toutes pièces par le procureur du district de Manhattan Alvin Bragg, un démocrate, est une attaque contre les libertés constitutionnelles que les travailleurs ont un intérêt vital à défendre et à élargir.
Trump est accusé d’avoir falsifié des documents financiers pour dissimuler des paiements occultes effectués par son avocat de l’époque, Michael Cohen, à Stephanie Clifford et à d’autres personnes. L’acte d’accusation, qui est tiré par les cheveux, en fait un « crime » en prétendant que tout cela visait à influencer l’élection présidentielle de 2016, il y a sept ans.
Il s’agit de l’une des nombreuses enquêtes sur Trump et ses partisans. Elles visent toutes à maintenir les démocrates à la Maison-Blanche en 2024. L’utilisation par les démocrates des tribunaux et du FBI, la police politique centrale de Washington, pour s’en prendre à leurs opposants crée un dangereux précédent, qui a été et qui sera utilisé encore plus férocement contre les travailleurs, nos syndicats et tout effort des syndicats pour agir indépendamment des partis politiques des dirigeants capitalistes.
Faire reculer cet assaut mené par les démocrates contre les protections et les libertés constitutionnelles est au cœur de la lutte des classes aujourd’hui.
Les travailleurs sont à l’avant-garde de la défense de droits comme la liberté d’expression, la liberté de culte et le droit à un procès devant un jury constitué de ses pairs. Nos syndicats et toutes les organisations d’opprimés et d’exploités doivent combattre toutes les tentatives de miner ces protections.
Les poursuites judiciaires engagées par Bragg remettent en question de manière flagrante la présomption d’innocence. Nancy Pelosi dit que Trump, comme tout le monde, « a droit à un procès pour prouver son innocence ». Mais l’accusé est innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée au-delà de tout doute raisonnable lors d’un procès devant un jury de ses pairs. Le fardeau de la preuve incombe à l’accusateur, pas à l’accusé.
L’inculpation de Trump repose sur la condamnation de Michael Cohen en 2018. Mais ce dernier n’a jamais eu de procès.
Dans le cadre de l’attaque contre Trump, l’avocat spécial et ancien tsar du FBI Robert Mueller a ordonné une descente dans les locaux de Michael Cohen, contre qui il a ensuite porté une série d’accusations, pour la plupart sans rapport avec ses paiements à Stephanie Clifford. Ces chefs d’inculpation signifiaient la possibilité de peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 65 ans. L’ensemble de l’opération avait pour but de forcer Cohen à plaider coupable tout en accusant Trump. C’est ce qu’il a fait, en concluant un accord et en écopant de trois ans de prison. La négociation de peine est un outil que les procureurs utilisent pour obtenir des « aveux » et éviter d’avoir à prouver leurs accusations devant un jury. Son utilisation systématique dans le cadre du système de « justice » capitaliste porte atteinte aux droits constitutionnels.
Le délai de prescription pour le crime dont Donald Trump est accusé est écoulé. Alvin Bragg cherche un moyen de contourner cet obstacle en s’attaquant à une autre protection essentielle dont bénéficient les travailleurs.
La fabrication de documents commerciaux constitue un délit mineur en vertu de la loi de New York. Pour en faire un crime, Alvin Bragg dit que cela a été fait pour dissimuler un « crime » fédéral. Cependant, il est procureur du district de Manhattan, responsable de l’application des lois de New York. Il y a longtemps, les procureurs fédéraux ont décidé de ne pas inculper Donald Trump sur la base de ces allégations. En s’immisçant dans la législation fédérale, le procureur de district viole les règles constitutionnelles à l’égard de la séparation des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et les gouvernements des États.
Alvin Bragg cherche à détruire sa cible, peu importe la faiblesse de son dossier. En réalité, son opération ouvertement partisane vise les millions de travailleurs qui ont voté pour Donald Trump ou qui n’ont voté pour aucun des deux partis en 2016 et en 2020. Ce sont ceux qu’Hillary Clinton a qualifiés de « déplorables. »
C’est la classe ouvrière qui en subira les principaux effets, alors que nous combattons les tentatives des patrons de nous faire payer pour la crise capitaliste et que nous utilisons nos syndicats pour faire avancer nos intérêts de classe indépendamment des deux partis capitalistes. Sous le capitalisme, « toutes suppressions des droits et libertés politiques, peu importe contre qui elles sont dirigées au début, finissent inévitablement par s’abattre sur la classe ouvrière, en particulier sur ses éléments les plus avancés », a expliqué Léon Trotsky, un dirigeant de la révolution russe de 1917, dirigée par les bolcheviks. « C’est une loi de l’histoire. »
Les accusations contre Donald Trump devraient être retirées.