WASHINGTON, D.C. — Quelque 300 personnes ont manifesté devant la Maison-Blanche le 21 avril pour exiger la libération de cinq révolutionnaires cubains : Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et René González.
Les Cinq Cubains, comme ils sont connus, ont été arrêtés en Floride en 1998 et déclarés coupables sous des chefs d’accusation de « complot » inventés de toute pièce. Trois d’entre eux ont été reconnus coupables de « complot en vue de commettre de l’espionnage. » Parmi eux se trouvait Gerardo Hernández, qui a aussi été déclaré coupable sur la base de fausses accusations de « complot en vue de commettre un assassinat. »
Tous restent encore en prison, sauf René González qui a été libéré à l’automne dernier après 13 ans mais est contraint de purger trois autres années de libération conditionnelle aux États-Unis. Gerardo Hernández purge deux peines consécutives de prison à perpétuité plus 15 ans.
Le gouvernement U.S. prétend que Gerardo Hernández était responsable du fait que le gouvernement cubain a abattu deux avions hostiles qui avaient pénétré de façon provocatrice dans son espace aérien en 1996 au mépris de nombreux avertissements. Les avions étaient pilotés par les Frères à la rescousse, un groupe d’exilés cubains contrerévolutionnaires basé au Sud de la Floride. La défense de sa souveraineté par le gouvernement cubain a mis un terme à ce qui avait été une série d’incursions provocatrices de plus en plus fréquentes.
Au moment de leurs arrestations dans le cadre du coup monté par le FBI, les cinq vivaient et travaillaient dans le Sud de la Floride. Ils recueillaient pour le compte du gouvernement cubain des renseignements sur les activités des groupes cubano-américains contrerévolutionnaires qui ont une longue histoire d’attaques violentes contre Cuba et les partisans de la révolution cubaine. Pendant des décennies, ces groupes se sont livrés à des assassinats et des actes de sabotage avec la complicité de Washington.
L’action du 21 avril s’est déroulée lors du dernier des cinq jours d’activités organisées autour du monde par les partisans de ces révolutionnaires victimes d’une machination. Les actions ont été initiées par le Comité international pour la libération des Cinq Cubains et parrainées par plus de 270 organisations.
Dans les médias patronaux « le silence règne concernant les Cinq Cubains, mais chaque jour qui passe il y a plus de gens qui arrivent à connaître ce cas, » a expliqué au Militant Erik Fundora, âgé de 40 ans et venu de Cincinnati pour la manifestation.
Le jour de l’action, une Déclaration commune a été publiée qui exige la libération des cinq ainsi que celle de trois prisonniers politiques portoricains détenus aux États-Unis — Oscar Lopez Rivera, Avelino González Claudio et Norberto González Claudio. Quatorze anciens prisonniers politiques portoricains et des dizaines de groupes et d’individus ont signé la déclaration en soutien à ce combat.
La déclaration affirme : « Aujourd’hui, au moment où nos fils, héros de nos patries, subissent des peines de prison injustes dans les cachots de l’Empire et au moment où le gouvernement des États-Unis bafoue leurs droits humains les plus fondamentaux, notre peuple exige d’une seule voix la libération de nos compatriotes : liberté pour nos trois héros portoricains et pour les cinq héros cubains… leur seul « crime » a été d’avoir défendu la liberté, la paix et la tranquillité pour le peuple cubain et d’avoir exigé le droit à la liberté pour le peuple portoricain. »
Un cortège de Portoricains organisé par ProLibertad s’est joint à la manifestation portant une grande banderole comprenant des photos de tous les huit prisonniers politiques.
Quatre cars pleins sont venus de New York pour participer à la manifestation. L’un d’eux a été envoyé par la section locale 372 de AFSCME, le syndicat qui représente les travailleurs du Département d’éducation de la ville de New York. Beaucoup de ces travailleurs avaient décidé de faire le voyage après avoir entendu un rapport présenté à une réunion syndicale récente par le président Santos Crespo sur son récent voyage à Cuba. Ils avaient hâte de se renseigner davantage sur le cas des cinq et le combat pour leur libération.
Une édition spéciale du bulletin de la section 372 portant sur Cuba, comprenant une section qui détaille le coup monté, a été distribuée à tous les voyageurs dans le car.
« On peut éduquer encore bien d’autres personnes sur tout ce que représente le cas des Cinq Cubains, » a déclaré au Militant Shaun Francois, âgé de 45 ans, un Américain africain qui livre des produits alimentaires aux écoles locales pour le Département d’éducation, après avoir participé à l’action devant la Maison-Blanche. « Le pouvoir réside dans notre nombre et il faut que d’autres participent. Beaucoup plus de travailleurs qui vivent ici doivent apprendre plus sur Cuba. »
À un rassemblement organisé à la fin de la manifestation, un message de Gerardo Hernández a été lu au nom des Cinq Cubains. « Nous sommes bouleversés par le succès des cinq jours pour Cinq Cubains à Washington, D.C., » a-t-il écrit. « C’est l’exemple parfait de la puissance de la solidarité dans notre lutte pour gagner la bataille des coeurs et des esprits de nouvelles personnes sur notre chemin vers la libération.
« Nous savons que la justice est de notre côté et qu’en fin de compte nous serons victorieux parce que nos amis à travers le monde ne cessent d’augmenter, non seulement en nombre, mais en détermination et en énergie[…].
« Après presque 14 ans d’emprisonnement injuste, la cause des Cinq Cubains vit un moment spécial. Un moment qui nous oblige à redoubler nos efforts pour que notre demande soit entendue et pour qu’il soit impossible pour le gouvernement U.S. de l’ignorer, » a-t-il écrit.
La veille de la manifestation, une réunion publique a eu lieu au Centre des festivals dans le quartier Nord-Ouest de Washington, qui comprenait une exposition des dessins politiques de Gerardo Hernández. Parmi les intervenants figuraient Dolores Huerta, la co-fondatrice du Syndicat des travailleurs agricoles [United Farm Workers]; le comédien Danny Glover ; le professeur et réalisateur Saul Landau ; et Wayne Smith, ancien directeur de la Section des Intérêts U.S. à La Havane.
Après la manifestation, les cinq jours d’activités ont conclu avec une réunion à l’ambassade du Venezuela.