La partition de la Corée demeure la seule division nationale non-résolue imposée par Washington et ses alliés impérialistes depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Soixante ans après le cessez-le-feu de juillet 1953 –marquant la première défaite militaire de l’impérialisme américain – le désir des travailleurs pour la réunification reste la force motrice de la politique sur la péninsule.
Le gouvernement nord-coréen a répondu aux provocations continues de Washington en réitérant le 1er janvier l’appel de longue date de Pyongyang à l’unification de la Corée.
« Pour en finir avec la division du pays et obtenir sa réunification, il importe de mettre fin à la confrontation entre le nord et le sud, » a déclaré Kim Jong Un, le chef du gouvernement nord-coréen, lors d’un discours du nouvel an.
« Tous les Coréens du nord, du sud et de la diaspora doivent tout subordonner et faire tendre toutes leurs activités à la grande cause de la réunification, a déclaré Kim. Ils doivent rejeter catégoriquement les manœuvres de domination, d’ingérence, d’agression et de guerre des forces extérieures et n’admettre aucun acte de nature à entraver la réunification du pays. »
Ces dernières années, Washington a effectué un « recentrage » vers l’Asie dans le but de renforcer la domination navale et les intérêts économiques U.S. dans la région. Cela comprend des déploiements militaires accrus, des manœuvres militaires et le renforcement de ses alliances dans la région.
Ces initiatives visent à contrer l’influence croissante de la Chine et à renforcer la présence militaire de Washington dans la péninsule coréenne –présence qui dure depuis 67 ans – et augmenter sa pression sur la République populaire démocratique de Corée dans le nord.
« Aujourd’hui, sur la scène internationale, les manœuvres des impérialistes visant à interférer dans les affaires internes d’autres états souverains ainsi que leurs actions militaires agressives représentent une menace sérieuse pour la paix et la sécurité de l’humanité, » a déclaré Kim dans son discours du 1er janvier. « La région d’Asie-Pacifique, en particulier la péninsule coréenne, est devenue l’endroit le plus chaud du monde dans lequel persiste une tension permanente. »
Les dirigeants américains ont imposé un régime capitaliste dans le sud au cours de la guerre de Corée de 1950-1953. Après la défaite de l’armée impérialiste dans le nord, Washington a refusé de signer un traité de paix et reste jusqu’à aujourd’hui officiellement en guerre contre la République populaire démocratique de Corée.
Washington maintient plus de 28 000 soldats dans le sud, quelque 32 000 de l’autre côté du détroit de Corée au Japon, et conserve encore « le contrôle en temps de guerre » des forces militaires sud-coréennes.
Exercices militaires de Washington et Séoul
L’an passé les États-Unis et la Corée du sud ont mené une série d’exercices militaires provocateurs dans le but d’intimider la RPDC. En juin, 2 000 soldats de la Corée du sud et des États-Unis ont mené des opérations à Poncheon près de la frontière nord-coréenne. L’un des exercices militaire avait un drapeau nord-coréen comme cible.
À la fin d’octobre, les troupes U.S. se sont jointes à 240 000 soldats sud-coréens dans des manœuvres militaires pour « se préparer à des provocations de la Corée du nord. »
« Nous continuerons à travailler ensemble pour arriver à une solution, » a dit Leon Panetta, le secrétaire U.S. à la défense, à Kim Kwan-Jin, le ministre de la défense de la Corée du sud, le jour où l’exercice a commencé.
Les manœuvres se sont tenues une semaine après que Séoul a annoncé un nouveau pacte avec Washington qui triplera la portée des missiles balistiques, leur permettant d’atteindre n’importe quelle cible dans le nord.
En décembre, l’administration de Barack Obama a annoncé qu’elle doterait la Corée du sud de quatre drones Global Hawk pour accroître son espionnage sur la RPDC. Alors que les drones sont conçus pour l’espionnage, a souligné le New York Times du 29 décembre, ils pourraient être modifiés pour leur permettre de transporter une arme.
Nouvelle présidente sud-coréenne
Le 20 décembre, Park Geun-hye a été élue nouvelle présidente de la Corée du sud au terme d’une élection serrée et largement contestée. C’est la première femme dans l’histoire du pays à devenir présidente. Park est la fille de l’ancien président Park Chung-hee, qui a dirigé la Corée du sud avec une main de fer, emprisonnant et torturant des milliers de personnes avant d’être lui-même assassiné en 1979 par son chef des services secrets.
Les relations avec la Corée du nord étaient une des questions centrales des élections. Moon Jae-in, l’opposant de Park qui avait été emprisonné pendant le règne du père de sa rivale, a gagné les deux tiers des votes parmi les Coréens dans la vingtaine et la trentaine. Moon a fait campagne pour un retour à la « politique du rayon de soleil » qui fait référence à dix ans d’amélioration des relations entre les gouvernements du nord et du sud et qui se sont traduits par des sommets, des investissements sud-coréens dans le nord, et la réunification de familles séparées. Cette politique a été renversée au cours de l’exercice du président sortant Lee Myung-bak, élu en 2008.
Park s’est engagé à maintenir la « promesse d’une nouvelle ère de sécurité nationale forte. » Mais le sentiment très répandu parmi la classe ouvrière en faveur de la réunification s’est reflété lorsqu’elle a dit qu’elle espérait rencontrer Kim Jong Un, le président du nord et améliorer les relations économiques et politiques.
Le 12 décembre, une semaine avant l’élection dans le sud, la Corée du nord a lancé avec succès une fusée à longue portée embarquant un satellite météorologique. Fox News a rapporté que le nord est « un des seuls pays ayant lancé avec succès un satellite de travail dans l’espace à partir de son propre territoire. La Corée du sud, amère rivale, n’est pas sur la liste, bien qu’elle ait essayé. »
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné cette réussite, affirmant qu’elle représentait une violation de la résolution du Conseil de 2009 interdisant « tout lancement utilisant la technologie de missile balistique. » La résolution avait été adoptée sous la pression U.S. après que la Corée du nord a mené un test de détonation nucléaire.
La Maison Blanche l’avait caractérisé d’« acte hautement provocateur qui menace la sécurité régionale. » Entretemps, au milieu des actions dirigées par les États-Unis pour isoler davantage la Corée du nord, l’ancien gouverneur du Nouveau Mexique, Bill Richardson et Eric Schmidt, président exécutif de Google, ont mené une visite humanitaire dans ce pays. L’Associated Press a rapporté que les autorités U.S. ont amèrement dénoncé ce voyage, soutenant qu’il allait « augmenter la visibilité de Pyongyang. »