Le cessez-le-feu est le fruit des gains israéliens contre le Hezbollah au Liban

Seth Galinsky
le 9 décembre 2024
Amsterdam, le 7 novembre. Des bandes de membres de la droite dans une « chasse aux Juifs » planifiée. Des voyous pro-Hamas ont battu des partisans de l’équipe de football juive pendant que la police néerlandaise se tenait à proximité sans rien faire. Ce pogrom au cœur de l’Europe impérialiste « démocratique » montre que la lutte contre la haine des Juifs est vitale pour la classe ouvrière dans le monde entier.
Amsterdam, le 7 novembre. Des bandes de membres de la droite dans une « chasse aux Juifs » planifiée. Des voyous pro-Hamas ont battu des partisans de l’équipe de football juive pendant que la police néerlandaise se tenait à proximité sans rien faire. Ce pogrom au cœur de l’Europe impérialiste « démocratique » montre que la lutte contre la haine des Juifs est vitale pour la classe ouvrière dans le monde entier.

Les gouvernements israélien et libanais ont annoncé un cessez-le-feu le 26 novembre, signé par les dirigeants de Téhéran et par le Hezbollah. Cet accord, s’il est respecté, constitue une avancée dans la lutte d’Israël pour défendre son existence en tant que refuge contre la haine des Juifs et les pogroms. Il est le fruit des coups durs que les Israéliens ont infligés au Hamas, au Hezbollah et au régime bourgeois réactionnaire d’Iran depuis le 7 octobre 2023.

Dans une allocution vidéo adressée au peuple israélien le 26 novembre, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a dit que le cessez-le-feu permettra à Israël « d’accomplir la tâche d’anéantir le Hamas » à Gaza et qu’il mettra le peuple israélien dans une meilleure position pour « empêcher l’Iran d’obtenir une arme nucléaire ».

« Éliminer cette menace est la mission la plus importante pour assurer l’existence et l’avenir de l’État d’Israël. »

Selon les termes de l’accord en 13 points négocié avec la participation de Washington et de Paris, au cours des 60 prochains jours, le Hezbollah retirera toutes ses forces du sud du Liban jusqu’au nord du fleuve Litani et les troupes israéliennes se retireront progressivement en Israël tandis que 10 000 soldats de l’armée libanaise les remplaceront pour assurer que le Hezbollah ne reviendra pas.

Les lance-roquettes, les entrepôts d’armes et les autres infrastructures militaires du Hezbollah dans le sud devront être détruits. Le Hezbollah ne devra pas se procurer de nouvelles armes.

Un accord parallèle conclu par Washington déclare que le gouvernement américain reconnaît à Israël le « droit d’agir à tout moment » contre les violations de l’accord au Sud-Liban et contre les menaces directes provenant de n’importe quel autre endroit du pays.

« Si le Hezbollah viole l’accord et tente de s’armer, nous attaquerons, a dit Nétanyahou. S’il lance une roquette, s’il creuse un tunnel, s’il fait entrer un camion transportant des roquettes, nous attaquerons. »

Pour faire passer le message, les forces israéliennes ont frappé plus de 300 sites du Hezbollah dans les 11 heures qui ont précédé l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, de la frontière syrienne à Beyrouth en passant par le sud du Liban.

Lors d’une conférence de presse à Beyrouth, le chef du Hezbollah, Mahmoud Qomati, a affirmé que le cessez-le-feu était une « victoire et que l’ennemi n’avait atteint aucun de ses objectifs ».

Sardar Mohammad Jaafar Asadi, un haut responsable du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran, a exprimé un point de vue plus sobre. « Bien que cette trêve ne nous soit pas favorable à 100 %, nous la saluons et la soutenons », a-t-il dit à l’agence de presse Tasnim. Téhéran et le Hezbollah espèrent que le Hamas et le reste de « l’axe de la résistance », financé et organisé par Téhéran, pourront se remettre de leurs défaites et commencer à violer discrètement l’accord pour se réarmer et se préparer à de futures tentatives de détruire Israël et d’éliminer tous les Juifs.

C’est le Hezbollah qui a déclenché la guerre

La guerre au Liban a commencé le 8 octobre 2023, lorsque le Hezbollah, sous les ordres de Téhéran, a attaqué le nord d’Israël avec des drones et des missiles. Ils ont dit que c’était par « solidarité » avec le Hamas, qui avait assassiné 1 200 hommes, femmes et enfants en Israël le jour précédent. Les escadrons de la mort du Hamas avaient également blessé des milliers de personnes, pris 250 otages et violé et mutilé des dizaines de femmes. Il s’agit du plus grand pogrom antijuif depuis l’Holocauste.

Les attaques quotidiennes du Hezbollah ont contraint 60 000 citoyens israéliens, Juifs et Arabes confondus, à évacuer leurs maisons et leurs fermes dans le nord d’Israël. Un millier de maisons ont été endommagées et 45 civils ont été tués.

Au cours de l’année suivante, les forces israéliennes ont continué à répondre aux attaques du Hezbollah, mais se sont abstenues de toute opération d’envergure au Liban. Elles se sont plutôt attachées à démanteler le Hamas pour l’empêcher de perpétrer d’autres massacres de Juifs.

Puis, prenant le Hezbollah par surprise, des milliers de téléavertisseurs, achetés par le Hezbollah à son insu à une entreprise créée par le Mossad, ont explosé le 17 septembre. Le lendemain, la même chose s’est produite avec les walkies-talkies du Hezbollah. Ces opérations ont fait plus de 30 morts et des milliers de blessés parmi les cadres et les dirigeants du groupe terroriste.

Les forces de défense israéliennes ont ensuite mené des frappes aériennes sur les sites du Hezbollah, dont une le 27 septembre qui a tué Hassan Nasrallah, le chef central du Hezbollah. Le 1er octobre, les soldats israéliens ont commencé à mener des attaques terrestres dans le sud du Liban.

Téhéran a tiré 180 missiles balistiques sur Israël en représailles à la mort de Nasrallah. Bien que la plupart aient été interceptés, l’attaque a endommagé plus de 100 maisons, une école et tué une personne, un Palestinien de Cisjordanie. Mais cela a montré le danger que représente le régime de Téhéran pour les Juifs et Israël, encore plus si le régime se dote d’armes nucléaires.

Le 25 octobre, Israël a riposté en détruisant les principaux systèmes antimissiles de Téhéran, des usines essentielles à la construction des missiles balistiques iraniens et un site clé impliqué dans ses efforts pour développer des armes nucléaires.

Peu de temps après, le Hezbollah, sur l’insistance de ses maîtres à Téhéran, a abandonné sa demande qu’Israël mette fin à sa guerre contre le Hamas avant d’accepter un cessez-le-feu.

Au moment de l’annonce du cessez-le-feu, Israël avait tué 3 500 Libanais, dont au moins 900 civils ; 886 000 autres personnes ont fui les zones de combat et 99 000 maisons ont été endommagées.

Israël a défié les pressions américaines

Benyamin Nétanyahou a affirmé qu’une autre raison pour le cessez-le-feu était de « permettre à nos forces de souffler un peu et de reconstituer leurs stocks ». Il faisait référence aux pressions incessantes exercées par l’administration de Joseph Biden pour qu’Israël mette fin à la guerre à Gaza, avant que le Hamas ne soit détruit, qu’il renonce à attaquer le Hezbollah et qu’il n’attaque pas les sites nucléaires iraniens.

Alors qu’Israël se préparait à entrer à Rafah, à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, étape décisive pour porter des coups au Hamas, « le président Biden m’a dit que si nous entrions, nous serions seuls », a rapporté Benyamin Nétanyahou à la Knesset israélienne le 18 novembre. « Il m’a également dit qu’il arrêterait les livraisons d’armes importantes à destination de notre pays. Et c’est ce qu’il a fait. »

Bien que le gouvernement capitaliste d’Israël ait besoin du soutien de l’impérialisme américain et qu’il le recherche, Nétanyahou sait qu’il ne peut pas compter sur lui. Le seul objectif de Washington dans la région est de promouvoir les intérêts économiques et politiques de la classe dirigeante américaine, et non de défendre les Juifs.

La CPI encourage la haine des Juifs

Le 21 novembre, la soi-disant Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou et l’ancien ministre israélien de la défense Yoav Gallant, prétendant qu’ils avaient commis des « crimes de guerre » à Gaza. Pour donner l’impression d’être impartiale, la Cour a également ordonné l’arrestation de l’ancien commandant du Hamas, Mohammed Deif, qui est mort depuis des mois !

Cette cour apatride, liée à l’ONU, a été créée en 2002 par les gouvernements de l’Union européenne et d’autres pays, mais son autorité n’a jamais été reconnue par Washington ou par les gouvernements chinois, israélien ou russe, ni par 65 autres États membres de l’ONU.

La Cour n’a pas le pouvoir de faire appliquer ses décisions. Elle compte sur les États membres pour exécuter sa volonté. Ces États agissent tous en fonction de leurs propres intérêts nationaux. Le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré à la presse que son gouvernement arrêterait les deux dirigeants israéliens s’ils venaient dans son pays.

Bien sûr, cela n’arrivera pas, mais le fait que le tribunal prétende faussement qu’il y a une équivalence entre le Hamas, dont l’objectif déclaré est de détruire Israël et de massacrer ou d’expulser tous les Juifs qui s’y trouvent, et Israël, qui défend la sécurité d’un refuge pour les Juifs, est un signe de la profondeur de la haine des Juifs dans le monde, alors que la crise capitaliste ne cesse de s’aggraver.

Le gouvernement israélien est le seul État au monde à défendre les Juifs contre les attaques, les armes à la main. En même temps, la lutte est affaiblie par le fait qu’Israël est un État capitaliste. La haine des Juifs est inhérente à l’époque impérialiste et elle continuera à se manifester tant que la classe ouvrière n’aura pas pris le pouvoir politique en Israël et en Palestine, dans tout le Moyen-Orient, aux États-Unis et dans le monde entier.

Alors même que le régime iranien cherche à retarder l’épreuve de force qui s’annonce au Moyen-Orient, il poursuit ouvertement et secrètement le développement d’armes nucléaires.

Mais les travailleurs iraniens manifestent de plus en plus leur désaccord avec la politique de guerre expansionniste et antijuive du régime dans la région. En dépit des efforts déployés par le régime pour susciter un appui à sa campagne contre Israël, les grèves et les manifestations se sont multipliées et sont devenues plus visibles.

Bartarinha, un média d’information basé à Téhéran, a rapporté le 27 novembre la déclaration de Benyamin Nétanyahou selon laquelle Israël est en train de « changer la face du Moyen-Orient ».