MONTRÉAL — « Certains pensent que maintenant la lutte est terminée, mais ce n’est pas vrai. Cuba a besoin de votre soutien plus que jamais pour mettre fin au blocus, » a dit Gerardo Hernández devant 150 personnes lors d’une réunion ici le 6 avril. Il faut que les partisans de la révolution cubaine mettent tout en œuvre « pour s’assurer que le gouvernement américain rende Guantánamo à Cuba, mette fin à sa campagne de subversion contre Cuba et dédommage Cuba pour les dégâts causés par sa politique, » a-t-il dit.
Gerardo Hernández est l’un des cinq révolutionnaires cubains victimes d’un coup monté et incarcérés aux États-Unis pendant 16 ans pour leurs actions visant à défendre Cuba contre des attaques violentes.
Il a été invité au Canada par le syndicat des Métallos, qui a soutenu la lutte pour libérer les Cinq Cubains, afin de s’adresser au Congrès national d’orientation du syndicat le 7 avril. Lors de sa visite, il a pris la parole devant des réunions à travers le Canada, y compris à Toronto, Ottawa et Vancouver.
Les Cinq Cubains « ont refusé d’être victimes et ont toujours été des combattants, » a dit Colette Lavergne, représentante de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba, lors de l’événement du 6 avril, que le groupe a parrainé. Alain Croteau, directeur de district des Métallos pour le Québec, et Alain González González, consul général de Cuba à Montréal, ont pris la parole pour saluer la réunion.
Gerardo Hernández a parlé de la campagne internationale pour libérer les Cinq. « Pendant les premières années, défendre « ces espions cubains » était une cause impopulaire, a dit Gerardo Hernández. Mais nous étions du bon côté de l’histoire.
« Certaines personnes pensent que nous avons été libérés grâce aux négociations avec Washington, a-t-il ajouté. Mais si nous n’avions pas été connus, ça n’aurait pas été une question gênante pour les États-Unis. Vos efforts nous ont fait connaître. »
Gerardo Hernández a salué la présence de diplomates du Venezuela et du Salvador à la réunion et il a insisté sur l’engagement du gouvernement cubain de s’opposer aux menaces de Washington contre le Venezuela et d’autres pays. « Vous pouvez compter sur Cuba et Cuba compte sur votre solidarité, » a-t-il dit.
« Après le procès, nous avons été envoyés à cinq prisons différentes très loin les unes des autres, » a dit Gerardo Hernández au cours de la période de discussion. « J’étais en Californie. Grâce aux éditions Pathfinder et au Militant ainsi qu’à d’autres journaux, nous sommes devenus connus et d’autres prisonniers nous ont respectés. »
Les codétenus « savaient que nous étions là pour une cause et nous avons donc eu droit à leur respect, surtout de la part des Américains africains, parce que trois d’entre nous avions été en Angola. Ils disaient : « Vous avez des problèmes, venez nous voir, » a-t-il dit. Gerardo Hernández, ainsi que Fernando González et René González, ont fait partie des 375 000 volontaires cubains qui ont combattu pour défendre l’Angola contre les invasions menées par le gouvernement raciste d’Afrique du Sud entre 1975 et 1991.
« Nous avons rencontré des Cubains en prison qui étaient venus pour des raisons économiques et avaient dû faire face à la réalité de la société US, a-t-il ajouté. Ils disaient : « Nous savons que vous avez agi pour défendre nos familles qui sont encore à Cuba. »
Lorsqu’on lui a demandé s’il avait remarqué des différences en prison entre les administrations de William Clinton, George W. Bush et Barack Obama, Gerardo Hernández a répondu : « Pas vraiment. C’est lors de la crise économique qui a commencé en 2007 que la situation s’est détériorée. Ils ont cessé d’entretenir le gazon sur le terrain de baseball, de sorte qu’il est devenu inutilisable, et la qualité de la nourriture s’est dégradée. Nous avons vu la brutalité du système capitaliste. »