Alyson Kennedy, candidate du Parti socialiste des travailleurs à la présidence des États-Unis, a émis cet appel d’urgence à l’action le 18 mars. Malcolm Jarrett est le candidat du parti à la vice-présidence en 2020.
Les travailleurs et nos syndicats doivent exiger que le gouvernement agisse maintenant pour protéger les travailleurs et l’humanité contre les conséquences dévastatrices des crises économique et sociale étroitement liées du capitalisme.
Les dirigeants capitalistes, qui sont responsables de ces effondrements, doivent mobiliser des ressources massives pour contenir et juguler l’épidémie de coronavirus et pour traiter tous ceux qui deviennent malades. Nous devons exiger des secours d’urgence pour la classe ouvrière, les agriculteurs, les petits commerçants et les autres producteurs exploités sous le coup des confinements et des licenciements imposés par les patrons, leur gouvernement et leurs Partis démocrate et républicain.
Nous devons rejeter l’isolement social que les dirigeants cherchent à imposer aux travailleurs. Quelles que soient les mesures de santé qui peuvent être nécessaires dans des conditions spécifiques, les travailleurs ont avant tout besoin de solidarité de classe et d’unité d’action pour exiger des solutions à ce que nous affrontons.
Nous devons exiger que le gouvernement construise des hôpitaux d’urgence, ajoute des lits et augmente la production de matériel et de fournitures médicales, maintenant ! Nous devons exiger que le gouvernement accélère la formation des travailleurs pour traiter les personnes infectées et accroître de façon massive les tests de dépistage du virus, maintenant !
La COVID-19 est une maladie dont on peut connaître les causes, les vaccins et les traitements. Cependant, la crise mondiale d’aujourd’hui n’a rien de « naturelle ». C’est un pur produit des patrons en quête de profits et des gouvernements capitalistes qui les servent.
Les nantis veulent que nous croyions que la calamité sociale à laquelle nous sommes confrontés est causée par un virus mutant et que tout ce que nous pouvons faire c’est d’attendre, de laisser suffisamment de « porteurs » mourir et espérer que nous ne soyons pas l’un d’eux. Mais les travailleurs qui ont une conscience de classe ont un sens moral et politique opposé. Nous continuons à chercher des moyens de défendre les intérêts de la majorité laborieuse de l’humanité alors que nous résistons aux attaques des patrons contre nos salaires, nos conditions de travail et nos droits constitutionnels.
Cette année par exemple, les travailleurs d’un Walmart de la région de Chicago ont refusé de travailler dans une fosse à pneus et lubrifiants contaminée par des eaux usées non traitées malgré l’insistance des patrons… et ils ont remporté une victoire.
Les travailleurs d’un magasin de l’État de New York se sont unis et ont repoussé les efforts de la direction pour les forcer à prendre des pauses déjeuner à une heure qui lui convenait et non pas quand ils avaient faim et avaient besoin d’une pause
Dans chacune de ces luttes, les travailleurs ont gagné le soutien et la solidarité d’autres travailleurs, qui savent trop bien comment les patrons essaient de nous faire payer pour leur crise. En luttant, ces travailleurs se sont renforcés eux-mêmes et ont renforcé les autres travailleurs. Ils ont montré que nous pouvons compter sur notre propre capacité d’agir ensemble. Face à la crise qui nous frappe en ce moment, nous devons être au travail, avec les autres travailleurs, pour multiplier ces exemples de résistance.
Exigeons que le gouvernement fournisse des prestations de chômage immédiates à tous les travailleurs, agriculteurs et autres producteurs exploités, aussi longtemps qu’ils en auront besoin ! des indemnités hebdomadaires de licenciement sur lesquelles les travailleurs peuvent compter, pas un chèque unique par la poste qui est loin de répondre aux besoins.
Les travailleurs sans emploi ont besoin de ces prestations, quel que soit le type d’emploi qu’ils occupaient. Peu importe où ils vivent : dans une grande ville, une petite ville ou des zones rurales. Qu’ils aient ou non les « papiers » exigés par les dirigeants pour être « légaux ». Peu importe que ces travailleurs aient été « permanents », « temporaires » ou « autonomes ».
Face aux suppressions soudaines d’emplois et aux urgences sanitaires, il est essentiel de veiller à ce que les patrons n’obligent aucun travailleur ni aucune famille à se débrouiller seuls. C’est un préalable au renforcement de la solidarité et de la combativité de notre classe.
La classe ouvrière et les syndicats doivent se battre pour un programme de travaux publics financé par le gouvernement afin de mettre des millions de personnes au travail à des salaires de syndiqués pour construire les hôpitaux, les logements et les autres installations dont les travailleurs ont besoin.
Depuis les épidémies de polio et du VIH au siècle dernier, des traitements médicaux ont été développés pour protéger les êtres humains de ces fléaux meurtriers.
Nous devons exiger un programme gouvernemental accéléré afin d’accroître massivement les ressources nécessaires pour produire un vaccin contre le coronavirus, ainsi que des médicaments pour améliorer les conditions et la guérison des personnes infectées. On ne peut laisser ce travail vital dépendre des décisions et des priorités établies par les propriétaires des sociétés pharmaceutiques géantes à partir de leurs profits ou de la manne de milliards de dollars versés par le gouvernement fédéral pour remplir leurs coffres.
Le gouvernement capitaliste a la responsabilité d’organiser une mobilisation immédiate et obligatoire de toutes les ressources nécessaires pour produire un vaccin, en s’appuyant sur tous les progrès de la science et de la technologie. Il faut de plus partager tout progrès dans la mise au point de vaccins et de traitements avec ceux qui en ont besoin dans le monde, sans s’enfarger dans la bureaucratie des brevets et de la « propriété intellectuelle » quand la vie de centaines de milliers de personnes en dépend.
L’augmentation des prix par des profiteurs, le stockage antisocial, le refus d’aider ceux qui sont dans le besoin : tout cela provient de la panique et de la peur suscitées par le refus des dirigeants de prendre les mesures nécessaires. Cette lâcheté et cette peur sont particulièrement répandues aujourd’hui parmi les couches des classes moyennes et professionnelles.
Mais une action résolue de la classe ouvrière et des syndicats peut contrer ces attitudes et ces gestes anti-ouvriers en montrant la voie à suivre.
Les travailleurs qui s’organisent collectivement pour lutter contre les patrons sont la fondation sur laquelle repose tout autre progrès. Nous devons nous mettre sur un pied de guerre pour faire face à l’aggravation actuelle de la crise capitaliste et ses conséquences. Pas une guerre pour les superprofits de la classe dirigeante aux États-Unis et dans le monde, comme les guerres que les travailleurs et ceux qui nous ont précédés ont vécues tout au long de notre vie. Mais une bataille pour protéger la classe ouvrière et nos alliés opprimés et exploités, ici et partout dans le monde.
En acquérant plus de confiance en nous-mêmes et en nos compagnons et compagnes de travail, nous pouvons reconstruire nos syndicats très affaiblis et recommencer à utiliser leur pouvoir.
Nous pouvons créer notre propre parti, un parti ouvrier basé sur les syndicats qui nous aidera à nous organiser et à lutter politiquement pour ces revendications. Un parti révolutionnaire qui parlera, et qui surtout agira, pour tous les travailleurs.
Et nous développerons le courage, la conscience de classe, l’expérience et le savoir-faire éprouvés au combat nécessaires pour construire un mouvement de millions de personnes. Un mouvement pour renverser le pouvoir des exploiteurs capitalistes, le remplacer par un gouvernement des travailleurs et des agriculteurs et marcher main dans la main avec nos sœurs et frères de partout vers un monde socialiste.