Les travailleurs, principale cible de la crise sociale, économique et morale du capitalisme, sont à l’origine d’une puissante solidarité, tellement nécessaire aujourd’hui au moment où nous devons faire face aux attaques des patrons. Le mouvement social que les enseignants ont entraîné dans le sillage de leur lutte syndicale montre la force potentielle du mouvement ouvrier.
Approprions-nous ces luttes ! Aidons à populariser la lutte des enseignants, les autres luttes syndicales, les autres protestations portées par la classe ouvrière. Organisons-nous avec nos camarades de travail pour nous joindre à leurs protestations et leurs piquets de grève. Apportons nos pancartes montrant d’où nous venons. Rassemblons les travailleurs autour de nous et envoyons des messages de soutien de notre part et de nos syndicats si nous en avons un. Parlons haut et fort de ces luttes si nous ne pouvons rien faire d’autre, cela contribuera à poser les bases d’une lutte pour nous organiser.
Ces actions peuvent donner plus de courage et de confiance à celles et ceux qui sont sur la ligne de front. Ceux qui apportent leur solidarité peuvent en retour se faire une meilleure idée de ce dont les travailleurs sont capables et devenir mieux disposés pour de se battre.
Nous devenons surtout plus confiants dans le fait que les travailleurs avons pour nous le nombre et la capacité, si nous sommes unis, de changer les indignités quotidiennes et les conditions de travail inacceptables auxquelles nous devons faire face. Les travailleurs de la grande distribution, comme beaucoup d’autres, sont contraints au travail à temps partiel et aux bas salaires qui rendent la vie plus difficile. Nous faisons face au mépris et à l’opprobre de celles et ceux qui, comme Hillary Clinton, nous traitent de « déplorables » et essaient de nous faire taire.
D’autres travailleurs font face à des cadences accélérées, des conditions de travail dangereuses et au mépris des patrons pour la vie des travailleurs. Des millions de travailleurs à travers le monde se trouvent confrontés aux conséquences brutales des guerres des dirigeants capitalistes.
Les trente dernières années ont été marquées par de grandes luttes : la lutte des 1700 mineurs de charbon de Pittston Coal qui a duré onze mois en 1989 et s’est attirée la solidarité de 40 000 autres mineurs, les millions de travailleurs qui ne sont pas allés travailler le 1er mai 2006 pour exiger « Arrêtez les expulsions ! » des travailleurs migrants, ou encore le lockout d’un mois des travailleurs du sucre dans le Midwest en 2011.
Mais pendant toute cette période nos syndicats ont continué de s’affaiblir, par suite du refus des responsables syndicaux de s’appuyer sur le courage et la ténacité démontrés par les travailleurs en lutte. Au lieu de cela, ils ont orienté les efforts du mouvement ouvrier vers une voie sans
issue : le soutien aux politiciens démocrates ou républicains qui sont mis en avant et payés par les exploiteurs capitalistes pour nous attaquer. C’est cela qui a conduit au déclin impressionnant du nombre de travailleurs syndiqués.
Les actions menées en ce moment par les enseignants donnent un exemple des nouvelles opportunités pour reconstruire le mouvement ouvrier. Des attaques toujours plus fortes de la part des patrons mais aussi plus de batailles qui transformeront la classe ouvrière : voilà ce qui attend les travailleurs et les agriculteurs tandis que l’agonie du capitalisme se poursuit. Nos syndicats peuvent devenir les organisations de combat de masse dont nous avons besoin, unissant tous les travailleurs, syndiqués et non syndiqués, nés au pays ou immigrants, Noirs ou caucasiens, femmes et hommes.
Voilà la voie en avant qui permettra de rompre avec les partis politiques et lutter pour une action politique indépendante de la classe ouvrière : la lutte pour prendre le pouvoir politique de leurs mains et nous joindre à la lutte pour un monde socialiste. Joignez-vous aux membres du Parti socialiste des travailleurs et à beaucoup d’autres personnes sur les lignes de piquetage !