Les travailleurs de l’aluminium en lockout au Québec rejettent l’ultimatum des patrons

John Steele
le 1 avril 2019

Après 14 mois, les lignes de piquetage se maintiennent toujours à l’énorme fonderie d’aluminium d’ABI Bécancour, au Québec, à la suite du rejet du dernier contrat de concessions par les membres en lockout de la section locale 9700 du syndicat des Métallos. Le 11 mars, une écrasante majorité de 82 pour cent des grévistes a voté « non » lors de la réunion de masse du syndicat. ABI appartient à Alcoa et Rio Tinto Alcan.

« Cette offre, si on peut appeler cela une offre, était complètement ridicule, » a dit au Militant par téléphone le 14 mars, Constant Côté, un travailleur de la production. « Elle aurait éliminé notre sécurité d’emploi. Le syndicat ne serait pas en mesure de nous défendre. »

« Bien sûr que nous voulons un contrat, mais celui-là était inacceptable. Il menaçait l’ancienneté. Le protocole de retour au travail et d’autres aspects de l’offre » devaient être rejetés, a affirmé au lendemain du vote Lissane Corriveau, une travailleuse de la production.

En fait, le gouvernement du Québec a subventionné le lockout en épongeant 165 millions de dollars en factures électriques dues à l’Hydro Québec, qui appartient au gouvernement, et ce, pour la seule année 2018. Le gouvernement justifie cette décision en disant que le lockout des patrons est un « cas de force majeure. »

En plus d’autres compressions draconiennes, les patrons exigeaient un protocole sans précédent de retour au travail d’une durée de 10 mois ou plus, durant lesquels les gestionnaires et les travailleurs contractuels continueraient d’effectuer le travail d’employés permanents. Cela toucherait surtout les nouveaux employés, puisqu’ils n’auraient pas de travail ni de paie, et ne recevraient plus les prestations de grève de 635 $ par semaine du syndicat.

L’entreprise « a ajouté de nouvelles demandes de concessions au milieu du conflit et elle a rompu les négociations trois fois, » a déclaré au Militant Clément Masse, le président de la section locale 9700. « Notre réponse s’est fait connaître le 11 mars. »

Au cours du lockout, plus de 400 sections locales syndicales ont versé une seule contribution ou des contributions hebdomadaires afin de soutenir les travailleurs. La section locale 9700 est bien connue depuis des années pour ses actes de solidarité financière envers d’autres travailleurs en grève dans toute la province. Cette solidarité est maintenant retournée.

Envoyez des messages de solidarité et des dons aux Métallos SL 9700 F.D.P. À l’attention d’Eric Moore, section locale 9700, 8310, rue Désormeaux, Bécancour, Québec G9H 2X2. Il est également possible d’effectuer des dons par carte de crédit sur le site : www.metallos.org/lockout-abi/.