SYDNEY — Les membres de la communauté juive ont clairement indiqué qu’ils ne se laisseraient pas intimider. Plus de 2 000 personnes ont participé à un rassemblement le 15 décembre pour condamner les récentes attaques contre des Juifs et des synagogues.
Quatre jours plus tôt, des maisons de Woollahra, dans la banlieue de Sydney, avaient été couvertes de graffitis anti-israéliens et une voiture avait été incendiée, trois semaines seulement après une attaque similaire dans cette ville. À Melbourne, la synagogue Adass Israel a été incendiée et saccagée le 6 décembre. Plus de 1 000 membres de la communauté juive y ont manifesté deux jours plus tard.
Au rassemblement de Sydney, le rabbin Benjamin Elton a raconté comment le 4 décembre quelque 70 manifestants avaient assiégé la Grande Synagogue du centre-ville en appelant à la destruction d’Israël. La police a réagi en interdisant à ceux qui se trouvaient à l’intérieur de sortir de la synagogue. Ofir Birenbaum, de l’association « Ensemble avec Israël », a expliqué au rassemblement qu’il avait été arrêté à son arrivée pour avoir « provoqué les manifestants » parce qu’il portait un drapeau israélien. Ils ont le droit de clamer « Chassez les Juifs », a-t-il dit, mais quand nous nous exprimons, nous portons atteinte à la tranquillité publique.
Benjamin Elton a indiqué que la Grande Synagogue, qui a ouvert ses portes en 1878, n’avait jamais fait l’objet d’attaques antisémites jusqu’à cette année, à la suite du pogrom meurtrier du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023.
Les partisans du Hamas manifestent chaque semaine dans la ville, a-t-il dit, tandis que les Juifs sont contraints de rester chez eux. C’est cette violence dans les rues qui a conduit à l’incendie de la synagogue de Melbourne. « Ce n’est plus une menace. C’est notre réalité. »
Le 25 novembre, 200 Juifs venus défendre la synagogue Caulfield à Melbourne ont repoussé une manifestation organisée par des voyous pro-Hamas.
Le Conseil exécutif de la Communauté juive d’Australie a enregistré 2 062 attaques contre les Juifs entre octobre 2023 et septembre dernier, soit plus de quatre fois plus que l’année précédente. Il s’agit d’agressions physiques, de vandalisme, d’incendies criminels, de graffitis et d’insultes.
Le 10 décembre, la Ligue communiste d’Australie a adressé un message à la congrégation de la synagogue Adass Israël, disant que l’incendie criminel qui a ravagé la synagogue « était un acte de violence antisémite qui devait être condamné par les travailleurs, les syndicats et tous les partisans des droits démocratiques.
« Agir aujourd’hui en réponse à chaque cas d’antisémitisme est vital non seulement pour le peuple juif, mais aussi pour les travailleurs de toutes nationalités, pour nos syndicats, et pour notre avenir à tous ».