Les coups infligés par Israël au Hezbollah sont essentiels dans la lutte contre la haine des Juifs

Seth Galinsky
le 2 décembre 2024

Les coups infligés par Israël au Hezbollah au Liban ont été si dévastateurs que ce groupe, qui hait les Juifs — et ses commanditaires à Téhéran — a clairement fait savoir le 18 novembre qu’il était prêt à se retirer à une vingtaine de kilomètres du nord de la frontière israélienne en échange d’un cessez-le-feu. Il a également renoncé à exiger d’Israël qu’il accepte d’abord un cessez-le-feu à Gaza.

Le Hezbollah espère gagner du temps afin de travailler avec Téhéran pour reconstruire ses forces au Liban, se réarmer et préparer une guerre qui permettrait de détruire Israël, de tuer les Juifs ou de les expulser de la région. À cette fin, Téhéran augmente son stock d’uranium enrichi, ce qui le rapproche de la fabrication d’une arme nucléaire.

Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou insiste sur le fait qu’il ne peut y avoir de cessez-le-feu tant que le Hezbollah n’est pas désarmé et qu’il n’accepte pas de « fermer les voies d’approvisionnement utilisées pour transporter des armes » et d’éliminer « ses capacités en matière de missiles ».

Les avancées israéliennes au Liban, y compris l’élimination d’une grande partie de la direction centrale du Hezbollah, contribuent à défendre la sécurité d’Israël, le seul pays qui offre inconditionnellement un refuge aux Juifs. Israël a aussi largement démantelé les escadrons de la mort du Hamas à Gaza et détruit une grande partie des systèmes antiaériens de l’Iran ainsi qu’un site clé de fabrication d’armes nucléaires.

Le Hezbollah a commencé à tirer des centaines de missiles sur le nord d’Israël le 8 octobre 2023, le lendemain du jour où le Hamas, basé à Gaza, a assassiné 1 200 personnes, en a blessé des milliers d’autres, pris 250 otages et violé et mutilé de nombreuses femmes. Le Hezbollah cherchait à renforcer l’impact du pire pogrom antijuif depuis l’Holocauste de la Deuxième Guerre mondiale. À la suite de ses bombardements, plus de 60 000 citoyens israéliens, juifs et arabes, ont été contraints d’évacuer leurs maisons près de la frontière libanaise.

Selon un accord conclu en 2006 sous l’égide des Nations unies, le Hezbollah est censé rester au nord du fleuve Litani, au Liban. Au lieu de cela, le Hezbollah, qui est bien mieux armé que l’armée nationale libanaise, a construit un réseau de tunnels militaires dans le sud et s’est préparé à lancer son propre pogrom contre les Juifs d’Israël. Les troupes israéliennes ont trouvé des armes et même des lance-roquettes dans presque toutes les maisons libanaises près de la frontière.

Les origines du Parti de Dieu

Le Hezbollah — Parti de Dieu en arabe — a été créé au Liban à l’initiative du régime capitaliste réactionnaire d’Iran. Cela faisait partie d’efforts pour consolider la contrerévolution qui a repoussé les gains que les travailleurs et les opprimés avaient faits lors de la révolution de 1979, qui avait renversé le shah d’Iran, soutenu par les États-Unis. Téhéran a envoyé de l’argent, des armes et 1 500 entraîneurs au Liban. Le Hezbollah est devenu la force centrale des efforts de Téhéran pour étendre son influence dans toute la région.

Le Hezbollah tire son nom d’un groupe de voyous paramilitaires formé en Iran en 1979 pour aider à s’attaquer à des millions de travailleurs qui étaient entrés dans la vie politique lors du soulèvement qui a chassé le shah, y compris les travailleurs d’avant-garde et les communistes. Son slogan était : « Le seul parti est le Parti de Dieu, le seul leader est Ruhollah [Khomeini] ».

Les membres du Parti de Dieu iranien, armés de chaînes, de gourdins, de poings américains, de couteaux et d’armes à feu, ont physiquement interrompu des réunions politiques et des manifestations. Le 1er mai 1979, les voyous du Parti de Dieu ont détruit la Maison des travailleurs, le siège des syndicats à Téhéran. Ils ont fermé des journaux, détruit des organisations politiques, qu’il s’agisse de rivaux bourgeois ou de groupes staliniens, et ont joué un rôle central pour consolider le régime réactionnaire bourgeois et clérical.

Le Hezbollah, qui est basé sur la population musulmane chiite, tout comme le régime de Téhéran, n’a jamais bénéficié d’un soutien majoritaire au Liban. Mais son financement et son armement par Téhéran en ont fait la force politique et militaire dominante. Plusieurs partis bourgeois basés dans les communautés druze et chrétienne sont devenus ses alliés.

Mais les avancées israéliennes au Liban et les attaques contre les positions du Hezbollah à Beyrouth ont ouvert des brèches dans l’alliance du Hezbollah et ont enhardi d’autres partis à s’exprimer.

« Le Hezbollah ne peut plus prétendre qu’il défend le Liban », a déclaré, le 14 novembre, Gebran Bassil, chef du Mouvement patriotique libre, un ancien allié du Hezbollah basé sur les chrétiens maronites.

Le Hezbollah, comme le Hamas, installe ses postes de commandement et ses bunkers dans des quartiers civils. Et comme à Gaza, avant une attaque, les forces de défense israéliennes avertissent souvent les civils libanais qu’ils devraient évacuer. Malgré cela, des centaines de civils ont été tués ou blessés.

L’antisionisme, une couverture pour la haine des Juifs

Les apologistes du Hamas, de Téhéran et du Hezbollah affirment qu’ils ne sont pas antijuifs, mais simplement antisionistes. Mais le général Mohammad-Jafar Asadi, du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran, a laissé échapper la vérité sur la chaîne de télévision nationale iranienne le 10 novembre. Il a déclaré à un journaliste que « les méchants Juifs ont perpétré » un énorme massacre.

Surpris, l’intervieweur a tenté de le corriger, en affirmant qu’il devait « faire référence aux sionistes » puisqu’ « il y a des Juifs antisionistes ».

Mais Asadi n’a pas reculé. Le Coran, a-t-il affirmé, « dit que les Juifs sont nos plus grands ennemis ».

Malgré ses tentatives, le régime réactionnaire ne trouve pas d’appui pour ses mesures de guerre contre Israël. Les manifestations et les grèves se sont multipliées en Iran et sont animées et confiantes. Lors d’une action organisée le 16 novembre à Téhéran, quelque 300 institutrices à la retraite ont brandi en souriant des billets de 10 000 tomans, d’une valeur d’environ 15 cents, tout en scandant que leurs pensions sont comme un bateau qui s’enlise dans la boue.

Le lendemain, des retraités menés par le syndicat des travailleurs de la canne à sucre Haft Tappeh ont défilé dans les rues de Shush, réclamant la libération des dirigeants et militants syndicaux emprisonnés, notamment Ismail Gerami et Sharifeh Mohammadi. « Nos droits ne s’obtiennent que dans la rue », ont-ils dit.