Des milliers de jeunes sont attendus au Festival mondial de la jeunesse en Équateur en décembre

Paul Pederson
et Jacob Perasso
le 30 septembre 2013

Des milliers de jeunes se réuniront à Quito en Équateur du 7 au 13 décembre pour le dix-huitième Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, un rassemblement organisé pendant une semaine environ tous les quatre ans et qui réunit de jeunes étudiants et travailleurs du monde entier sous la bannière de la lutte contre l’impérialisme.

« Le festival est un lieu où les jeunes peuvent se rendre compte qu’ils peuvent agir pour changer les conditions engendrées par la crise capitaliste mondiale, » a expliqué au Militant  Leira Sánchez de l’Union des jeunes communistes de Cuba (UJC), lors d’une réunion de préparation du festival à Madrid en juin.

L’ UJC de Cuba compte parmi les organisations qui jouent un rôle de direction au sein de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, dont les organisations membres collaborent pour organiser et promouvoir les festivals.

Cette crise commence à pousser les travailleurs et les agriculteurs à agir pour se défendre — depuis des grèves et des manifestations de masse des travailleurs du vêtement au Bangladesh et au Cambodge jusqu’aux travailleurs aux États-Unis qui résistent à l’offensive patronale contre les salaires, les conditions de travail, les syndicats et la dignité même des travailleurs.

Le fléau du chômage à longue durée qui touche la classe ouvrière dans la plupart des pays frappe particulièrement les jeunes, de plus en plus désabusés par ce que le capitalisme a à leur offrir. Aux États-Unis, près du quart des jeunes sont sans emploi ou trop découragés pour chercher du travail et, de plus en plus, des millions de jeunes ne trouvent que des emplois à temps partiels. De la Grèce à certaines régions de l’Afrique, le taux de chômage officiel chez les jeunes frise les 60 pour cent et plus.

« Le festival intéressera les jeunes aux États-Unis qui sont attirés par les luttes de la classe ouvrière, tels que les rassemblements des travailleurs de restaurants fast-food pour exiger des augmentations de salaire et le droit de se syndiquer, les luttes contre la brutalité policière, les manifestations contre les attaques du gouvernement visant les travailleurs immigrants et la défense du droit des femmes à choisir l’avortement, » a déclaré Rebecca Williamson, une dirigeante des Jeunes socialistes qui, avec la Ligue des jeunes communistes, organise une délégation des États-Unis. « Nous demandons aux jeunes intéressés que nous rencontrons en faisant campagne avec le Militant, en allant de porte en porte dans les quartiers ouvriers, de réfléchir et de nous joindre à Quito.

« Le festival offrira une occasion unique de discuter avec des jeunes attirés par des luttes anti-impérialistes à travers le monde de la nécessité d’un cours politique ouvrier révolutionnaire, indépendant de la classe capitaliste et de leurs partis politiques, a précisé Rebecca Williamson. Et sur la révolution socialiste à Cuba comme l’exemple vivant que nous pouvons suivre. Là-bas, les travailleurs et les agriculteurs, par le biais d’une insurrection populaire, ont arraché le pouvoir politique à la classe dirigeante et ont renversé le capitalisme. »

Le dernier festival en 2010, qui a rassemblé quelque 15 000 délégués, s’est tenu en Afrique du Sud. Le lieu du festival cette année est important « parce qu’aujourd’hui en Amérique latine on peut observer une alternative dans le processus d’intégration, » a dit Leira Sánchez, faisant allusion aux blocs commerciaux et aux autres initiatives entre plusieurs gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes pour se défendre contre la domination économique et politique de Washington et d’autres puissances impérialistes.

Aujourd’hui PetroCaribe, un accord de coopération énergétique initié par le gouvernement vénézuélien en 2005, fournit à Cuba et à d’autres pays des Caraïbes et de l’Amérique centrale du pétrole à des tarifs préférentiels, affaiblissant ainsi la mainmise des conglomérats du pétrole dominés par les impérialistes. Parmi d’autres initiatives anti-impérialistes, il y a l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), qui favorise la coopération commerciale et économique entre certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes pour contrer les blocs commerciaux dominés par les États-Unis, et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), une initiative lancée en 2010 pour s’opposer à l’Organisation des États américains, qui est dominée par les États-Unis.

Le programme PetroCaribe du Venezuela et d’autres accords commerciaux coopératifs ont représenté une bouée de sauvetage pour la révolution cubaine ; ces accords ont contribué à la défendre contre la guerre économique continue menée contre elle par le gouvernement des États-Unis. La campagne internationale qui s’oppose à l’embargo commercial et financier de Washington contre Cuba depuis 52 ans fera partie des questions discutées au festival.

Lors de la réunion préparatoire en juin, les délégués ont voté une déclaration célébrant « le retour de René González à Cuba. Sa libération, une victoire remportée par la lutte politique menée à travers le monde pour la liberté des Cinq Cubains, a contribué à insuffler un nouvel élan dans la lutte pour la liberté de Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González et Ramón Labañino, qui sont emprisonnés depuis 15 ans.

« Les cinq ont été arrêtés et accusés de complot en vue de commettre de l’espionnage, et dans le cas de Gerardo, de complot en vue de commettre un assassinat, poursuit la déclaration. Mais leur véritable crime aux yeux de la classe dirigeante impérialiste des États-Unis a été leur défense audacieuse et résolue de la révolution socialiste à Cuba. […] Joignez-vous à nous pour faire de ce festival un véhicule puissant dans la bataille pour libérer les Cinq Cubains ! »

Les Cinq Cubains : « Des révolutionnaires
dont nous cherchons à suivre l’exemple »

« Pour les Jeunes socialistes aux États-Unis, les Cinq Cubains sont des exemples du genre de révolutionnaires dont nous cherchons à suivre l’exemple, » a expliqué Rebecca Williamson.

Le festival se déroule quelques mois après le soixantième anniversaire du cessez-le-feu qui a marqué la défaite des objectifs de guerre des États-Unis lors de la guerre de Corée en 1953. Des délégués de la République populaire démocratique de Corée seront présents pour parler de la lutte qui se poursuit pour l’unification de la Corée et le retrait des 28 000 soldats U.S. qui la maintiennent toujours divisée.

La guerre civile dévastatrice en Syrie figurera parmi les questions politiques qui seront débattues au festival. La FMJD a publié une déclaration le 30 août condamnant les menaces d’intervention impérialiste U.S. en Syrie. En même temps, il y a des désaccords profonds entre ceux qui soutiennent les luttes des travailleurs et des agriculteurs en Syrie et ceux qui défendent le cours du régime de Bachar al-Assad. Il y a plus de deux ans, les travailleurs là-bas ont commencé à se battre pour mettre fin à la brutalité du gouvernement Assad et pour exiger des droits politiques.

Une des luttes qui a retenu l’attention au cours des derniers festivals est celle du peuple sahraoui du Sahara occidental, qui mène depuis des décennies un combat pour son auto-détermination, d’abord par rapport à la domination coloniale espagnole et aujourd’hui contre l’occupation par le gouvernement marocain du roi Mohammed VI. « Pour nous, le festival est un espace qui nous permet d’élever nos voix et communiquer au monde ce qui se passe dans les territoires occupés du Sahara occidental et dans les camps de réfugiés, » a expliqué Omar Hassena au Militant lors de la réunion en Espagne. Omar Hassena est venu à la rencontre depuis les camps de réfugiés en Algérie, où des centaines de milliers de Sahraouis vivent en exil.

Les deux organisations membres de la FMJD aux États-Unis — la Ligue des jeunes communistes et les Jeunes socialistes — ont mis en place un Comité national préparatoire pour organiser la délégation américaine. Si vous êtes intéressé(e) à en apprendre davantage, vous pouvez contacter les diffuseurs du Militant à la page 10 ou écrire par courriel à l’USNPC à WFYSEcuador2013@gmail.com.

Tom Baumann a contribué à cet article.