L’exécution des dessinateurs de Charlie Hebdo et l’assassinat de clients juifs dans un marché casher à Paris par des islamistes autoproclamés sont des attaques contre tous les travailleurs. La classe ouvrière a besoin, pour répondre à ces actes réactionnaires, de se battre pour défendre et élargir l’espace politique et s’opposer à la haine des Juifs. Les assassinats compromettent la lutte contre les préjugés antimusulmans utilisés par les capitalistes pour diviser les travailleurs et pour s’attaquer encore plus aux droits politiques.
Les travailleurs doivent rejeter vigoureusement l’argument avancé par certains à gauche selon lequel la nature vulgaire ou provocante des dessins des caricaturistes justifie en quelque sorte les attaques.
Rejeter la haine envers les Juifs et la violence antisémite est une question de vie ou de mort pour le mouvement de la classe ouvrière en Europe, aux États-Unis, au Moyen-Orient et partout ailleurs. Ceux qui restent silencieux face à des attaques antisémites ou disent qu’ils les « comprennent » car ce serait une défense contre les attaques ciblant les musulmans ou la lutte palestinienne, portent des coups à la lutte pour mettre fin à la dictature du capital. Aucun mouvement révolutionnaire prolétarien ne peut se construire si la lutte contre l’antisémitisme ne constitue pas un élément essentiel de son programme et de sa pratique.
Lors de la manifestation « d’unité » du 11 janvier en soutien à l’impérialisme français, le président français François Hollande et d’autres dirigeants des puissances impérialistes en Europe se sont présentés hypocritement en défenseurs des droits démocratiques.
Cependant, la classe dirigeante française est la championne en matière de lois contre les « discours de haine » visant à restreindre la liberté d’expression et diviser la classe ouvrière. Cette classe dirigeante met à l’amende et transforme en parias des femmes qui portent le voile islamique intégral (niqab) en public. Permettre aux dirigeants capitalistes et à leur gouvernement de faire taire des journalistes ou des artistes « injurieux » ou d’interdire des voiles ou autre habit religieux, leur donne un outil pour diviser et attaquer la classe ouvrière, en particulier la résistance à l’accroissement des attaques patronales.
La mobilisation par François Hollande de 10 000 soldats dans les rues à la suite des attaques vise à créer un précédent pour le déploiement militaire contre les luttes ouvrières à l’avenir.
Le mouvement ouvrier a besoin du plus grand espace politique possible pour protester, faire grève et débattre de la voie à suivre ainsi que s’unir avec d’autres dans des luttes communes pour mettre fin à jamais à la dictature du capital.