Opposons-nous au coup monté contre les travailleurs du rail au Québec !

Éditorial
le 5 octobre 2015

Tous les travailleurs et syndicats – aux États-Unis, au Canada et ailleurs – ont un enjeu dans la lutte pour faire échouer les efforts du gouvernement canadien et des patrons des chemins de fer pour faussement accuser Tom Harding et Richard Labrie du désastre qui a tué 47 personnes à Lac-Mégantic au Québec en 2013.

Depuis des décennies, les patrons du rail ont accru leurs profits en s’attaquant aux emplois et aux conditions de travail des travailleurs qui conduisent les trains et entretiennent les voies ferrées, ainsi qu’à tous les aspects du transport ferroviaire. Ils ont réduit cinq à deux personnes la taille des équipages de train et, dans certains cas comme pour le parcours de Lac-Mégantic, à un seul conducteur. Aujourd’hui, les travailleurs du rail font face au travail sur appel, à des quarts de travail de 12 heures, à la fatigue omniprésente, à des trains extrêmement longs et lourds, ainsi qu’à une culture « qui rejette la faute sur le travailleur » dès que quelque chose va mal.

De telles conditions ont rendu inévitable le désastre de Lac Mégantic — de plusieurs autres depuis, y compris le déraillement de sept wagons-citernes remplis d’éthanol dans le Dakota du Sud le 19 septembre. Ces catastrophes continueront de se produire tant que nous n’aurons pas gagné le contrôle des travailleurs sur la sécurité au travail.

Ces conditions sont monnaie courante pour les travailleurs du pétrole et de la construction, les infirmières, les camionneurs et tous les autres qui font face aux accélérations de cadence imposée par les patrons et à leurs attaques contre les horaires et la sécurité au travail.

Les travailleurs à Lac-Mégantic luttent pour obtenir la sécurité des chemins de fer. Ils organisent une manifestation le long de la voie ferrée le 11 octobre pour exiger que la ville obtienne une injonction interdisant le passage de trains transportant des marchandises dangereuses aussi longtemps que les voies notoirement décrépites n’auront pas été réparées. Et ils disent à tous ceux qui veulent bien écouter que le gouvernement et les propriétaires des chemins de fer devraient passer en jugement, pas Tom Harding et Richard Labrie.

C’est une importante bataille de classe. Des patrons de scieries et de papeteries au Québec et dans le Maine dépendent de ces voies. Et le nouveau propriétaire de la voie ferrée, le Fortress Investment Group d’une valeur de 72 $ milliards, compte sur les profits générés par le transport du pétrole volatile pour rester en affaires.

Les autorités gouvernementales — qui sont redevables aux patrons pour qui elles gouvernent et qui ont autorisé la compagnie ferroviaire à faire rouler des trains de pétrole avec un équipage d’une seule personne — sont déterminées à rejeter la faute sur Tom Harding et Richard Labrie et à rester impunies, ainsi que les propriétaires de chemin de fer avides de profits.

Participez à la lutte pour défendre Tom Harding et Richard Labrie ! Parlez-en à vos compagnons de travail et à votre syndicat. Envoyez vos contributions et lettres d’appui à leur syndicat, les Métallos, 565 boulevard Crémazie est, bureau 5100, Montréal, Québec H2M 2V8, ou au Tom Harding Defense Fund, First Niagara Bank, 25 McClellan Drive, Nassau, NY 12123. Si vous le pouvez, rendez-vous à Lac Mégantic le 11 octobre pour participer à la manifestation pour la sécurité ferroviaire.

Une attaque contre un est une attaque contre tous !