La déclaration suivante a été faite par Osborne Hart, candidat du Parti socialiste des travailleurs à la mairie de Philadelphie en 2015.
Suite au carnage sanglant infligé à cinq cent personnes à Paris le 13 novembre par des terroristes de l’État islamique, le président français François Hollande a appelé à étendre la guerre en Syrie et en Irak.
Le roulement des tambours de guerre se fait entendre à Washington, y compris au Parti démocrate du président Barack Obama, pour envoyer des forces de combat au sol au Moyen-Orient. De plus en plus de politiciens et commentateurs déclarent que les bombardements organisés par les États-Unis, le déploiement d’unités des forces spéciales ainsi que les assassinats et attaques par des drones ne suffisent pas.
Pour intensifier la guerre, François Hollande appelle à une « grande coalition » fondée sur Paris, Washington et Moscou. Washington et ses alliés ont utilisé la terreur pour défendre leurs intérêts de classe, depuis le largage de la bombe atomique pour incinérer Hiroshima et Nagasaki, la destruction de quantité de villes en Corée du Nord pendant la guerre de 1950 à 1953 contre les travailleurs et agriculteurs de ce pays, jusqu’aux interventions militaires en Irak et en Afghanistan. Les dirigeants capitalistes de la France ont une longue et sanglante histoire d’intervention et d’exploitation impérialistes, de l’Algérie au Viêt-nam, de la Syrie au Mali.
Le Parti socialiste des travailleurs (SWP) fait appel aux travailleurs des États-Unis pour s’opposer aux initiatives prises par Washington et Paris dans le but d’élargir leur guerre au Moyen-Orient. Exigeons qu’ils retirent leurs bombardiers et leurs soldats de la région. Parlons haut et fort contre toute discrimination à l’encontre des réfugiés syriens et contre toute démagogie anti-arabe ou antimusulmane.
Le SWP s’oppose aux tentatives des dirigeants capitalistes de Washington de saisir cette opportunité pour accentuer leurs attaques contre les droits politiques et pour étendre l’utilisation de soldats, d’indicateurs, d’espions, de l’accès aux données numériques et d’autres mesures contre les travailleurs et les agriculteurs. Des politiciens capitalistes de tout poil appellent à empêcher les Syriens de chercher refuge aux États-Unis ou d’en limiter l’entrée aux Syriens chrétiens. Ils défendent des préjugés anti-arabes et antimusulmans pour justifier l’évacuation des droits des travailleurs de leur substance.
Et cela malgré le fait que les victimes les plus nombreuses de la politique des impérialistes, de la Syrie, des autres régimes bourgeois de la région et de la terreur de l’État islamique réactionnaire sont des Arabes, des musulmans, des Kurdes et d’autres personnes là-bas.
Le Parti socialiste des travailleurs appelle les travailleurs, les agriculteurs et tous les défenseurs des droits démocratiques à s’opposer à ces attaques et à défendre les droits constitutionnels à s’exprimer et protester contre la politique du gouvernement, qu’il s’agisse des guerres à l’extérieur ou des violences policières à l’intérieur du pays.
Il y a une plus grande résistance aujourd’hui aux attaques des patrons et de leur gouvernement, comme le montrent les importants piquets de grève mis en place par les membres du syndicat des travailleurs de l’automobile à Kohler dans le Wisconsin, les sidérurgistes en lutte contre les concessions drastiques qui leur sont demandées, les jeunes Noirs qui manifstent contre les meurtres commis par des policiers et les actions exigeant la fin du blocus criminel des États-Unis contre Cuba révolutionnaire. Cette résistance est la cible réelle de Washington qui se prépare à de plus âpres batailles à venir.
La classe dirigeante française a imposé un état d’urgence de grande portée, réinstauré les contrôles aux frontières, interdit des manifestations, envoyé les soldats dans les rues et renforcé l’espionnage des quartiers arabes et musulmans.
L’État islamique, qui a revendiqué le massacre à Paris de même que les attaques terroristes contre l’avion de ligne russe en Égypte et contre les dizaines de travailleurs et de jeunes à Beyrouth au cours des deux dernières semaines, est une organisation réactionnaire de vauriens.
Les trahisons par des partis staliniens et des misleaders des partis nationalistes bourgeois ont empêché les travailleurs et agriculteurs au Moyen-Orient de développer une direction du type de celle du Mouvement du 26 juillet, qui a mené au pouvoir les travailleurs et les agriculteurs à Cuba en 1959, capable d’organiser une lutte révolutionnaire contre l’oppression impérialiste et les capitalistes et propriétaires terriens au pays.
La guerre impérialiste en Irak menée par les États-Unis pendant une décennie a soutenu un régime brutal et factionnel qui attaquait les zones sunnites et en accroissait les souffrances.
La dictature de Bachar al-Assad en Syrie, soutenue par Moscou et Téhéran, a répondu aux mobilisations de masse de 2011 en faveur des droits politiques et pour mettre un terme au pouvoir despotique au régime, par des bombes, l’assassinat, la torture et la destruction, écrasant ainsi la révolte.
Dans le contexte de ce vide politique, l’État islamique réactionnaire a émergé et saisi des territoires, régnant par la terreur, les décapitations et la violence. La seule force qui s’est montrée capable de les repousser a été les Kurdes, motivés par leurs aspirations depuis des décennies à des droits nationaux et un État kurde indépendant. Leur force et leur confiance en eux-mêmes grandissantes sont observées avec crainte et colère par les dirigeants capitalistes en Irak, en Iran, en Turquie, en Syrie et aussi à Washington.
Le Parti socialiste des travailleurs exige que Washington et Paris se retirent du Moyen-Orient. Nous luttons contre les attaques menées par les gouvernants contre nos droits et contre la restriction de l’espace démocratique nous permettant de nous organiser, de repousser les attaques patronales et de mener des actions politiques.