Lorsque le président Barack Obama visitera Cuba les 21 et 22 mars prochains, le gouvernement cubain soulèvera deux « questions clés non résolues, » a dit à la presse Josefina Vidal, chef du Bureau de l’Amérique du Nord du ministère des Affaires étrangères de Cuba, le 18 février. « La levée de l’embargo et la restitution à Cuba du territoire occupé illégalement par la base navale de Guantánamo. »
Lors d’une conférence de presse le 23 février, le président Barack Obama, qui prétendait proposer « un plan » pour fermer la prison US tristement célèbre de la baie de Guantánamo, a fait comprendre qu’il n’a en fait aucune intention de la fermer.
« Je travaille depuis sept ans pour obtenir la fermeture de ce truc, » s’est plaint le président. Il a accusé la majorité républicaine au Congrès de l’avoir empêché de tenir la promesse qu’il a faite durant la campagne de 2008 de fermer la prison au cours de sa toute première année à la Maison Blanche.
« Si nous ne faisons pas ce qu’il faut maintenant, a affirmé Barack Obama, je pense que les générations futures reverront ce que nous avons fait et demanderont pourquoi nous n’avons pas agi. »
Le président a omis de mentionner que lors de ses deux premières années au pouvoir, le Parti démocratique avait de larges majorités à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat.
Depuis janvier 2002, 780 « combattants ennemis » présumés ont été envoyés à Guantánamo. Ils avaient été capturés ou kidnappés par des alliés des États-Unis, souvent en échange d’une prime.
Le « plan » de Barack Obama laisserait languir dans des prisons aux États-Unis encore au moins 56 des 91 prisonniers restants à Guantánamo. Ils seraient « soumis aux commissions militaires » ou aux tribunaux fédéraux, a-t-il dit.
Tout, depuis les arrestations initiales, la torture et le piétinement des droits démocratiques les plus fondamentaux de ceux détenus dans la prison ? en plus de la violation de plus d’un siècle de la souveraineté cubaine ? a fait de Guantánamo un symbole de l’arrogance, de la brutalité et de l’hypocrisie impérialistes des États-Unis dans le monde entier.
Les forces armées des États-Unis occupent les 11 000 hectares de terrain qui entourent la baie de Guantánamo depuis 1903. Washington utilise cette base pour s’ingérer dans les affaires de Cuba, de sa voisine Haïti et des Caraïbes pour défendre les intérêts capitalistes.
Depuis que les travailleurs et les agriculteurs, sous la direction de Fidel Castro et du Mouvement du 26 juillet, ont renversé en 1959 la dictature de Fulgencio Batista soutenue par les États-Unis, le département du Trésor des États-Unis continue d’envoyer des chèques pour un loyer annuel de 4 085 $, que le gouvernement révolutionnaire refuse d’encaisser.
Les candidats présidentiels du Parti démocrate, Hillary Clinton et Bernie Sanders, ont applaudi la déclaration du 23 février de Barack Obama. Aucun des deux n’a mentionné la restitution de Guantánamo à Cuba. Les responsables de l’administration ont répété à maintes reprises qu’ils n’ont pas l’intention de le faire.
Le candidat républicain Donald Trump a répondu à la déclaration du 23 février d’Obama en disant qu’il garderait la prison ouverte et « la remplirait de mecs méchants. » Ted Cruz et Marco Rubio ont tous les deux dit que sa fermeture conduirait à rendre Guantánamo à Cuba.
« Dès le début, le Parti socialiste des travailleurs a dénoncé les tortures, les tabassages et les humiliations que subissent les prisonniers au nom de la « sécurité nationale, » a dit le 23 février Alyson Kennedy, la candidate du Parti socialiste des travailleurs à l’élection présidentielle. « La guerre économique des États-Unis contre Cuba n’a pas réussi à renverser la révolution socialiste. Maintenant, les dirigeants US espèrent la miner par d’autres tactiques.
« C’est un bon moment pour intensifier les actions en appui à la révolution cubaine et pour exiger la restitution de la baie de Guantánamo à Cuba et la fin complète de l’embargo des États-Unis, » a affirmé Alyson Kennedy.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Telesur en novembre dernier, la responsable du gouvernement cubain Josefina Vidal a expliqué que « même si un jour la prison était fermée, ce ne serait qu’une solution partielle du point de vue de Cuba. La chose la plus importante est de fermer l’ensemble de l’installation et de rendre ce territoire de Cuba qui reste occupé. »