Parti socialiste des travailleurs (SWP)

Défendons le droit à l’avortement !

Les candidats du SWP se joignent aux manifestations du 2 mars

Dan Fein
le 14 mars 2016

CHICAGO — Le 2 mars, la candidate à la présidence du Parti socialiste des travailleurs Alyson Kennedy a manifesté ici avec des centaines d’autres partisans du droit des femmes de choisir l’avortement. Le même jour, le candidat à la vice-présidence Osborne Hart a participé à un rassemblement semblable à Washington, au moment où la Cour suprême écoutait les plaidoiries dans une procédure d’appel contre une loi limitant sévèrement l’accès à l’avortement au Texas. Les partisans de la campagne du SWP ont distribué une nouvelle déclaration (voir ci-dessous) appelant à une campagne nationale d’actions en défense du droit des femmes de choisir l’avortement et expliquant pourquoi il s’agit d’une lutte du mouvement ouvrier.

Les manifestations ont eu lieu le lendemain des élections primaires tenues dans douze États au cours desquelles la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump ont consolidé leur avance dans la course à l’investiture de leurs partis.

Outre l’hystérie libérale concernant ses points de vue « fascistes », les progrès de Donald Trump ont suscité un vif débat au sein du Parti républicain. Le sénateur Ben Sasse, républicain du Nebraska, a publié une lettre ouverte affirmant que si Donald Trump devient le candidat, « les conservateurs devront trouver une troisième option. »

D’autres républicains ont décidé qu’il valait mieux se joindre à lui. Le 26 février, le gouverneur de New Jersey Chris Christie a appelé à soutenir la candidature de Donald Trump et il est resté à ses côtés le 1er mars lors d’une conférence de presse à la suite de ses victoires du « super mardi. »

La déclaration de Donald Trump à la presse a démontré où résident certains de ses attraits. Il a mis l’accent sur l’emploi, a attaqué l’administration de Barack Obama pour avoir perdu « des millions et des millions d’emplois » et a promis de ramener des emplois industriels aux États-Unis. Hillary Clinton parle de salaires et d’emploi, a-t-il dit, mais elle a longtemps fait partie de l’administration de Barack Obama et du gouvernement. « Elle ne redressera pas la situation dans les quatre prochaines années. »

Il a également fait l’éloge de l’association de planning familial Planned Parenthood, en disant que le groupe avait fait du « très bon travail pour des millions de femmes. »

Les candidats du Parti socialiste des travailleurs ont dit aux manifestants que les travailleurs et les agriculteurs doivent rompre avec tous les partis et politiciens capitalistes. Le SWP encourage les travailleurs à se joindre aux luttes qui renforcent la classe ouvrière dans le monde entier.

Le 27 février, Alyson Kennedy s’est jointe à des dizaines de partisans de la lutte pour libérer Oscar López, qui brandissaient des banderoles et agitaient des drapeaux portoricains à Logan Square à proximité de l’une des plus grandes communautés portoricaines de Chicago.

Les participants de l’action organisée par 34 femmes pour Oscar ont scandé : « Les femmes, les femmes, les femmes pour Oscar ! Nous devons libérer notre compatriote emprisonné ! » Oscar López est emprisonné aux États-Unis depuis plus de 34 ans, dont une grande partie en isolement cellulaire, pour ses actions en faveur de l’indépendance de Porto Rico. Il a été arrêté en 1981 et faussement accusé de « conspiration séditieuse. »

« La campagne du SWP est centrée sur les luttes des travailleurs et ce genre d’action, » a dit Alyson Kennedy aux manifestants. « Afin d’intensifier la lutte pour libérer Oscar López, nous pouvons nous appuyer sur des victoires comme la libération des Cinq Cubains de prisons aux États-Unis en décembre 2014 et leur retour triomphal à Cuba ainsi que la libération d’Albert Woodfox, membre du Parti des panthères noires, incarcéré dans la prison tristement célèbre d’Angola en Louisiane pendant 43 ans. Je ferai connaître cette lutte et construirai les actions internationales du 20 juin pour exiger la libération d’Oscar. »

Le 24 février, Alyson Kennedy et une équipe de partisans ont présenté la campagne du SWP aux travailleurs et aux jeunes qui se sont déplacés pour écouter le candidat présidentiel du Parti démocrate Bernie Sanders à l’Université d’État de Chicago.

Bernie Sanders a blâmé le « capitalisme de collusion » pour expliquer la crise économique que des millions de personnes confrontent aujourd’hui. « Le problème auquel font face les travailleurs n’est pas un « capitalisme de collusion » ou des « capitalistes de connivence, » a expliqué Alyson Kennedy aux participants après le meeting. « C’est ainsi que le capitalisme fonctionne. La dépression économique mondiale que nous vivons aujourd’hui est ce qui arrive lorsque les marges de profit des patrons se rétrécissent. Ils cessent de mettre de l’argent dans les usines et dans la production, et l’économie se contracte. Ils visent nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail et nos droits sociaux et politiques et les attaquent.

« Aucun des politiciens capitalistes n’a de propositions pour modifier cette réalité, a-t-elle dit. Le discours de Bernie Sanders sur l’augmentation des impôts pour le un pour cent n’auront aucun effet.

« Notre classe, la classe ouvrière, doit s’organiser indépendamment des partis des patrons, a dit Alyson Kennedy. Nos syndicats doivent lutter pour un vaste programme de travaux publics pour créer des emplois et construire des choses dont les travailleurs ont besoin : des infrastructures aux écoles, centres médicaux et garderies pour jeunes enfants. Et, à mesure que nous luttons, nous nous transformons, nous devenons des personnes différentes, capables de forger un mouvement révolutionnaire pour prendre le pouvoir politique et construire une nouvelle société.

« Ce sont les conditions de misère et de dépression que les travailleurs confrontent qui alimentent la campagne de Sanders, ainsi que celle de Donald Trump du côté républicain, a-t-elle dit.

« La révolution cubaine est le meilleur exemple de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous nous organisons et luttons, a dit Alyson Kennedy. Les travailleurs et les agriculteurs à Cuba, dirigés par le Mouvement du 26 Juillet de Fidel Castro, ont vaincu la dictature de Batista soutenue par Washington, fait une révolution et pris le contrôle de leur destin. Ils ont lutté et défendu cette révolution pendant 57 ans et continuent de le faire aujourd’hui. »

Au meeting, 27 personnes ont acheté un exemplaire du Militant  et une personne s’est abonnée pour lire plus sur les activités du Parti socialiste des travailleurs et sa campagne électorale.

La déclaration suivante a été publiée le 1er mars par Alyson Kennedy, candidate du SWP à la présidence des États-Unis, et Osborne Hart, candidat du SWP à la vice-présidence.

Déclaration de la campagne du Parti socialiste des travailleurs

Nous nous joignons à ceux qui manifestent le 2 mars à Washington, à Chicago et ailleurs pour défendre le droit des femmes de choisir l’avortement. Cette lutte est dans l’intérêt de tous les travailleurs et agriculteurs.

Le droit de décider si et quand avoir des enfants est un élément essentiel du droit d’une femme de contrôler sa propre vie et pour gagner la pleine égalité sociale, économique et politique. Il est d’une importance cruciale pour briser les divisions entretenues par les employeurs et leur gouvernement et pour unifier la classe ouvrière.

La cause qui est devant la Cour suprême en ce 2 mars, Whole Woman’s Health contre Hellerstedt, conteste une loi réactionnaire du Texas, qui impose des restrictions inutiles et onéreuses à ceux qui procurent des avortements, ce qui a contraint de nombreuses cliniques à travers l’État à fermer. Si la plus haute juridiction confirme ces restrictions, seulement 10 cliniques d’avortements resteront ouvertes.

Il revient aux femmes de décider si et quand elles se font avorter et non au gouvernement, au médecin, à un parent ou à quelqu’un d’autre. C’est une question d’égalité de droit pour les femmes, qui s’appuie sur les gains remportés par la deuxième révolution américaine et codifiés dans « la protection égale devant la loi » garantie par le quatorzième amendement à la Constitution des États-Unis.

Cette lutte est reprise par les femmes et la classe ouvrière à travers le monde. Les classes dirigeantes capitalistes, de l’Allemagne à l’Irlande et dans une grande partie du monde semi-colonial, limitent ou carrément interdisent le droit à l’avortement.

Depuis la nouvelle montée de la lutte pour les droits des femmes dans les années 70 et la décision de la Cour suprême des États-Unis de décriminaliser l’avortement en 1973, les représentants des États et du gouvernement fédéral ont restreint de plus en plus l’accès à l’avortement. Ils l’ont fait en refusant d’en couvrir les frais par l’aide publique ou l’assurance maladie, de raccourcir les délais pour demander un avortement. Ils exigent le consentement des parents ou des consultations et des périodes d’attente obligatoires. Ils imposent des tests ultrason invasifs et exigeants et, comme au Texas, ils exigent que les cliniques répondent aux normes de construction des hôpitaux. Toutes ces restrictions frappent le plus durement les femmes de la classe ouvrière et celles qui vivent dans les zones rurales.

Les travailleurs paient le prix pour les nombreuses années pendant lesquelles les dirigeants syndicaux et les organisations des droits des femmes les plus importantes ont refusé d’organiser une campagne nationale d’actions publiques pour refléter le large soutien qui existe pour le droit des femmes de choisir l’avortement. Ils prétendent au contraire que le fait de soulever la question crée des problèmes et conseillent aux gens d’élire et faire confiance aux politiciens capitalistes qui sont « pro-choix ».

Davantage de travailleurs aujourd’hui cherchent des moyens de lutter pour défendre leurs emplois, leurs vies et leurs niveaux de vie. Les travailleurs de chaînes de restauration rapide agissent pour 15 $ de l’heure et un syndicat. Des actions de rue contre la brutalité policière, depuis Salt Lake City à Council en Idaho, ont contraint les classes possédantes à commencer à freiner leurs flics. Les femmes qui luttent pour défendre le droit à l’avortement trouveront de nombreux alliés prêts à se dresser et à marcher avec elles.

Joignez-vous à nous dans cette lutte !