La déclaration suivante a été émise le 8 juillet par Alyson Kennedy et Osborne Hart, candidats du Parti socialiste des travailleurs pour la présidence et la vice-présidence des États-Unis. Osborne Hart s’est joint aux manifestations contre le meurtre d’Alton Sterling par la police à Baton Rouge, en Louisiane.
Nous exigeons l’inculpation et la poursuite des flics qui ont tué Philando Castile à Falcon Heights, au Minnesota, et Alton Sterling à Baton Rouge, en Louisiane ! Nous encourageons tous les travailleurs et les jeunes à se joindre aux manifestations organisées dans leur région. Là où aucune n’est prévue, appelez-en une. Impliquez votre syndicat. Cette question concerne la classe ouvrière et les syndicats.
Philando Castile, un travailleur dans une cafétéria et un membre du syndicat des Teamsters, était au volant de sa voiture près de St-Paul, au Minnesota, avec sa fiancée Diamond Reynolds et sa fille, lorsqu’ils ont été arrêtés par les flics Jeronimo Yanez et Joseph Kauser sous prétexte que la voiture avait un feu arrière cassé. Les flics ont tiré et l’ont abattu alors qu’il était assis dans sa voiture à l’arrêt.
Alton Sterling vendait des CD à l’extérieur du Triple S Food Mart à Baton Rouge quand les flics Blane Salamoni et Howie Lake sont venus et l’ont immobilisé au sol. Les vidéos montrent qu’un des flics a tiré à plusieurs reprises sur Sterling dans la poitrine.
Comme chaque aspect du soi-disant système judiciaire, la brutalité policière est un élément essentiel des moyens qu’emploient les familles possédantes qui gouvernent ce pays pour protéger leurs intérêts.
Il s’agit d’une question qui confronte la classe ouvrière d’un bout à l’autre du pays. Selon le Washington Post, 1 499 personnes ont été tuées par les flics depuis le 1er janvier 2015. Environ la moitié sont des Caucasiens, la plupart des autres sont Américains africains ou Latinos.
Les Noirs sont tués de façon disproportionnée. Cela découle de la discrimination raciale et de la violence auxquelles les dirigeants ont recourt dans le but de diviser la classe ouvrière.
Depuis le meurtre de Michael Brown à Ferguson, au Missouri, et Eric Garner à New York il y a près de deux ans, les protestations d’un océan à l’autre ont encouragé les travailleurs à s’exprimer.
Les travailleurs sont devenus plus confiants dans leur capacité de se lever et de protester contre la violence policière. Et ce n’est pas seulement dans les grandes villes. Des manifestations ont eu lieu dans de petites villes comme Conseil, en Idaho, où les flics ont tué un éleveur Jack Yantis, et à Seneca, en Caroline du Sud, où les flics ont tué Zachary Hammond.
Alors qu’une marche de protestation contre les assassinats de Alton Sterling et Philando Castille avait lieu à Dallas, un sniper a tiré et tué cinq policiers et en a blessé sept. Cette action n’a rien à voir avec la lutte contre la brutalité policière et elle donne une ouverture aux autorités gouvernementales pour la dénoncer et l’attaquer. La lutte pour la libération des Noirs a payé un lourd prix pour des actions similaires dirigées contre les flics à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
Tout cela se déroule au milieu de la crise économique capitaliste mondiale, pour laquelle il n’y a pas de fin en vue et pendant que les guerres de Washington continuent, de l’Afghanistan à la Syrie et au-delà.
La brutalité policière et les meurtres font partie des efforts déployés par les dirigeants pour nous remettre à notre place. Les dirigeants craignent par-dessus tout la classe ouvrière : des hommes et des femmes de différentes couleurs de peau et nationalités qui se lèvent pour la plus grande de toutes les batailles dans les années à venir, celle qui consiste à reconnaître que nous sommes capables d’organiser et de mobiliser des millions de personnes afin de mettre fin à la dictature du capital en prenant le pouvoir politique de leurs mains et de reconstruire la société sur la base de la solidarité humaine afin de satisfaire les besoins humains et non les profits privés.