OZONE PARK, N.Y. — Des manifestations ont eu lieu ici immédiatement après les meurtres par balles du 13 août de Maulama Akonjee, un imam, et son ami Thara Uddin. Ces assassinats sont largement considérés comme des meurtres de sang-froid dirigés contre les musulmans.
Les images d’une caméra de surveillance montrent qu’un homme armé a approché par-derrière les deux hommes nés au Bangladesh après qu’ils ont quitté la prière du midi à la mosquée Al-Furgan Jame Masjid, puis les a abattus de balles dans la tête. La police a signalé que l’assaillant n’avait pas touché aux 1 000 $ que Maulama Akonjee portait sur lui.
À mesure que la nouvelle des meurtres s’est répandue, une foule s’est rassemblée sur les lieux.
Le lendemain, des membres de la congrégation se sont réunis à l’extérieur de la mosquée, ainsi que des résidents du quartier et d’autres personnes venant de toute la région métropolitaine, pour exprimer leur indignation face aux meurtres et apporter leur solidarité à la communauté bangladaise.
L’organisateur du Parti socialiste des travailleurs à New York Norton Sandler a parlé avec les personnes présentes et a distribué une déclaration intitulée « Cessez les attaques contre les musulmans et les mosquées ! » émise par Jacob Perasso, le candidat du SWP au Sénat pour l’État de New York.
« Ce n’était pas un vol, a dit Nazim Uddin au Militant. Les choses se sont empirées dernièrement, il y a plus de harcèlement et de menaces. Des gens passent dans le quartier et crient de leur voiture aux personnes âgées vêtues de vêtements traditionnels. Ils les appellent les « têtes de serviettes » ou « Taliban ». Quelques fois ils leur crachent dessus. »
« Ils ont abattu l’imam Akonjee et Thara Uddin comme s’ils étaient des animaux, » a dit Millat Uddin, qui va régulièrement à la mosquée et qui est actif dans la communauté d’Ozone Park. « Ici, nous avons une communauté avec toute sorte de gens, de races différentes et de nationalités différentes, qui vivent ensemble. Ils tentent de perturber la paix dans la communauté. »
Plus de 1 000 personnes ont assisté aux funérailles des deux hommes le 15 août.
Quelques-uns dans la foule portaient des affiches avec les inscriptions : « Les vies des musulmans comptent » et « Nous voulons la justice »
Jewel Chowdhury, un dirigeant de l’Association Jalalabad, un groupe de la communauté bangladaise, a pris la parole pour les familles. Il a critiqué les services de police de la ville de New York pour avoir donné « des messages contradictoires » et « semé la confusion » dans la communauté. Ils se référaient aux déclarations de quelques policiers prétendant qu’il n’y a aucune raison de croire que les deux hommes ont été tués parce qu’ils étaient musulmans, et que cela pourrait provenir d’une présumée dispute entre « musulmans et Latinos. »
Le « crime » des deux hommes était qu’ils « étaient immigrants, membres d’une minorité et bien sûr musulmans, » Jewel Chowdhury a dit à la foule.
Le 15 août, la police a porté des accusations de meurtre contre Oscar Morel, âgé de 35 ans, en lien avec les assassinats.
C’est l’attaque la plus récente et la plus meurtrière contre les musulmans à New York. Le conducteur de taxi Nur Nabi a été poignardé lorsqu’il quittait la mosquée dans le quartier de Parkchester, dans le Bronx, en août 2013. En décembre dernier, Sarker Haque a été battu dans son magasin à Astoria, Queens, par un homme disant qu’il allait « tuer des musulmans. »
Au mois de janvier, deux jeunes hommes qui criaient « EI ! EI ! » ont battu Mujibur Rahman, un homme né au Bangladesh, alors qu’il ramenait sa nièce de l’école à la maison dans le quartier de Parkchester. Mohammed Atique Ashraf, coiffé d’un bonnet de prière blanc, a été attaqué le 18 juin alors qu’il se dirigeait vers une mosquée dans Parkchester. Lors d’une manifestation contre l’attaque sur Achraf, Mohammed Mujumder un militant communautaire a dit au poste de radio News12 The Bronx qu’il y avait eu six incidents semblables depuis le mois de décembre.
Seth Galinsky a contribué à cet article