La déclaration suivante a été faite le 7 septembre par Alyson Kennedy, candidate du Parti socialiste des travailleurs (SWP) à la présidence des États-Unis.
Nous soutenons le quart-arrière Colin Kaepernick de l’équipe des 49ers de San Francisco et les autres athlètes qui soutiennent la lutte contre la brutalité policière et les discriminations racistes en refusant de se lever quand l’hymne national est joué dans les événements sportifs. Ils méritent la solidarité des travailleurs.
L’action de Kaepernick reflète l’impact des récentes manifestations qui ont eu lieu dans les grandes et petites villes du pays contre les meurtres commis par la police. Elle renforce ces combats, de Bâton Rouge en Louisiane à Chicago et New York ; de Fresno en Californie à Council dans l’Idaho.
« Il y a des injustices qui sont commises, » a dit Eric Reid, le co-équipier de Kaepernick après s’être agenouillé avec lui pendant l’hymne national le 1er septembre. Je voulais seulement lui montrer que je le soutenais et je sais qu’il y a d’autres personnes dans ce pays qui éprouvent le même sentiment. »
Ils s’appuient sur l’héritage de Muhammad Ali, le champion du monde poids lourd de boxe qui a été poursuivi pour avoir refusé d’être recruté pour combattre au Vietnam en 1967. « Ma conscience ne me permet pas d’aller tirer sur mon frère, » avait-il dit à l’époque, « ou sur des gens plus foncés ou sur quelques pauvres affamés dans la boue pour la grosse et puissante Amérique. Et leur tirer dessus pour quoi ? Ils ne m’ont jamais appelé « nègre ». »
Ils rappellent le salut du poing levé des « Black power » fait par les coureurs médaillés olympiques Tommie Smith et John Carlos, pendant l’écoute de l’hymne américain lors des Jeux olympiques de 1968. « Il est impliqué dans un mouvement, » a dit John Carlos à propos de Kaepernick la semaine dernière. « Il a sauté dans l’arène de l’histoire humaine. »
Les dirigeants capitalistes essaient d’utiliser le respect généralisé qu’inspirent les athlètes, que ce soit dans les Jeux olympiques, le football professionnel ou d’autres sports, pour promouvoir l’idée que tous les Américains ont des intérêts communs et pour susciter l’appui patriotique à leurs guerres impérialistes.
La position courageuse du Kaepernick est à l’opposé du lien étroit qui existe entre les propriétaires de la Ligue nationale de football et la hiérarchie militaire de Washington. Le département de la Défense a dépensé plus de 6,8 millions de dollars ces dernières années pour battre le tambour pour la machine de guerre de Washington pendant les matchs de la Ligue nationale de football, depuis la présence de membres de l’armée pour chanter l’hymne national jusqu’à la fourniture de drapeaux américains géants qui se déploient sur le terrain lors d’événements sportifs. Les Buccaneers de Tampa Bay envoient régulièrement des membres de l’équipe à la base aérienne MacDill pour y rencontrer les dirigeants du Commandement central américain qui dirige les guerres de Washington au Moyen-Orient depuis son quartier général, là-bas.
Ceux qui critiquent Kaepernick disent que ses actions « sèment la discorde. » En réalité, elles aident à motiver et à unifier les travailleurs, ce qui les rend plus confiants pour lutter face aux attaques des dirigeants capitalistes contre la classe ouvrière ici et partout dans le monde.