Manifestations pour défendre le droit des femmes de choisir l’avortement

Jacquie Henderson
le 27 février 2017

SAINT-PAUL, Minnesota — Des milliers de personnes se sont rassemblées ici le 11 février devant les bureaux de Planned Parenthood en réponse aux manifestations coordonnées dans tout le pays pour attaquer le droit des femmes à l’avortement et exiger la fin du financement de l’organisation. Le rassemblement en opposition à l’avortement a attiré près de 500 manifestants.

À 8 h, soit une heure avant le début des manifestations opposées, les rues autour de la clinique ont commencé à se remplir de centaines de partisans portant des pancartes avec les inscriptions : « Je défends Planned Parenthood, » « Maintenons l’avortement légal » et d’autres slogans sur des écriteaux faits à la main.

Une coalition de groupes opposés à l’avortement a organisé plus de 200 rassemblements autour du pays le 11 février, pour demander au gouvernement fédéral de mettre fin aux remboursements à Planned Parenthood pour les services couverts par Medicaid tels que la contraception, le dépistage du cancer et d’autres soins de santé. Le président Donald Trump a dit qu’il appuierait une telle mesure. Le financement fédéral est interdit dans le cas de presque tous les avortements depuis 1976. Le Congrès a confirmé cette interdiction depuis lors à chaque année.

Donald Trump a rétabli l’interdiction de financement par le gouvernement américain des organisations internationales qui offrent des avortements ou des renseignements sur comment en obtenir un. À titre de gouverneur de l’Indiana, le vice-président Mike Pence a été parmi les premiers à promouvoir les lois des États limitant l’accès à l’avortement.

Dans de nombreuses villes, les défenseurs du droit des femmes de choisir l’avortement ont surpassé en nombre les manifestants contre Planned Parenthood. Ils étaient jusqu`à dix fois plus nombreux à quelques endroits.

« Il est important que tous s’opposent aux attaques contre les droits des femmes, » a dit au Militant Robyn Sellman, âgée de 25 ans et membre de l’Organisation nationale des femmes (NOW) de Saint-Paul-Est. « C’est génial qu’autant de gens se soient rassemblés pour agir sur cette question. Cela démontre ce que nous pouvons accomplir lorsque nous nous organisons pour défendre nos droits. »

Cette manifestation a été construite de bouche à oreille, sur les réseaux sociaux et par des organisations comme NOW. Des étudiantes membres de groupes de femmes dans des universités de la région se sont réunies sur leurs campus et ont utilisé ensemble le transport en commun avec leurs pancartes pour se joindre à la manifestation.

David Rosenfeld, le candidat du Parti socialiste des travailleurs à la mairie de Minneapolis, a participé à la manifestation. « Le mouvement ouvrier et tous les travailleurs ont un intérêt vital dans la lutte pour s’opposer aux attaques contre Planned Parenthood et à la multitude de lois des États qui restreignent l’accès à l’avortement, » disait la déclaration que lui et ses partisans ont distribuée.

À New York, quelque 300 personnes ont manifesté de l’autre côté de la rue face à la clinique Planned Parenthood à Manhattan en scandant « Leur corps, leur choix, » « Financez Planned Parenthood » et « L’avortement est un soin de santé, les soins de santé sont un droit. » Une trentaine ou quarantaine d’opposants aux droits à l’avortement ont manifesté de l’autre côté de la rue.

De nombreux contre-manifestants se sont alors joints à un rassemblement de quelques milliers de personnes en défense de Planned Parenthood tout près, au parc Washington Square. Les représentants de la clinique avaient exhorté les partisans à se rassembler loin de la clinique, en disant qu’ils ne voulaient pas que leurs patientes voient le « chaos » à l’extérieur.

« Le droit de choisir l’avortement, de contrôler notre propre corps est fondamental pour l’égalité des femmes. Les administrations des Partis démocrate et républicain l’ont attaqué dès qu’il a été décriminalisé en 1973, » a dit Sara Lobman, une travailleuse du rail membre du Parti socialiste des travailleurs, lorsqu’elle a pris la parole à la manifestation à l’extérieur de la clinique. « Le jugement de la Cour suprême Roe contre Wade s’est basé sur les droits du médecin. Mais, c’est le droit de la femme et ce droit devrait recevoir une protection égale devant la loi comme garantie par le quatorzième amendement, » a-t-elle dit sous les applaudissements. « Nous avons besoin de descendre dans les rues pour défendre les droits des femmes dans chaque État et ne pas compter sur les démocrates. »

À San Jose, en Californie, des milliers de personnes ont pris la rue près de la clinique de Planned Parenthood pour exprimer de façon impressionnante leur soutien aux droits des femmes à l’avortement. Elles brandissaient des pancartes et applaudissaient lorsque les voitures passaient en klaxonnant pour démontrer leur appui. Leur nombre était très supérieur à celui du groupe opposé à l’avortement qui faisait du piquetage à l’extérieur de la clinique.

« Une femme ne peut se dire libre si elle ne peut choisir quand devenir mère ou non, » disait une des pancartes écrites à la main et brandies bien haut à la marche et au rassemblement qui a suivi la manifestation près de la clinique.

Les oratrices se sont penchées sur les services de santé importants qu’offre Planned Parenthood aux travailleurs et aux jeunes, qui n’auraient pas accès aux soins de santé sans cette organisation.

La mobilisation a été organisée par STAND de San Jose. « Nous savons que du point de vue des statistiques, rendre l’avortement illégal ne signifie pas que les femmes n’auront pas d’avortements, mais cela met fin aux avortements sécuritaires, » a dit Rosa Warren, une fondatrice du groupe, au journal San Jose Mercury News.

Près de là, à Redwood City et à San Francisco, les manifestants qui soutenaient l’avortement légal ont également surpassé en nombre les opposants.

Il y a eu des rassemblements semblables pour soutenir le droit des femmes à l’avortement et défendre Planned Parenthood dans plus de 100 villes à travers le pays.

Naomi Craine à New York et Betsey Stone en Californie ont contribué à cet article.