Oscar López est libre ! Porto Rico doit être libre !

Une délégation du Parti socialiste des travailleurs se joint à la célébration

Seth Galinsky
le 29 mai 2017

Après 36 ans dans les prisons américaines, victime d’un coup monté pour avoir lutté pour l’indépendance de Porto Rico, Oscar López est maintenant libre et parle à des milliers de personnes le 17 mai à San Juan à une célébration de sa libération.

Une équipe de correspondants du Militant, composée d’Osborne Hart, candidat du Parti socialiste des travailleurs à la mairie de New York, Martín Koppel et Linda Joyce, sont à Porto Rico pour offrir leur solidarité et couvrir les événements de la journée. Il s’agit notamment de sa première conférence de presse, d’une caravane de voitures qui traverse la ville, d’un concert de célébration et de son premier discours aux peuples de Porto Rico et du monde.

Oscar López s’envolera à Chicago le lendemain où, comme jeune adulte, il a lutté entre autres pour les droits des Portoricains. Il parlera dans le parc Humboldt et ailleurs. L’équipe du Parti socialiste des travailleurs fera du porte à porte à San Juan, parlera avec des travailleurs, rencontrera des combattants syndicaux et s’entretiendra avec les étudiants qui protestent contre la réduction d’un tiers du budget de l’Université de Porto Rico.

Lorsque López retournera, cette équipe rejoindra sa caravane le 20 mai pour une journée complète d’activités à San Sebastián, où il a grandi.

Avant de partir pour Porto Rico, Osborne Hart a souligné dans une déclaration écrite : « Bienvenue à la maison, Oscar ! Nous sommes impatients de lutter côte à côte pour défendre les travailleurs du monde entier.

« C’est une victoire non seulement pour les gens de Porto Rico, mais aussi pour les travailleurs aux États-Unis.

« Nous disons : Fin à la domination coloniale US de Porto Rico ! Travailleurs aux États-Unis et travailleurs portoricains : même ennemi, même combat ! Suivons l’exemple de la révolution cubaine ! L’indépendance n’est pas accordée, il faut se battre pour l’obtenir ! »

Oscar López continuera à New York, à la baie de San Francisco et à Philadelphie, et comparaîtra le 19 juin devant l’audience des Nations unies sur la décolonisation. Il se prononcera dans le cadre de la lutte qui se déroule contre le pillage continu des ressources et du peuple de Puerto Rico par l’impérialisme US.

Également le 17 mai, la juge de district US Laura Taylor Swain, tient la première audience sur le dépôt de bilan par le régime colonial, qui fait face à une dette de 74 milliards de dollars envers les détenteurs d’obligations, assoiffés de profits et 49 milliards de dollars aux caisses de retraite des travailleurs.

La procédure de faillite est utilisée pour renforcer les mesures anti-ouvrières appliquées par le gouvernement portoricain sur ordre du Conseil de supervision financière et de gestion pour Porto Rico.

Le Conseil a été nommé l’an dernier par le président Barack Obama suite à l’adoption par le Congrès, avec le soutien des partis démocrate et républicain, de la loi Promesa. La Junte, comme le Conseil est connu à Porto Rico, dispose d’un pouvoir dictatorial sur le budget et les finances du gouvernement de Porto Rico, ainsi que sur les mesures économiques que prend celui-ci.

En 2000, la dette brute de Porto Rico s’élevait à 23,8 milliards de dollars US. En 2006 elle s’élevait à presque 40 milliards.

La dette a crû à plus de 72 milliards de 2006 à 2015 pendant la crise capitaliste mondiale, exacerbée sur l’île à cause de l’exploitation coloniale. Le gouvernement a fait des emprunts et a vendu encore plus d’obligations, non pas pour investir dans les infrastructures et créer des emplois, mais largement pour essayer de continuer les paiements des intérêts et du principal des anciens emprunts et obligations. À titre de comparaison, les obligations de Détroit s’élevaient à 18 milliards de dollars lorsque la ville a déclaré faillite en 2013.

En même temps, le produit intérieur brut de Porto Rico a chuté de 18 pour cent et des entreprises pharmaceutiques et d’autres entreprises privées ont fermé.

Les entreprises financières capitalistes les plus traditionnelles ont vendu leurs obligations, craignant que l’économie de la colonie, en chute libre, menace leur capacité à continuer à amasser des bénéfices. Des fonds spéculatifs se sont jetés sur ces obligations, payant parfois seulement 12 pour cent de leur valeur nominale. Mais ils exigent toujours leur remboursement plein et entier, en plus des intérêts.

Le gouvernement a intensifié le saignement des travailleurs et agriculteurs afin de rembourser la dette. Depuis 2006, il a licencié 30 000 fonctionnaires, augmenté l’âge de la retraite, fermé des écoles, augmenté les taxes sur les ventes à 11,5 pour cent, un taux plus élevé que celui de n’importe quel État des États-Unis, réduit brutalement les pensions de retraite, et gelé les salaires des fonctionnaires. Cette année il y a déjà eu des réductions encore plus importantes des pensions de retraites et plus de licenciements. Le gouvernement colonial vient d’annoncer qu’il va fermer définitivement quelque 180 écoles publiques afin de mettre de côté de l’argent pour les détenteurs d’obligations.

En 2015, le revenu annuel moyen à Porto Rico était de 18 626 $ US, représentant seulement 45 pour cent de celui de l’État de Mississippi, l’État le plus pauvre des États-Unis. Des travailleurs et des cadres ont massivement fui l’île.

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