Le 26 juillet, Washington a augmenté la pression contre le gouvernement vénézuélien du président Nicolás Maduro en imposant des sanctions à 13 responsables du gouvernement, de l’armée et de la compagnie pétrolière publique, y compris le gel de leurs biens aux États-Unis et l’interdiction de voyager dans le pays.
Cette mesure arrive au milieu d’une crise politique de plus en plus grande, quatre jours avant le vote du 30 juillet appelé par le président Maduro pour sélectionner les membres d’une assemblée constituante.
Pendant ce temps, les forces d’opposition pro-impérialistes regroupées dans la Table-ronde de l’Unité démocratique (MUD) ont appelé à une grève nationale de 48 heures commençant le 26 juillet et à une manifestation de masse dans la capitale Caracas le jour du vote si le gouvernement refuse de remettre ou d’annuler l’élection. Les forces d’opposition soutiennent que l’appel au vote de Maduro est une manœuvre pour ne pas tenir compte de l’Assemblée nationale élue, dont elles ont obtenu le contrôle en 2015.
Depuis que l’opposition a intensifié ses manifestations provocatrices en fermant des voies de circulation et en lançant des mortiers et des cocktail Molotov contre la police et la garde nationale, plus de 100 personnes sont mortes, dont des opposants et des partisans du gouvernement, de simples spectateurs, ainsi que des membres de la police et de la garde nationale,. Certains au sein de l’opposition ont fait le serment d’organiser des manifestations violentes jusqu’à ce que Maduro démissionne, d’autres préfèrent des négociations en vue d’une « transition ».
Les travailleurs ont été particulièrement touchés par les pénuries de nourriture et d’autres produits de base. Plusieurs produits ne sont disponibles que sur le marché noir à des prix allant de quatre à vingt fois le prix légal, très au-delà de ce que beaucoup de travailleurs peuvent se permettre.
Les États-Unis menacent d’imposer de nouvelles sanctions
Les menaces de l’administration Trump d’ajouter « tambour battant » de nouvelles sanctions contre le gouvernement vénézuélien, dont une possible suspension des importations de pétrole du Venezuela, se sont heurtées à une certaine prudence dans les cercles de direction US et de la part de dirigeants de l’opposition au Venezuela. Ils ont exprimé des craintes que ces mesures puissent entraîner un effondrement de l’économie du pays et une crise plus profonde.
Le Venezuela a les plus grandes réserves de pétrole au monde et est le troisième fournisseur de brut et d’autres produits pétroliers aux États-Unis. Citgo, qui appartient à la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne PDVSA, possède plus 6 000 stations d’essence, trois raffineries, 50 terminaux pétroliers aux États-Unis, avec 46 000 travailleurs.
Même avec une chute estimée à 18 pour cent du produit national brut du pays en 2016, le gouvernement Maduro a continué à faire des paiements sur la dette nationale de 120 milliards de dollars à des porteurs d’obligations étrangers.
Maduro et le gouvernement du Parti socialiste unifié du Venezuela n’ont mis de l’avant aucune perspective de lutte pour que les travailleurs puissent faire avancer leur conscience de classe sur la voie de la lutte des travailleurs et des agriculteurs pour renverser le régime capitaliste et prendre le pouvoir politique. Ils disent plutôt que pour résoudre le conflit de plus en plus violent et « approfondir la révolution bolivarienne, » il faut réécrire la constitution.
Par contre, aller de l’avant avec le vote du 30 juillet pourrait entraîner une escalade de la polarisation et du conflit et ouvrir la voie à un bain de sang, alors que les forces de l’opposition poursuivent les manifestations violentes dans les rues et demandent aux forces armées de rompre avec Maduro et de restaurer « l’ordre constitutionnel. » Certains anciens officiers supérieurs des forces armées et des représentants du gouvernement ont exhorté Maduro à envisager de reporter le vote.
Le général Alexis López Ramírez, un partisan de Maduro pendant longtemps, a démissionné le mois dernier en raison de son opposition à la tenue du vote.
Des millions de travailleurs qui ont soutenu le gouvernement sont devenus mécontents. Au même moment, ils ne sont pas joints à la Table ronde, qui, le savent-ils par expérience, ne défend que les intérêts des riches propriétaires.
L’ancien président espagnol Luis Rodríguez Zapatero s’est réuni au Venezuela le 24 juillet avec des dirigeants de l’opposition pour tenter de soutenir un dialogue avec Maduro dans le but de reporter l’élection à l’Assemblée constituante.
Défendre la souveraineté du Venezuela
Le gouvernement cubain a systématiquement défendu le droit du peuple vénézuélien de prendre ses propres décisions sans ingérence de l’impérialisme américain ou des régimes capitalistes dans la région.
« Cuba appelle au respect absolu de la souveraineté et de l’auto-détermination de la République bolivarienne du Venezuela, » a soutenu José Ramón Machado, deuxième secrétaire du Comité central du Parti communiste cubain, à la foule de Pinar del Rio le 26 juillet lors de la célébration du début de la révolution cubaine en 1953.
« Ceux qui essaient de donner des leçons sur la démocratie et les droits de la personne de loin, tout en encourageant la violence et le terrorisme, devraient cesser de s’ingérer dans les affaires du Venezuela, a-t-il poursuivi. Il appartient au peuple et au gouvernement bolivariens de surmonter leurs difficultés sans ingérence étrangère dans leurs affaires internes. »
« Les travailleurs ici et dans le monde entier devraient suivre l’exemple internationaliste prolétarien de Cuba, » a maintenu Margaret Trowe, candidate du Parti socialiste des travailleurs à la mairie à Albany, dans une déclaration publique le 19 juillet. « Le Parti socialiste des travailleurs dit : Non à l’ingérence des États-Unis au Venezuela ! Non aux sanctions économiques et à l’interférence de Washington dans les affaires intérieures du peuple vénézuélien ! »