Le gouvernement U.S. n’a pas « l’autorité morale » pour critiquer Cuba

L’ONU rejette l’embargo U.S. contre Cuba par un vote de 191 contre 2

Osborne Hart
le 20 novembre 2017

NATIONS UNIES — Pour la vingt-sixième année consécutive, l’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement le 1er novembre pour exiger « la levée du blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba. » Cette année, le vote a été de 191 voix contre 2. Seuls les gouvernements des États-Unis et d’Israël ont voté contre la résolution. L’année dernière, ils s’étaient abstenus.

Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez, a dit à l’Assemblée que même avant que les travailleurs cubains ne renversent le dictateur Fulgencio Batista en 1959, tous les présidents américains pendant 100 ans ont cherché à « dominer et exercer l’hégémonie sur Cuba. »

L’ambassadrice U.S. Nikki Haley a répété plusieurs vieilles calomnies contre la révolution cubaine et ses dirigeants. Elle a affirmé que le peuple cubain a été « privé de ses droits humains et de ses libertés fondamentales. » Elle a affirmé que le gouvernement révolutionnaire « perturbe des assemblées pacifiques, qu’il censure les journalistes indépendants et manipule l’économie de sorte que seul le gouvernement en profite. » Et elle a soutenu que le but de l’agression U.S. était d’aider le peuple cubain à « pouvoir un jour choisir son propre destin. »

« Il est vrai que nous sommes presque les seuls à nous opposer à cette résolution annuelle, » a-t-elle constaté . Elle a clairement indiqué que les dirigeants des États-Unis se soucient peu de ce que les autres gouvernements pensent.

« Soyons honnêtes, a-t-elle ajouté. Cette assemblée n’a pas le pouvoir de mettre fin à l’embargo U.S. […] Seul le Congrès des États-Unis le peut. »

« Les États-Unis n’ont pas la moindre autorité morale pour critiquer Cuba, a répondu Bruno Rodríguez. Le représentant des États-Unis a parlé au nom du chef d’un empire qui est responsable de la plupart des guerres en cours sur la planète aujourd’hui […] et est le facteur décisif de l’instabilité mondiale. »

Bruno Rodríguez a noté que dès les premiers jours de la révolution, Washington a cherché à la renverser. Il a cité un mémorandum daté du 6 avril 1960 du département d’État U.S. intitulé : « Le déclin et la chute de Castro. » Le mémorandum soulignait les objectifs de la guerre économique de Washington contre la révolution cubaine. Il affirmait que l’embargo économique « provoquerait la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. »

Nikki Haley a critiqué l’administration de Barack Obama pour s’être abstenue lors du vote l’année dernière. L’abstention a suivi le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba. Les travailleurs cubains ont fait preuve d’une détermination inébranlable qui a empêché la guerre économique U.S. de réussir contre eux. Obama avait été forcé d’admettre que Washington devait changer de tactique dans ses efforts continus pour faire tomber la révolution socialiste de Cuba.

Bien sûr, a souligné Bruno Rodríguez, l’administration Obama a refusé de mettre fin à l’embargo. Washington n’a jamais admis que l’embargo était « une violation flagrante, massive et systématique des droits de la personne des Cubains, a-t-il dit, et il n’a pas renoncé à l’objectif de subjuguer notre peuple. »

En juin, Washington a rétabli l’interdiction de certains voyages « de peuple à peuple » à Cuba qui avaient été levée par l’administration Obama. Et l’administration de Donald Trump a limité encore davantage le peu de commerce entre les États-Unis et Cuba qui avait été permis quand les relations diplomatiques ont été rétablies par les deux gouvernements. La plupart des changements de l’administration Obama restent en place.

Histoire de mensonges et d’agression

« La politique annoncée par le président Trump le 16 juin n’est pas nouvelle ; c’est la même vieille politique, a affirmé Bruno Rodríguez. Cela a été une histoire de mensonges et d’agression. »

Sous prétexte de prétendues « attaques acoustiques » à l’encontre du personnel diplomatique américain à La Havane, pour lesquelles il n’a présenté aucun élément de preuve et admet en même temps que le gouvernement cubain n’en est nullement responsable, le département d’État a rappelé la plupart de ses employés à La Havane et a cessé d’accorder des visas aux Cubains qui veulent émigrer ou visiter les États-Unis. Au même moment, il a ordonné l’expulsion de la plupart du personnel diplomatique cubain aux États-Unis.

Les fausses accusations sur les « attaques acoustiques » sont un prétexte politique pour « intensifier le blocus, » a soutenu Bruno Rodríguez.

Nikki Haley a prétendu que le vote de l’ONU, qui a rejeté presque à l’unanimité la guerre économique de Washington contre le peuple cubain, n’est que du « théâtre politique. »

Bruno Rodríguez a donné de nombreux exemples de comment l’assaut économique par les dirigeants U.S. affecte directement la vie des Cubains. Il a souligné en particulier l’impact sur les importations et exportations de médicaments et d’appareils médicaux.

Medicuba a tenté d’acheter d’une compagnie allemande un appareil qui permet de diagnostiquer le cancer de la prostate. Mais les représentants de la compagnie ont répondu qu’ils ne pouvaient satisfaire cette commande en raison de l’embargo U.S.

« Le peuple cubain ne renoncera jamais à la construction d’une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et stable, » a ajouté Bruno Rodríguez.

Après le vote, il a salué des centaines de partisans de la révolution cubaine qui s’étaient rassemblés pour célébrer à l’extérieur de la mission cubaine aux Nations unies.