Les récentes attaques organisées par le Hamas le long de la frontière Israël-Gaza, comme les tentatives concertées des dirigeants contre-révolutionnaires d’Iran de déployer leurs forces militaires et celles de leurs alliés du Hezbollah dans une zone leur permettant de frapper Israël, reflètent à quel point la question juive est au centre des conflits au Moyen-Orient aujourd’hui. Cette question comprend le droit d’Israël d’exister comme un lieu de refuge pour les Juifs au milieu d’une crise économique capitaliste mondiale et d’une crise politique qui nourrit de nouvelles vagues de haine des Juifs.
Dans ses efforts pour défendre les intérêts des dirigeants impérialistes US, l’administration de Donald Trump travaille aussi bien avec les dirigeants israéliens que les régimes arabes sunnites de la région pour repousser les avancées récentes de Téhéran et parvenir à un accord entre le gouvernement israélien et les responsables palestiniens.
Le Hamas a mobilisé des combattants et résidents de Gaza pour mener des actions provocatrices contre la frontière israélienne grandement fortifiée. Il a consciemment fait croire à des participants qu’ils pouvaient le faire sans risquer de réaction de la part des Israéliens. Mais le premier ministre du Hamas, Yahya Sinwar, a exposé les véritables objectifs de ses actions : « Nous allons abattre cette frontière et allons leur arracher le cœur du corps. » Depuis le 30 mars, quelque 116 Palestiniens ont été tués, le plus souvent par des tirs de l’armée israélienne.
Beaucoup de journalistes de la presse libérale US ont faussement prétendu que c’est la décision de l’administration Trump de déplacer l’ambassade US à Jérusalem qui est à l’origine des confrontations. Ils ont aussi enjolivé le caractère provocateur des actions organisées par le Hamas. « Las de se battre, le Hamas donne une chance aux protestations pacifiques, » a titré le New York Times du 16 avril.
Depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007, des milliers de personnes sont mortes à cause de cette stratégie, qui consiste à sacrifier des vies palestiniennes au cours de provocations qui suscitent une réponse brutale de Tel Aviv. La stratégie du Hamas est de gagner la compassion et le soutien de l’opinion publique bourgeoise dans l’objectif de détruire Israël et expulser le peuple juif de la région.
Les dirigeants capitalistes en Égypte et en Israël ont maintenu un quasi blocus de Gaza, créant de graves pénuries qui sont ressenties le plus fortement par les travailleurs.
Après que le Hamas a dirigé plusieurs assauts à la frontière israélienne qui ont conduit au meurtre de plus de 60 Palestiniens le 14 mai, le gouvernement égyptien a pressé le Hamas de cesser ses actions. Le Hamas a rapidement consenti à le faire, en échange de l’ouverture par le Caire d’un poste frontalier et de la livraison d’aide. Les responsables du gouvernement égyptien ont laissé miroiter la promesse d’une aide supplémentaire à Gaza pour encourager le groupe réactionnaire Hamas à négocier avec Tel Aviv.
Le gouvernement égyptien a renforcé ses liens avec Tel Aviv, en ouvrant son espace aérien aux frappes aériennes israéliennes contre les forces islamistes qui opèrent dans le désert du Sinaï et contre les trafiquants d’armes à Gaza.
Washington recherche un accord de paix
L’administration Trump pousse le Caire, les monarques saoudiens et ses autres alliés dans la région à faire pression sur les autorités palestiniennes pour que celles-ci acceptent de négocier avec Tel-Aviv.
Les politiciens capitalistes israéliens spéculent abondamment sur le prochain plan de paix que proposerait l’administration Trump et sur la localisation possible d’une capitale palestinienne à Jérusalem-Est. Yair Lapid, chef du parti d’opposition israélien Yesh Atid, a affirmé que le plan américain, qui devrait être annoncé en juin, inclurait le quartier d’Abu Dis comme site de la capitale d’un État palestinien.
À une réunion d’urgence du 17 mai de la Ligue arabe, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a demandé à tous les États membres de retirer leur ambassadeur des États-Unis après l’ouverture de la nouvelle ambassade des États-Unis. Jusqu’à présent, aucun des 22 membres du bloc ne l’a fait.
Depuis des années, bon nombre de ces gouvernements ainsi que les dirigeants iraniens se présentent comme les défenseurs des droits des Palestiniens. Ils utilisent leur « soutien » démagogique aux Palestiniens pour détourner l’attention de l’exploitation de classe chez eux et renforcer la domination de la classe capitaliste.
Les dirigeants iraniens, leur allié du Hezbollah et les dirigeants du Hamas prétendent faussement que les conflits dans la région découlent de l’existence d’Israël. En réalité, ces affrontements sont alimentés par la concurrence et l’intervention impérialistes ainsi que par la rivalité entre les dirigeants capitalistes de la région pour les profits et l’influence.
Les dirigeants juifs ont déclaré l’État d’Israël sur le sol palestinien en 1948 suite à l’Holocauste par le régime nazi en Allemagne qui avait massacré plus de six millions de Juifs, facilité par le refus de Washington et de Londres d’autoriser toute immigration juive significative. Les dirigeants israéliens ont consolidé leur État au cours d’une série de guerres dévastatrices contre les dirigeants arabes voisins.
Une déclaration du Parti socialiste des travailleurs publiée en décembre dernier, disponible sur le site web du Militant, explique qu’il n’y a qu’une seule voie en avant pour les travailleurs du Moyen-Orient : que les régimes rivaux reconnaissent à la fois Israël et un État palestinien indépendant. C’est en suivant ce cours, poursuit le document, que les travailleurs peuvent « défendre leur espace pour s’exprimer, s’organiser et pour commencer à redresser l’héritage souillé de sang de la domination impérialiste et de l’exploitation capitaliste. »
La déclaration ajoute que cela inclut « une oppression nationale et coloniale sans pitié à travers les pays arabes et musulmans, ainsi que les crimes du génocide de l’holocauste, les pogroms meurtriers qui l’ont précédé à travers l’Europe centrale et de l’Est et la Russie, ainsi que la réalité toujours vivante de la haine des Juifs dans le monde capitaliste aujourd’hui marqué par la crise. »
Les États-Unis élargissent les sanctions contre l’Iran
Washington dit qu’il réimposera des sanctions contre l’Iran suite à sa décision de se retirer de l’accord conclu en 2015 entre l’administration de Barack Obama, Téhéran et les gouvernements chinois, français, allemand, russe et britannique. Cet accord avait réduit les sanctions en échange de restrictions sur le programme d’armement nucléaire de Téhéran.
Le secrétaire d’État Mike Pompeo a annoncé le 21 mai que l’administration US envisageait d’élargir les sanctions contre les dirigeants iraniens, dans le cadre des efforts déployés par la Maison-Blanche pour forcer Téhéran à accepter de nouvelles restrictions plus durables. Avant tout, les impérialistes américains veulent mettre un terme à l’influence croissante des dirigeants iraniens dans la région qui provient de son intervention dans les guerres en Syrie et en Irak.
Mike Pompeo a déclaré que Washington imposerait à l’Iran « les sanctions les plus sévères de l’histoire. » L’effet des actions de Washington touchera le plus durement les travailleurs, qui portent également le fardeau mortel d’avoir à servir de chair à canon pour les guerres menées par la classe dominante iranienne