Aidez le Militant à renverser la censure continuelle dans les prisons de la Floride

Seth Galinsky
le 29 octobre 2018

Le 15 octobre, le Militant  a interjeté appel auprès du comité de révision de la littérature du Département correctionnel de la Floride de la plus récente interdiction du journal par les autorités pénitentiaires.

Des responsables de la prison d’État de la Floride à Raidford ont allégué que des articles sur la lutte contre l’isolement cellulaire dans les prisons californiennes et sur la grève de la faim d’Oleg Sentsov, un réalisateur de films de Crimée emprisonné dans le goulag de Moscou, sont « une menace à la sécurité, au bon ordre ou à la discipline » de la prison et encouragent « l’insurrection. »

La dernière interdiction « semble faire partie d’un ciblage continuel » du Militant, a écrit l’avocat du journal David Goldstein, de la firme de droits civiques Rabinowitz, Boudin, Standard, Krinsky & Lieberman, « pour de la censure inconstitutionnelle et arbitraire basée sur le contenu et le point de vue. »

Lorsqu’un journal est interdit dans une prison de la Floride, il est confisqué pour tous les abonnés des prisons de l’État.

Les directeurs et responsables des prisons « ont essayé de censurer 9 des 16 derniers numéros » du Militant, a-t-il indiqué. Dans la dernière année et demie, ils ont interdit au moins 19 numéros, soit « quatre fois plus que dans tout le reste du pays, prisons d’États et prisons fédérales combinées, dans la dernière décennie. »

Cela force le Militant  « à dépenser des ressources substantielles pour combattre ces efforts continus, inconstitutionnels et injustes de bannir » le journal, a écrit David Goldstein, en ajoutant que le comité de révision de la littérature devrait enjoindre les directeurs de prison d’obéir à leurs propres règlements ainsi qu’à la Déclaration des droits.

Le Militant  a publié des articles similaires sur l’isolement cellulaire et sur la lutte pour la liberté d’Oleg Sentsov dans des numéros précédents, qui n’ont pas été censurés, a remarqué David Goldstein. Rien dans ces articles n’encourage la violence, la perturbation de la prison ou quelque autre activité illégale, a-t-il affirmé.

Dénoncez la censure

Le forum ouvrier du Militant de la ville de New York a organisé une réunion le 13 octobre intitulée : « Joignez-vous à la lutte contre la censure en prison : Défendez le droit des travailleurs derrière les barreaux. » La réunion a porté sur la censure du Militant  dans les prisons de la Floride et sur la nouvelle politique des législateurs en Pennsylvanie, qui restreint l’accès des prisonniers aux livres, aux périodiques et aux lettres.

James Tager, directeur adjoint de recherche et de la section liberté d’expression politique de PEN America, a pris la parole en premier. PEN America, fondée en 1922, est une organisation qui rassemble des auteurs, des journalistes, des éditeurs, des poètes et d’autres pour défendre les écrivains contre les attaques et défendre les droits des citoyens de lire ce qu’ils veulent.

« Nous avons également constaté une nette augmentation des tentatives de restreindre l’accès des prisonniers à des livres et à des journaux, » a soutenu James Tager. Il a évoqué un « projet pilote » dans l’État de New York plus tôt cette année, qui obligeait les prisonniers à commander des livres d’une poignée de vendeurs. La sélection se limitait à quelques douzaines de titres, dont beaucoup étaient des livres à colorier et des textes religieux.

« Ils ont été forcés de renoncer à ces restrictions par un tollé général, » a-t-il dit.

Justin Mazzola, un directeur adjoint de recherche à Amnistie internationale États-Unis, a souligné qu’« à l’instar de PEN America, nous avons écrit de nombreuses lettres qui s’opposent à la censure du Militant  et de Prison Legal News, » une autre publication qui a combattu les tentatives incessantes de responsables pénitentiaires de l’interdire aux détenus.

Le gouvernement prétend que la prison vise à « réhabiliter » les prisonniers, a ajouté Justin Mazzola, mais en leur refusant le droit à la littérature de leur choix, il empêche les personnes incarcérées de faire partie du monde et de se préparer à leur vie en dehors des murs de la prison.

Willie Cotton, du Parti socialiste des travailleurs, a décrit la lutte menée par le Militant  contre la censure dans les prisons de la Floride. « Ils ont parfois censuré des articles qui parlaient de la lutte contre la censure, » a-t-il dit.

Les prisons et le système de « justice » pénale ne sont pas mis en place pour rendre justice, a noté Willie Cotton, mais pour garder les travailleurs à leur place. Ils vous guident dans le système de négociation par plaidoyer, où plus de 90 pour cent des personnes inculpées sont forcées de plaider coupable, qu’elles le soient ou non.

À mesure que s’approfondira la lutte des classes à l’extérieur des murs de la prison, nous verrons de plus en plus de tentatives de supprimer les droits constitutionnels de ceux qui se trouvent derrière les barreaux, a poursuivi Willie Cotton.

« En luttant pour le Militant, nous ne luttons pas uniquement pour notre journal, ni même pour nos abonnés, » a affirmé John Studer, le rédacteur en chef du Militant, « mais pour le droit de tous les travailleurs emprisonnés de lire la littérature de leur choix, de penser par eux-mêmes et de faire partie du mouvement pour changer le monde. »

Toute personne opposée aux violations de la Charte des droits par le système pénitentiaire de Floride peut contribuer à cette lutte en écrivant une lettre et en incitant les syndicats, les groupes confessionnels, les organisations communautaires, les compagnons et compagnes de travail et d’autres à faire de même, à s’opposer à la censure du Militant.

Envoyez des lettres à Dean Peterson, administrateur des Services de bibliothèque, Département des services pénitentiaires de la Floride, à l’attention du Comité de révision de la littérature, 501 South Calhoun Street, Tallahassee, FL 32399-2500, et par courrier électronique à l’adresse suivante : Allen.Peterson@fdc.myflorida.com. Veuillez envoyer une copie et une contribution pour continuer cette bataille au Militant.