Donald Trump et Kim Jong Un se rencontrent pour discuter de la dénucléarisation de la péninsule coréenne

Terry Evans
le 11 mars 2019

Le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un ont tenu leur deuxième sommet en face-à-face les 27 et 28 février à Hanoi pour poursuivre les discussions sur la dénucléarisation de la Corée. Tout progrès dans ce sens sera bon pour les travailleurs de la Corée, des États-Unis, du Japon et plus largement.

Avant le sommet Stephen Biegun, le principal envoyé spécial de Washington en Corée du Nord, avait déclaré que le gouvernement américain envisagerait d’amorcer la normalisation de ses relations avec la Corée du Nord. « Nous n’avons pas dit que nous ne ferions rien avant que vous ayez tout fait, » a-t-il dit. Les Nord-Coréens insistent pour que Washington signe une déclaration qui mette définitivement fin à la guerre de Corée qu’il a menée il y a 70 ans.

Les bombardements américains massifs et l’utilisation du napalm ont détruit une grande partie de la Corée pendant la guerre de 1950-1953 après que Washington, avec la complicité de Moscou, a divisé le pays en deux et imposé la dictature brutale de Syngman Rhee dans le Sud. Un puissant soulèvement des travailleurs a ainsi été noyé dans le sang.

En dépit de la dévastation massive qu’ils ont causée pendant la guerre de Corée, les dirigeants américains n’ont pas réussi à écraser le gouvernement ouvrier et paysan qui est arrivé au pouvoir en 1946 en Corée du Nord. C’était la première défaite militaire de Washington.

Depuis qu’un armistice a mis fin aux combats en 1953, les dirigeants américains ont toujours refusé de signer un traité de paix. « Afin de préparer le terrain pour une Corée sans armes nucléaires, le Parti socialiste des travailleurs ouvrier exige que Washington signe immédiatement un traité de paix mettant fin à la guerre de conquête meurtrière qu’il a menée mais finalement perdue, » a écrit Steve Clark le 15 février dans un message adressé au peuple de la République populaire démocratique de Corée au nom du Comité national du Parti socialiste des travailleurs. Le message a salué l’annonce de la réunion au sommet.

« Je ne veux presser personne, » a déclaré le président Donald Trump avant la réunion. Il a indiqué que les dirigeants américains constataient des progrès.  « Tant qu’il n’y a pas de tests, nous sommes heureux. »

Initiative ferroviaire de Pyongyang et Séoul

Alors que les pourparlers entre Washington et Pyongyang se poursuivent, les deux gouvernements coréens discutent de la collaboration économique et sociale. Ils ont examiné les lignes de chemin de fer dans le Nord en novembre dernier en vue de la restauration des liaisons ferroviaires entre les deux pays. Des responsables des deux gouvernements ont ensuite connecté les voies nord et sud lors d’une cérémonie le 25 décembre. Mais ils ne peuvent rétablir le transport ferroviaire et stimuler ainsi le développement économique sans que Séoul viole les sanctions imposées par Washington.

Les dirigeants américains utilisent leurs sanctions pour tenter d’imposer leur volonté au gouvernement de la RPDC. Et ils ont fait pression avec succès sur d’autres gouvernements et organismes internationaux, de Pékin jusqu’à l’ONU, pour qu’ils suivent leur exemple. Ces sanctions ont un impact dévastateur sur les travailleurs de la région. Le gouvernement nord-coréen a annoncé le 21 février qu’il réduirait les rations quotidiennes, dont dépendent de nombreuses personnes, de 550 à 300 grammes par personne en raison des pénuries alimentaires cette année.

Alors que les impérialistes qui appliquent les sanctions des Nations unies prétendent que ces sanctions « ne sont pas destinées » à frapper « la population civile, » l’ONU a failli cesser toute son aide humanitaire à la Corée du Nord l’année dernière. L’ONU admet que plus de 40 pour cent de la population nord-coréenne est sous-alimentée.

Le gouvernement américain « doit lever toutes les sanctions contre la RPDC, » a soutenu Steve Clark dans le message du SWP. « Nous exigeons le retrait des troupes et des armes américaines du sol, du ciel et des eaux de la Corée, ainsi que la fin du « parapluie nucléaire » des dirigeants américains sur la Corée du Sud et le Japon. » Les dirigeants capitalistes américains sont la seule puissance à avoir jamais utilisé l’arme nucléaire, provoquant de vastes destructions et la mort quand ils ont bombardé Hiroshima et Nagasaki en 1945.

Débarrasser la Corée des armes nucléaires renforcerait l’opposition profonde des travailleurs au Japon à ce que les dirigeants de ce pays se procurent leur propre arsenal nucléaire. Suite au premier sommet entre Kim et Trump l’année dernière, le gouvernement japonais a interrompu les exercices d’évacuation qu’il organise en vue d’une éventuelle attaque nucléaire nord-coréenne.

Les libéraux aux États-Unis qui s’opposent à Trump essaient de se démarquer de sa politique coréenne en préconisant une approche plus guerrière. Un article d’opinion belliqueux de Nicholas Eberstadt dans le New York Times  du 25 février accusait Trump de faire des « concessions unilatérales » à Kim. Washington devrait adopter « une politique de pression maximale, » a-t-il exigé, en ajoutant : « Une campagne d’asphyxie doit être menée sans pitié. »

Mais toute mesure visant à réduire les tensions militaires dans la région crée des conditions plus favorables pour que les travailleurs s’organisent et luttent pour défendre leurs intérêts. Et la perspective d’une intensification des échanges commerciaux et des interactions sociales renforce le sentiment en faveur de la réunification de la Corée.

« La Corée est une ! » a dit Steve Clark dans son message.