SHAKOPEE, Minn. — « Je me bats pour améliorer les choses pour mes collègues, » a dit Meg Brady lors d’une manifestation à l’extérieur de l’immense entrepôt de traitement des commandes d’Amazon, le 15 juillet. Environ 300 syndicalistes de la région de Twin Cities se sont joints à des dizaines de travailleurs d’Amazon.
Le rassemblement a été appelé après qu’Amazon a annoncé qu’il commencera les livraisons en un jour. Cela signifiera une accélération des cadences et une augmentation des blessures au travail, ont indiqué des travailleurs aux membres du Parti socialiste des travailleurs et aux autres personnes qui s’étaient jointes à l’action.
Ils ont également protesté contre le recours croissant à des travailleurs temporaires, à des rapports inéquitables et à un manque de considération pour les travailleurs musulmans qui jeûnent pendant le ramadan. Environ le tiers de la force de travail ici est musulmane et vient de l’Est de l’Afrique.
Meg Brady, qui ne travaille pas en raison d’une blessure au travail, a affirmé avoir été embauchée il y a moins de deux ans avec un groupe de 70 personnes. Seules cinq d’entre elles travaillent encore chez Amazon. « Les gens disent que si vous n’aimez pas ça, vous n’avez qu’à démissionner, a-t-elle dit. Je suis une ancienne combattante, et je dis que si vous voulez des changements, il est important de rester et de lutter. »
Le rassemblement a été appelé pour coïncider avec la vente spéciale « Journée Prime » d’Amazon pour ceux qui versent 119 $ par an afin d’adhérer au programme. La manifestation était organisée par le Centre Awood, une organisation communautaire qui défend les travailleurs est-africains. Awood signifie « pouvoir » en somalien. L’organisation est soutenue par l’Union internationale des employés de service, le syndicat des Teamsters et le chapitre du Minnesota du Conseil des relations américaines-islamiques.
« Ils pensent que les travailleurs peuvent être des robots »
« Nous nous attendions à voir plus de travailleurs sortir, mais des gérants, des superviseurs et des policiers se tenaient devant l’entrée principale et certains travailleurs ont eu peur, » a dit Mohamed Hassan, travailleur d’entrepôt. Il s’adressait par l’intermédiaire d’un interprète à ceux qui manifestaient. « Ils pensent que les humains peuvent être des robots, mais nous sommes des humains et nous n’avons pas peur de défendre nos droits. »
Les entrepôts Amazon sont réputés pour accélérer les cadences en utilisant des robots.
Michael Russo de Chicago, pilote de l’Atlas Air et membre de la section locale 1224 de la Airline Professionals Association des Teamsters, a représenté sa section locale à la manifestation. Atlas Air transporte des marchandises pour Amazon. « Ces délais d’expédition plus courts font payer un prix aux travailleurs d’entrepôt, aux pilotes, aux camionneurs et aux livreurs du dernier kilomètre, » a dit Michael Russo au Militant.
La journée Prime « est devenue une occasion pour nos détracteurs, y compris les syndicats, de sensibiliser les gens à leur cause, qui est en l’occurrence d’aller chercher plus de cotisations de membres, » a déclaré un porte-parole d’Amazon à Reuters. « Ces groupes utilisent de fausses informations à leur avantage alors qu’en fait nous offrons déjà ce qu’ils prétendent être leurs objectifs : une rémunération de 15 dollars de l’heure, l’une des meilleurs du secteur, des avantages sociaux et un lieu de travail sécuritaire pour nos employés. »
Guled Mohamed qui travaille chez Amazon comme préparateur de commandes depuis un an et demi a expliqué qu’il s’est joint à la manifestation « à cause de la pression sur nous de toujours travailler vite. » « Amazon doit mieux nous traiter, » a-t-il ajouté.
Plus de 2 000 travailleurs de sept entrepôts d’Amazon en Allemagne se sont mis en grève au début de la journée Prime dans une manifestation similaire contre les salaires et les conditions de travail. « Finis les rabais sur nos revenus, » scandaient les travailleurs durant la grève organisée par le syndicat Verdi.
Verdi a mené d’autres grèves et manifestations pour revendiquer des salaires plus élevés et pour exiger qu’Amazon négocie une convention collective pour ses 13 000 employés en Allemagne. L’entreprise a refusé.