« Les travailleurs doivent construire leur propre parti, indépendant des patrons »

Janet Post
le 19 août 2019

Plus de 20 candidats en lice pour l’investiture du Parti démocrate à la présidence veulent rivaliser avec le président Donald Trump pour savoir qui devrait être le dirigeant principal de la classe capitaliste et commander ses forces armées dans les guerres menées par les dirigeants américains dans le monde entier.

Au cours des débats du Parti démocrate, chacun des candidats propose des moyens de corriger le système d’exploitation et d’oppression, à l’inverse du programme proposé par les candidats du Parti socialiste des travailleurs pour unifier et mobiliser les travailleurs afin de renverser ce système.

« Le capitalisme a depuis longtemps perdu tout rôle productif dans la société. Nous devons construire un mouvement de la classe ouvrière, indépendant des deux partis capitalistes, qui lutte pour faire avancer la classe ouvrière vers le pouvoir politique, » a dit au Militant  Malcolm Jarrett, candidat du Parti socialiste des travailleurs au conseil municipal de Pittsburgh.

Malcolm Jarrett est l’un de plusieurs candidats du Parti socialiste des travailleurs du pays à présenter cette perspective politique alors que le Parti fait campagne de porte en porte dans les quartiers ouvriers, lors de manifestations syndicales et de piquets de grève, ainsi que lors d’autres manifestations. Il a soumis 240 signatures le 30 juillet pour être inscrit sur le bulletin de vote du district 1 du conseil municipal.

« Nous pouvons utiliser la campagne pour donner la parole aux travailleurs impliqués dans des luttes sociales et pour lutter contre les conditions de travail éreintantes que les patrons nous imposent, » a ajouté Malcolm Jarrett.

Amnistie pour les travailleurs sans papiers

« Ma campagne réclame l’amnistie pour les travailleurs sans papiers, » a expliqué Rachele Fruit, candidate du Parti socialiste des travailleurs pour la commission scolaire d’Atlanta, à Phillip Whiting, un ouvrier du bâtiment, le 3 août, à son domicile.

« Le gouvernement veut rendre l’organisation de syndicats plus difficile en maintenant une partie des travailleurs dans la crainte d’être expulsés, » a affirmé Rachele Fruit.

« Et laissez-moi vous dire qu’ils ne veulent pas les expulser tous, » a ajouté Phillip Whiting, en expliquant comment les patrons des chantiers de construction sur lesquels il a travaillé assignent des emplois en fonction de la race, du sexe et du pays d’origine des travailleurs. Il a souscrit au Militant  et a acheté un exemplaire de  Sont-ils riches parce qu’ils sont intelligents ?  écrit par le secrétaire national du Parti socialiste des travailleurs, Jack Barnes.

La veille, Rachele Fruit avait participé à une manifestation dans le nord-ouest d’Atlanta pour protester contre l’émission d’un composé cancérigène, l’oxyde d’éthylène, par l’usine Sterigenics, qui stérilise les produits médicaux.

Georgia Health News et WebMD ont publié un rapport le 19 juillet selon lequel les émissions du composé provenant de l’usine dépassent de loin ce que l’Agence de protection de l’environnement considère comme « acceptable ». Une réunion publique de 200 personnes a ensuite eu lieu le 30 juillet.

Judy Renfold, qui est âgée de 46 ans et qui vit à 800 mètres de l’usine, a dit à Rachele Fruit lors de la manifestation qu’elle était inquiète pour la santé de son fils de 6 ans. « Je ne veux pas vendre la maison à une autre famille qui serait confrontée aux mêmes émissions. Ce n’est pas éthique. La compagnie devrait racheter ces maisons. »

Barry Goppman, qui a 72 ans, a dit à Rachele Fruit : « L’usine est là depuis 1972. Pourquoi a-t-il fallu tant de temps pour que cela devienne public ? »

« Le gouvernement protège les intérêts des patrons, a répondu Rachele Fruit. C’est pourquoi il faut rompre avec leurs deux partis et organiser un combat indépendant. »

La campagne du SWP explique pourquoi les travailleurs et leurs syndicats doivent se battre pour le contrôle des travailleurs sur la production et la sécurité.

Au Québec, Pierre-Luc Filion, candidat de la Ligue communiste à l’élection fédérale dans la circonscription de Longueuil-Saint-Hubert, a récemment participé aux piquets de grève du Syndicat des métallos en grève à l’usine de placage Galvano. Il s’est également joint aux membres de la section locale 298 du Syndicat international des employés de service qui ont fait la grève pour un salaire minimum de 15 $ l’heure dans les résidences pour personnes âgées du Québec.

« Le plus grand obstacle auquel nous sommes confrontés est notre tendance à nous sous-estimer, à sous-estimer ce que nous pouvons accomplir, à douter de notre propre valeur. C’est pourquoi nous devons construire notre propre parti, indépendant des partis des patrons, » a dit Pierre-Luc Filion à Jean-Guy Touchette, un employé de bureau chez Bombardier, en faisant du porte-à-porte à Montréal le 2 août.

Pierre-Luc Filion s’est joint aux rassemblements hebdomadaires organisés en solidarité avec les manifestations en Algérie, exigeant la fin du régime militaire dans ce pays. En avril, le président Abdelaziz Bouteflika a été contraint de démissionner. L’armée a reporté l’élection présidentielle prévue le 4 juillet et refuse de fixer une nouvelle date. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exiger la destitution du président intérimaire Abdelkader Bensalah le 19 juillet.

Pierre-Luc Filion a pris la parole lors d’un rassemblement le 3 août à Ottawa, où les manifestants ont exigé que les autorités algériennes libèrent les personnes arrêtées lors des manifestations anti-gouvernementales. Il a expliqué que les dirigeants impérialistes au Canada exploitent les travailleurs du monde entier. « Ce qu’ils font en Algérie et dans d’autres pays est une extension de ce qu’ils font aux travailleurs ici, » a-t-il dit.