MONTRÉAL, Québec — « Le cœur d’un syndicat, c’est l’activité des travailleurs pour défendre nos droits, » a soutenu Alyson Kennedy, candidate à la présidence du Parti socialiste des travailleurs en 2016, aux membres en grève de la section locale 9414 du syndicat des Métallos, le 10 octobre, quand elle a visité leur ligne de piquetage à l’usine Galvano à Saint-Mathieu-de-Beloeil, 48 kilomètres à l’est de Montréal.
« C’est ce que les mineurs de Blackjewel au Kentucky ont montré lorsqu’ils ont bloqué les voies ferrées pour empêcher la compagnie d’expédier son charbon après avoir déclaré faillite et saisi les salaires versés sur les comptes bancaires des mineurs, a-t-elle expliqué. Et on le voit dans la grève contre General Motors de près de 50 000 ouvriers syndiqués aux Travailleurs unis de l’automobile. »
Alyson Kennedy et Malcolm Jarrett, le candidat du SWP au conseil municipal de Pittsburgh, ont visité les Métallos dans le cadre de leur tournée nord-américaine.
Pierre-Luc Filion, candidat de la Ligue communiste dans Longueuil-Saint-Hubert aux élections fédérales du 21 octobre au Canada, était aux côtés d’Alyson Kennedy et de Malcolm Jarrett sur la ligne de piquetage. Trois jours avant, lui et deux autres travailleurs du magasin Walmart où il travaille s’étaient joints à une action de solidarité de grève.
Depuis le 9 juillet, les 35 membres du syndicat des Métallos à Galvano s’opposent aux efforts des patrons pour imposer des équipes de travail de 12 heures et une production en continu 24 heures par jour.
« Au cours des négociations contractuelles, le syndicat des Métallos est venu avec nos revendications sur quelques feuilles de papier. Galvano est arrivé avec un livre si épais qu’il ressemblait à la Bible. Ils voulaient tout changer. Nous avons dit non, » a décrit Karl Perron, gréviste, aux militants socialistes. « Nous ferons connaître votre grève lorsque nous retournerons aux États-Unis, a répondu Malcolm Jarrett. Les ouvriers produisent tout. Nous devons être solidaires où que nous vivions. »
Au cours de leur visite sur la ligne de piquetage, les trois candidats socialistes ont discuté d’une série de problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs. Le gréviste Yvan Dupuis s’est dit préoccupé par le fait que les producteurs laitiers du Québec seraient touchés par les conséquences de l’accord commercial négocié entre le gouvernement canadien et le gouvernement des États-Unis. Selon les termes de l’accord, qui n’a pas encore été ratifié par Ottawa ou Washington, les subventions que le gouvernement canadien accorde aux producteurs laitiers seraient réduites.
« Les producteurs laitiers perdent aussi leurs fermes aux États-Unis, a dit Alyson Kennedy. Les dirigeants capitalistes utilisent tant les accords de libre-échange que les tarifs douaniers pour leurs propres profits. Les travailleurs vont droit dans le mur dans les deux cas. Nous devons construire notre propre parti pour renverser la classe capitaliste, comme les travailleurs l’ont fait pendant la révolution cubaine. » Les candidats du SWP exigent la nationalisation des terres pour mettre un terme aux saisies agricoles, aux faillites et à la dette rurale qui explose, afin de mettre la terre au service des agriculteurs qui la cultivent.
Plus tard dans la soirée, les représentants du SWP se sont adressés ici à 35 personnes lors d’un Forum ouvrier du Militant animé. « Après des décennies de détérioration des conditions de travail, des travailleurs sont en train de se redresser, d’obtenir de la solidarité et même de gagner. C’est bon signe ! » a dit Alyson Kennedy au début de sa présentation. Elle a rappelé les puissantes mobilisations de travailleurs et d’agriculteurs contre les gouvernements en Algérie et au Soudan et contre le gouverneur à Porto Rico au courant de l’année, ainsi que le défi qui se pose toujours pour forger la direction révolutionnaire dont les travailleurs ont besoin.
Malcolm Jarrett a expliqué aux participants à la réunion que le SWP et la LC « cherchent des gens pour se battre alors que plus de travailleurs sont en train de réagir à la crise croissante du système capitaliste. Nous sommes partie prenante de ces combats et nous vous encourageons à les rejoindre avec nous.
« Les travailleurs aux États-Unis doivent rompre avec le système capitaliste bipartite et son « choix » de voter pour le moindre mal, » a ajouté Malcolm Jarrett.
« J’ai été persuadée de venir pour apprendre des choses importantes sur ce qui arrive aux travailleurs, » a dit la caissière de Walmart Amélie Francoeur après le programme.
« J’ai appris que les gens aux États-Unis font face à la même réalité que nous ici et j’ai été impressionnée par la ténacité des candidats du SWP, » a dit Jennifer Alves Nadeau au Militant. Elle est enseignante au primaire et participe à la lutte contre la Loi 21 du Québec, qui interdit le port de symboles religieux par les enseignants et d’autres travailleurs de la fonction publique.
La veille, Malcolm Jarrett et Steve Penner, candidat de la LC dans la circonscription de Papineau à Montréal, ont rencontré Chantal Poirier, qui travaille dans une maison de retraite à Alexandria en Ontario. Lorsque Penner a expliqué que tous les partis dans les débats électoraux télévisés représentent les riches au pouvoir et que la LC est en train de construire un parti de travailleurs pour prendre le pouvoir dans nos propres mains, Chantal Poirier a répondu : « Il n’y en a pas un qui soit meilleur que l’autre. Je pense que nous pourrions mieux diriger le pays.
« Nous le savons, c’est nous qui faisons le travail, c’est nous qui sommes confrontés à des conditions qui empirent, à des salaires plus bas, à des impôts plus élevés, » a-t-elle ajouté.
Apprendre de l’histoire ouvrière
Avant de se rendre à Montréal, Alyson Kennedy et Malcolm Jarrett avaient pris la parole lors de Forums ouvriers du Militant à New York et à Union City, au New Jersey.
« J’ai aimé entendre parler des grèves et des mouvements d’avant mon temps qui ont accompli quelque chose, » a dit au Militant la travailleuse de Walmart Rochelle Harrell, qui avait assisté à la réunion du New Jersey. Elle faisait référence à la façon dont Malcolm Jarrett a décrit le mouvement des droits civiques dirigé par la classe ouvrière, qui a démoli le système de ségrégation Jim Crow. « J’ai lu l’article sur les Travailleurs unis de l’automobile et leur grève chez General Motors. C’est vraiment une très belle chose qu’autant d’entre nous d’autres entreprises soient allés les soutenir, » a-t-elle dit.
« Plus les travailleurs se rassemblent, plus vous partagez des idées et plus vous pouvez agir ensemble, » a déclaré au Militant Bouraima Berte, une travailleuse d’Afrique de l’Ouest qui a participé au forum de New York.
Franchesca Cruz, âgée de 23 ans, caissière et étudiante, a assisté au forum à New York après avoir discuté de questions politiques avec son collègue Don Mackle, un partisan de la campagne électorale du SWP. Nous avons « parlé de comment le système fonctionne et comment ouvrir les yeux des gens pour les aider à prendre conscience que nous pouvons changer les choses, » a-t-elle dit.