Opposons-nous à la haine des Juifs et aux meurtres au New Jersey

Des travailleurs dénoncent la haine des Juifs !

le 30 décembre 2019

La déclaration suivante a été publiée le 17 décembre par Seth Galinsky, le candidat du Parti socialiste des travailleurs au poste de défenseur du bien public pour les élections à New York en 2019.

Nous exhortons tous les travailleurs, leurs syndicats et d’autres organisations de la classe ouvrière à se joindre à nous pour dénoncer la haine des Juifs et tous les actes de violence antisémite. La lutte contre la haine des Juifs et l’antisémitisme est une question centrale pour la classe ouvrière.

Accuser les Juifs pour tous les maux économiques et sociaux, avec la violence que cela engendre, est une menace mortelle pour tous les Juifs, religieux ou non, dans tous les domaines de la vie et de tous les points de vue.

Deux Américains africains fanatiques ont mené l’attaque du 10 décembre contre un marché casher à Jersey City, qui a entraîné la mort de Leah Mindel Ferencz, de Moshe Deutsch et de Douglas Miguel Rodríguez et a blessé plusieurs autres personnes. À la synagogue Tree of Life à Pittsburgh en 2018, c’est un suprémaciste blanc qui avait tué de sang-froid 11 Juifs.

Il faut répondre à chaque acte de haine contre les Juifs et le combattre, peu importe d’où il vient.

La haine des Juifs, qui a d’abord surgi sous le féodalisme, persiste sous le capitalisme. Elle explose de manière encore plus violente en période de crise économique et sociale, alors que les tensions de classe s’intensifient. Aujourd’hui, nous voyons la réalité contradictoire que l’antisémitisme décline parmi les travailleurs tandis que les agressions individuelles contre les Juifs augmentent.

Le danger mortel que constitue la haine des Juifs s’est révélé dans toute son horreur lors de l’Holocauste pendant la seconde guerre impérialiste mondiale. Mais les pogroms et la haine des Juifs existaient avant la montée de Hitler et continuent d’exister. Ils sont inhérents au capitalisme, y compris dans les « démocraties » impérialistes aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France et ailleurs.

Cette réalité a marqué les récentes élections au Royaume-Uni. Le Parti travailliste a subi une énorme défaite non seulement en raison de son refus d’accepter le soutien écrasant de la classe ouvrière pour sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne, mais aussi parce que les travailleurs rejettent l’usage éhonté de l’antisémitisme par les chefs du parti.

Les dirigeants du Parti travailliste comme Jeremy Corbyn pensaient que leur haine des Juifs, non seulement en fustigeant Israël mais aussi par leurs déclarations ouvertement antisémites, serait bien accueillie par les travailleurs. Qu’ils aient cru que ces opinions réactionnaires et antisémites seraient populaires illustre leur mépris de la classe ouvrière soi-disant « déplorable ». Mais les travailleurs ont massivement abandonné le Parti travailliste, faisant ainsi la preuve du contraire.

Aux États-Unis, les libéraux et les gauchistes s’opposent au nouveau décret présidentiel de l’administration de Donald Trump « pour lutter contre l’antisémitisme. » Ils prétendent que cela conduira à des attaques contre la liberté d’expression. Cela ne correspond pas à leur schéma selon lequel Trump est un réactionnaire et un fasciste. Le décret vise à s’opposer au harcèlement d’étudiants juifs sur les campus universitaires à travers le pays, y compris aux menaces de violence.

C’est un problème pour les partisans gauchistes de la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël, qui utilisent la bannière de « l’antisionisme » comme couverture pour l’antisémitisme, ainsi que pour les attaques contre la liberté d’expression.

La haine des Juifs joue un rôle unique sous le capitalisme. Quand un mouvement ascendant de la classe ouvrière menacera le pouvoir des dirigeants capitalistes, la bourgeoisie financera et développera des forces de droite. Elle essayera de convaincre les petits commerçants faisant face au désastre, les travailleurs démoralisés et d’autres gens que leurs problèmes sont causés par des Juifs capitalistes rapaces. Leur but est de fournir un bouc émissaire pour nous détourner du vrai ennemi : le système capitaliste même.

C’est ce qui a mené au meurtre de plus de six millions de Juifs durant l’Holocauste. C’est aussi pourquoi Fidel Castro a insisté pour expliquer les dangers de la haine des Juifs. « Je ne pense pas que quiconque ait été plus calomnié que les Juifs, a-t-il dit en 2010. Ils sont blâmés et calomniés pour tout. »

Abraham Léon a écrit dans La conception matérialiste de la question juive qu’il « n’y a pas de solution à la question juive en régime capitaliste, comme il n’y a pas de solution aux autres problèmes qui se posent à l’humanité sans de profonds bouleversements sociaux. » Abraham Léon, dont le livre en anglais est disponible dans les locaux du Parti socialiste des travailleurs et des Ligues communistes, était un révolutionnaire belge qui a été capturé par les Nazis en 1944 et envoyé aux chambres à gaz.

Nous ne sommes pas à la veille d’un mouvement fasciste de masse aujourd’hui. Mais de plus grandes crises et batailles de classe se rapprochent.

La seule manière de mettre fin à la haine des Juifs pour toujours est d’éliminer le capitalisme. La prise du pouvoir des mains de la classe capitaliste par une classe ouvrière confiante en elle-même, en alliance avec les agriculteurs, est le seul moyen d’y parvenir.

Aujourd’hui, nous disons la vérité et dénonçons la haine des Juifs sous toutes ses formes.