États-Unis, hors de l’Iran et de l’Irak ! Sortez du Moyen-Orient !

« Pour le retrait immédiat des troupes américaines du Moyen-Orient »

le 20 janvier 2020

La déclaration suivante, corrigée, a été émise le 10 janvier par Naomi Craine, candidate du Parti socialiste des travailleurs au Sénat américain pour l’Illinois.

Le Parti socialiste des travailleurs condamne l’assaut militaire de Washington qui a tué le commandant militaire iranien Qassem Soleimani ; Abu Mahdi al-Muhandis, un dirigeant des Brigades du Hezbollah, pro-Téhéran ; et d’autres miliciens près de l’aéroport de Bagdad le 2 janvier.

Nous demandons le retrait immédiat, inconditionnel et total des troupes, bases, armes et de tout l’armement américains de l’Irak, de la Syrie et de la région. Résoudre la crise à laquelle font face les travailleurs au Moyen-Orient est l’affaire de ces travailleurs et agriculteurs. Joignez-vous ou appelez à des manifestations contre les mesures de Washington !

Soleimani n’était pas un ami des travailleurs en Irak, au Liban, en Syrie ou en Iran. Il était un dirigeant central des efforts de Téhéran pour étendre l’influence militaire des dirigeants capitalistes iraniens au Moyen-Orient. Le Corps des gardiens de la révolution islamique est un instrument central des efforts pour réprimer les luttes des travailleurs en Iran même.

La presse américaine, tout comme le régime à Téhéran, tente de présenter Soleimani comme un dirigeant militaire arrivé au pouvoir à la suite de la révolution iranienne de 1979. En fait, son ascension a fait partie d’une contre-révolution, qui a repoussé les gains réalisés par les travailleurs, les femmes et les nationalités opprimées par la révolution de 1979. Cette révolution a renversé la dictature du shah soutenue par les États-Unis. Ce soulèvement a été une profonde révolution sociale et populaire.

Soleimani a gravi les échelons de la Garde révolutionnaire dans le cadre de la poussée contre-révolutionnaire du régime capitaliste dirigé par les religieux, qui a consolidé son pouvoir en attaquant les gains de cette révolution. Il est devenu le chef de la Force internationale Quds des Gardiens de la révolution, une organisation réactionnaire.

Soleimani a joué un rôle clé dans la mobilisation des milices pro-iraniennes pour maintenir le régime brutal de Bachar al-Assad au pouvoir, pendant la guerre civile en Syrie, à un coût énorme pour la vie des travailleurs. Il a orchestré l’expansion du Hezbollah, de ses attaques contre Israël et de ses politiques réactionnaires anti-ouvrières au Liban dans les années 1990.

Les efforts de Téhéran pour étendre sa portée contre-révolutionnaire ont été la cible de manifestations de masse en Iran, en Irak et au Liban. De nombreux travailleurs et agriculteurs irakiens détestaient Soleimani, parce qu’il aidait à maintenir le pays sous la botte de Téhéran. Au cours des dernières semaines, des dizaines de milliers d’Irakiens ont participé à des manifestations pour demander la fin de l’ingérence iranienne et américaine dans leurs affaires. Plus de 450 manifestants ont été tués et des milliers d’autres blessés, dont beaucoup aux mains des milices réactionnaires chiites. C’est pour aider à organiser ces milices que Soleimani se rendait en Irak. Un slogan populaire a été, et demeure : « L’Iran dehors, l’Irak reste libre. »

Les manifestations se poursuivent aujourd’hui. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues le 10 janviers dans des régions chiites comme Bagdad, Karbala et Bassorah.

Mais rien des mesures contre-révolutionnaires de Téhéran n’excuse l’intervention impérialiste de Washington en Irak et dans la région. Il y a plus de 80 000 soldats américains sur le terrain et un arsenal massif d’avions de guerre, de chars, de missiles, de drones et d’autres armements au Moyen-Orient.

Les deux partis des dirigeants américains appuient la politique de guerre

De nombreux politiciens du Parti démocrate ont critiqué l’administration Trump pour cette attaque. Ils prétendent, à tort, qu’il cherchait à commencer une guerre. Mais ils ont eux-mêmes aidé pendant plus de 30 ans à diriger les guerres de la classe dirigeante américaine là-bas.

Le candidat à la présidence du Parti démocrate, Joe Biden, a déclaré qu’il convenait que Qassem Soleimani « méritait d’être traduit en justice. » Il ne s’est plaint que du fait que le président Trump devait « expliquer » comment son administration prévoyait protéger « nos troupes » et « nos intérêts. » Mais il n’y a pas de « nos ». Ces troupes sont chargées d’exécuter les objectifs de l’impérialisme américain et de défendre ses « intérêts ». Notre classe fournit la chair à canon.

Certains des espoirs démocrates pour 2020 affirment que le meurtre de Qassem Soleimani, aussi louable soit-il, s’est fait « sans consultation avec le Congrès. » Mais allez voir la célèbre photo de Joe Biden, avec les responsables du Pentagone, le président Barack Obama et la secrétaire d’État Hillary Clinton, assis dans la salle de guerre de la Maison Blanche, en train d’observer avidement les forces spéciales tuer Oussama Ben Laden et sa famille de sang-froid dans leur complexe le 2 mai 2011.

La simple vérité est que les démocrates et les républicains sont les partis de la guerre impérialiste.

Comme l’a soutenu le Parti socialiste des travailleurs dans sa déclaration de 2017, « Pour la reconnaissance d’un État palestinien et d’Israël, » la voie à suivre pour les travailleurs au Moyen-Orient commence par « les intérêts de classe et la solidarité des travailleurs et des petits agriculteurs au Moyen-Orient, qu’ils soient palestiniens, juifs, arabes, kurdes, turcs, persans ou autres, et quelles que soient leurs croyances religieuses ou autres, et des travailleurs aux États-Unis et dans le monde.

« Nous sommes pour tout ce qui aide les travailleurs à s’organiser et à agir ensemble pour faire avancer nos revendications et nos luttes contre les gouvernements capitalistes et les classes dirigeantes qui nous exploitent et nous oppriment et contre leurs serviteurs politiques petits-bourgeois et leurs apologistes dans les médias.

« Nous sommes pour tout ce qui renouvelle notre solidarité de classe et notre confiance en nous et nous fait avancer sur la voie révolutionnaire vers une lutte unie pour le pouvoir ouvrier. »

Le peuple iraquien s’est battu pour regagner la souveraineté de sa nation, pour trouver un moyen d’aller de l’avant afin d’unir les travailleurs et de contrôler son propre destin. La meilleure façon pour les travailleurs aux États-Unis de manifester notre solidarité c’est d’exiger : États-Unis ne touchez pas à l’Irak, à la Syrie et à l’Iran. Dehors maintenant !